Les grandes purges

L'assassinat de Kirov, dauphin (ou rival?) de Staline en 1934, semble donner le signal des grandes purges. Pour Staline, il s'agit d‘éliminer toute divergence et d'imposer au Parti et plus largement au système son despotisme personnel. Il s'agit également de renforcer la toute-puissance de l'État et du système d'organisation de la société tels qu'ils se sont mis en place durant la période d'industrialisation. En alliance avec les organes de la sécurité d'État et soutenu par ceux qui voient dans les purges des possibilités d'ascension sociale, Staline lance une vague d'épuration générale. Pendant que les trois grands procès publics de Moscou accaparent l'opinion -on y juge les plus prestigieux compagnons de Lénine-, se met en place une répression d'une ampleur sans précédent sous la férule du NKVD. L'offensive frappe le Parti, l'armée, le clergé, tous ceux qui ont exercé dans le secteur privé sous la NEP, l'intelligentsia bourgeoise, ceux qui refusent de se plier à la discipline de l'usine ou du kolkhoze. Tous les éléments « socialement dangereux » sont éliminés et une bureaucratie civile et militaire aux ordres est mise en place. En deux années 1 575 000 personnes sont arrêtées et jugées sommairement par les tribunaux militaires et les conférences spéciales du NKVD. 681 692 personnes sont exécutées dans la seule l'année 1937-1938, plusieurs millions sont exclues du corps social, et viennent grossir le nombre de détenus des camps. C'est aussi la fin de la génération d'Octobre. Tout au long de leur procès, Kamenev, Zinoviev et Boukharine sont amenés à se renier avant d'être condamnés à mort.