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Les Fleurs du Mal

Publié le 03/06/2014

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Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire (Lecture cursive) L'auteur Charles Baudelaire (1821-1867)      Baudelaire n'accepte pas le remariage de sa mère avec le général Aupick. Placé d'abord en pension à Lyon, il étudia ensuite à Paris. Il vécut une vie d'insouciance et de bohème jusqu'en 1841 où il embarqua de force pour un long voyage à destination des Indes. Il s'arrêta dans l'île de la Réunion (raison du goût de l'exotisme dans son oeuvre). De retour en France il vécu une vie de dandy (opium et alcool). Poussé par le besoin d'argent il se lança dans la critique d'art et il traduisit les oeuvres de Edgar Allan Poe. Il écrivit entre autres Les Fleurs du mal et Le Spleen de Paris (Les petits poèmes en prose). Malade, atteint de paralysie, il mourut en 1867. Le recueil Titre : Les Fleurs du mal    Les Fleurs du mal eut trois titres successifs :    - "Les Lesbiennes" en 1845 => référence à Sapho, poétesse grecque qui enseignait les arts à des jeunes filles sur l'île de Lesbos, dans la mer Egée.    - "Les Limbes" en 1848 => lieu où se retrouvent les âmes des innocents qui sont morts sans avoir reçu le sacrement du baptême.    - "Les Fleurs du mal" => projet poétique de Baudelaire : extraire la beauté du mal, transfigurer par le travail poétique l'expérience douloureuse de l'âme humaine en proie aux malheurs de l'existence (Baudelaire dit : " tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or ").Le mal fait référence à quatre types de mal :    - mal social (être déchu)    - mal moral (goût pour le crime et le sadisme)    - mal physique    - mal métaphysique (âme angoissé car il ne croit pas en Dieu)Oxymore : Fleurs/malStructure :Les Fleurs du mal est composée de six sections et d'un poème préliminaire ou prologue, " Au Lecteur ".- " Au Lecteur " : sorte de pacte de lecture qui met l'accent sur la fraternité des hommes dans la déchéance, une fraternité de damnés, de victimes. Les hommes se sentent solidaires devant la misère, la sottise, la lâcheté, l'ennui et le mal. Les Fleurs du mal sont alors une sorte de voyage qui comporte six étapes.- Spleen et Idéal (85 poèmes) : déchirure du poète entre une aspiration vers un " Idéal " et le " Spleen ", c'est-à-dire l'ennui (angoisse). Cette section montre la misère et la grandeur de l'homme => combat éternel de l'homme sans issue : " Il y a dans tout homme, à tout heure, deux postulations, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan " (Baudelaire). L'homme est condamné à vivre ces deux forces.- Tableaux Parisiens (30 poèmes) : description de Paris considéré comme une ville fourmillante et pleine de rêve. Angoisse du poète due au spectacle des rues, des images qui reflètent son état intérieur => multiplication de son être propre, son malheur.- Le vin (5 poèmes) : constitue le premier paradis artificiel, tentation de se perdre dans un ailleurs meilleur. Ce recours est utilisé par les désespérés et les idéalistes (artistes).- Fleurs du mal (9 poèmes) : constitue le second paradis, présente la luxure, le vice et les amours interdits (homosexualité féminine) => fatalité du désir.- Révolte (3 poèmes) : monde où les tentations charnelles sont assouvies. On cherche maintenant une satisfaction spirituelle. On va rejeter Dieu qui n'a pas répondu et on célèbre l'alliance avec Satan (prince des déchus).- La mort (6 poèmes) : apparaît comme le dernier espoir, mort salvatrice, mort qui console => espoir de voyage donc de soulagement de la souffrance, peut-être un inconnu qui sera meilleur (mort = début : pensée très chrétienne). Dernier poème le voyage => moyen de soulager le feu qui brûle le cerveau. Remarque :- Spleen : mot anglais qui désigne la rate : en effet, on croyait autrefois, selon la théorie des humeurs d'Hippocrate, que le sentiment de mélancolie était d'origine physiologique et, plus précisément, qu'il venait de la bile noire sécrétée par la rate. Le mot Spleen traduit donc chez Baudelaire l'ennui et le dégoût généralisé de la vie.