SS et Gestapo : les outils de la terreur

La mise en place extrêmement rapide du régime totalitaire nazi est notamment due à la puissance de la SS et de sa police politique, la Gestapo. À l'origine, la Schutzstaffel (SS, escouade de protection) est la garde personnelle d'Hitler. En 1926, lorsque Himmler en prend la tête, ses troupes ne dépassent pas les 300 hommes. Mais dès l'avènement du nazisme, ils sont plus de 50 000, minutieusement sélectionnés : un SS doit être d'ascendance aryenne depuis le XVIIIe siècle, jurer fidélité et obéissance au Führer, ne pas craindre de mourir pour le régime. La SS devient progressivement un véritable État dans l'État, une gigantesque organisation, symbole de l'horreur et de l'arbitraire nazi. Elle commence par éliminer son principal rival, la SA, le 30 juin 1934, lors de la Nuit des Longs couteaux, en massacrant son état-major. La SS contrôle bientôt toute la police allemande, gère les camps de concentration, dirige une armée (Têtes de mort et Waffen-SS), bientôt concurrente de l'armée régulière, et une police militaire de contre-espionnage (l'Abwehr). La Gestapo, créée par Goering en 1933, passe sous la coupe SS, et devient, sous la férule d'Heinrich, la pièce maîtresse de l'appareil de répression hitlérien. Les zélateurs de cette police secrète d'État ne sont pas nazis, mais d'anciens policiers de la République de Weimar, qui traquent désormais les opposants supposés du régime.SS et Gestapo, n'ayant de comptes à rendre qu'à Hitler, disposent à leur guise du sort de tout un pays.