Les outils de la terreur

En dépit d'une vitrine législative légale, le régime fasciste se dote de redoutables organes répressifs afin d'asseoir sa dictature. L'OVRA (Oeuvre volontaire de répression antifasciste ou Organisation de vigilance et de répression de l'antifascisme), créée en novembre 1926, rassemble l'ensemble des services secrets de la police politique. Sa principale tâche est de faire la chasse aux militants communistes. En mai-juin 1927, la plupart des dirigeants sont ainsi arrêtés ou, pour les plus chanceux, partent en exil. L'OVRA appointe des informateurs à travers tout le pays, qui sont chargés de dénoncer les opposants au régime. Une fois dénoncés et arrêtés, ces derniers sont déférés devant le Tribunal spécial pour la défense de l'État, une juridiction d'exception, émanation directe du pouvoir, et seule habilitée à juger les antifascistes. Le Parti national fasciste (PNF), créé en 1921 par Mussolini, devient rapidement le principal instrument de pouvoir du Duce, infiltrant tous les rouages de l'État. Fonctionnaires, magistrats, professeurs, officiers, et bien d'autres, ont obligation d'adhérer au PNF pour travailler. Les bandes armées du parti, les squadri sèment la terreur dans les rangs de la gauche, et bientôt de tous les partis politiques jugés hostiles au régime. Ses hommes s'en prennent également au membres du clergé qui ont osé s'élever contre le climat de violence que connaît l'Italie de 1922 à 1926, avant que l'opposition intérieure ne soit définitivement réduite au silence.