- Correspondance Baudelairienne : loi de l'analogie d'Hoffman        - correspondance verticale : réel => irréelle, visible => invisible (inspiré du suédois Swedenborg)        - correspondance horizontale : évocation des sensContexte historique :1815-1830 : Restauration1830-1848 : Monarchie de Juillet1848-1852 : IInde République1852-1870 : IInd EmpireContexte Culturel :  - Les Parnassiens : groupe littéraire français de la 2nde moitié du XIXème siècle. Ils succèdent à la période romantique où ils trouvaient que le lyrisme était à l'excès ainsi que l'engagement politique. Ces nouveaux principes littéraires furent définis dans la préface de mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier. Ils disaient : "Il n'y a de vraiment beau que ce qui peut ne servir à rien. Tout ce qui est utile est laid,...". Les parnassiens réunis autour de Lecomte de Lisle refusaient une poésie de l'expression, de l'effusion des sentiments et privilégiaient le travail sur la versification. Ils étaient à la recherche d'une perfection technique. Pour les thèmes, ils avaient recours à l'érudition, au savant, à l'étrange, à l'archaïque, à l'exotique ou l'antique. Ce mouvement fut un échec car les poèmes étaient trop compliqués et obscurs.  - Le symbolisme : mouvement littéraire de la fin du XIXème siècle qui mit l'accent sur les valeurs suggestives du langage, seules aptes à déchiffrer l'univers considéré comme le "symbole d'un autre monde" ("l'homme intérieur est le ciel sous sa petite forme et le ciel est un grand homme" Baudelaire) => correspondance étroite entre l'homme et l'univers. Le symbolisme est une opposition au monde matériel => suprématie de la sensibilité, du plaisir des sensations (champ lexical du flou [cf : impressionnisme]). Tout est fugace (éphémère). La mélodie des poèmes est d'une très grande importance ("De la musique avant toute chose et pour cela préfère l'impair" Verlaine). Les symbolistes s'intéressent aussi beaucoup à l'inconscient (avec Freud et Shopenhaweur). Importance du vers libre. Symboliste : Mallarmé, Verlaine, Baudelaire.  - Le dandysme : c'est un culte de soi-même, un désir de distinction fondé sur l'originalité personnelle. Il soigne sa parure, sa parole, il pratique la transgression. Il ne se repose pas sur le travail ou les privilèges de la naissance. Le dandy ne crée pas son oeuvre, son oeuvre est la vie même. Pour Baudelaire il est le dernier éclat de l'héroïsme dans une période de décadence. Le dandysme c'est l'élégance de la vie.  Conclusion : Il s'agit d'une oeuvre magnifique, passionnante, déroutante, et très moderne ! Baudelaire n'a pas disposé ses poèmes au hasard. Il a réfléchi à la structure du recueil qui raconte une histoire qui a un début et une fin. Les Fleurs du mal retrace l'itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers. Dès le premier poème « Au lecteur » il nous dit que le monde est un enfer. Spleen et Idéal : Les élans vers l'idéal sont annihilés par le spleen. Tableaux parisiens : il tente de se rapprocher de l'autre dans la ville, c'est un échec : sentiment de solitude dans la grande ville. Le Vin : il se tourne vers les paradis artificiel ( vin, drogue...) Fleurs du Mal : il décrit le vice et la débauche qui mènent au dégout de soi-même. Révolte : il exalte Satan. Mais pas pactiser avec le diable n'est pas plus utile. Mort : il dépeint son aspiration à mourir. La mort est l'ultime remède, le recours suprême.

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