Les fronts populaires

Entre 1928 et 1933 la politique extérieure soviétique se fonde sur le refus de toute collaboration avec la social-démocratie. Le Xème plénum de l'Internationale communiste en juillet 1929, consacre la théorie du « social-fascisme ». Il faut attendre en 1933, l'échec aux élections du KPD (parti communiste allemand) qui a refusé toute politique commune avec la social-démocratie, et l'arrivée au pouvoir d'Hitler, pour que s'opère un changement d'orientation dans la politique extérieure de l'URSS. Au XVIIIème congrès du parti en janvier 1934, Boukharine soutient qu'Hitler, en réclamant un espace vital à l'Est fait « un appel ouvert à la destruction de l'État soviétique ». Staline oriente alors en 1935 le Komintern vers la stratégie des fronts populaires. Le fascisme est désormais l'ennemi prioritaire. Pour lutter contre, les communistes doivent se rapprocher des socialistes et des partis bourgeois démocratiques. Le Komintern oblige ainsi le parti communiste français à un revirement de politique intérieure. Maurice Thorez, le nouveau dirigeant du PCF entame une action concertée avec les socialistes. Cette alliance, à laquelle se joignent les radicaux, permet la victoire électorale en mai 1936 du Front populaire. Sans y participer, les communistes soutiennent le gouvernement de Léon Blum et dénoncent toute faiblesse face à Hitler. Quant à l'Espagne, après l'élection en 1936 d'un front populaire, elle plonge dans la guerre civile. Des généraux putschistes se soulèvent contre la République. La politique antifasciste stalinienne révèle ses ambiguïtés et ses limites.