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Les rayons et les ombres -Victor Hugo

Publié le 07/10/2012

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VICTOR HUGO (1802- 1885) “Fonction du poète", Les Rayons et les Ombres (1840) Dans cette composition, formée de 6 dizains contenant des vers octosyllabiques (rimes : A-A-B-B-C-C-D-E-E-D), Victor Hugo expose ses idées sur la fonction du poète.             Le poème commence avec le mot « Dieu « , figure centrale dans cette nouvelle conception de la poésie. C’est Dieu qui veut que, dans les temps « contraires «, c’est-à-dire dans les temps de crise, chacun contribue à faire avancer la société, y compris le poète.  Ce dernier doit s’occuper des problèmes de la société, et s’il ne le fait pas, il mérite une punition divine (« malheur «), il deviendrait un poète qui s’isole dans un désert (métaphore de l’abandon de la société par le poète), un « penseur qui se mutile «, car il a choisi volontairement de ne pas s’occuper des problèmes des autres dans sa poésie. Il a donc « mutilé « sa pensée, il l’a amputée. Ce verbe, qui normalement s’applique à l’aspect physique, sert ici à représenter quelque chose de mental, comme la « cité « représente la vie sociale que  ce poète veut abandonner à son sort. Par contraste, on peut déjà comprendre comment doit se comporter un vrai poète : il doit se sentir impliqué par les problèmes de la société, il doit s’engager et utiliser la poésie également pour traiter les sujets sociaux et servir ainsi la société : c’est la volonté de Dieu et il faut donc la respecter.             Dans la deuxième strophe, Hugo reprend le thème du poète investi d’un pouvoir divin, « pareil aux prophètes «, celui de voir l’avenir, de l’illuminer, avec la torche, la lumière, qu’est la poésie. Il est considéré par les gens comme « l’homme des utopies «, car ils ne comprennent pas ce qu’il dit, mais lui, fidèle à la consigne que lui a donnée Dieu, continue à penser et à créer de la poésie, insensible à toute forme de critique. Dans le troisième dizain, Hugo nous montre la différence entre le poète tel qu’il le conçoit et le peuple : « Il voit, quand les peuples végètent. « : le peuple est sans réaction, il est veule, passif, car la situation est très précaire, mais le poète « voit« le futur (« Les choses  qui seront un jour. «) Même si on se moque de lui, il continue à penser et à offrir des visions que la foule ne comprend pas encore et que certains critiques superficiels ou hypocrites ne peuvent pas comprendre ou admettre ouvertement.             Dans la quatrième strophe, Hugo s’adresse directement au peuple et lui demande d’écouter le poète, défini comme « rêveur sacré « car ce qu’il sait lui vient de Dieu  (« Dieu parle à voix basse à son âme"). Il est donc un intermédiaire entre Dieu et les autres hommes. Grâce à Dieu qui a touché son âme, il peut  connaître le futur et rendre ainsi moins obscur le présent des hommes. Il possède également la douceur, la sensibilité des femmes pour réussir à ressentir et à exprimer les malaises du peuple.             Dans la cinquième strophe, Hugo représente les difficultés que le poète rencontre dans la vie de tous les jours (« les épines, l’envie et la dérision «) et malgré tout, il continue à penser, à partir de la tradition, représentée également par les « ruines « au-dessus desquelles le poète s’abaisse pour justement cueillir la tradition, la base pour construire la nouvelle culture. La strophe s’achève sur une métaphore, un symbole : la poésie est un arbre ayant des racines (le passé), un tronc (le présent) et un feuillage (le futur). Hugo veut par là nous dire que l’on ne doit pas faire table rase du passé. Au contraire, la poésie doit tenir compte de la tradition, même si, à travers le don de la prophétie, elle est même déjà projetée vers le futur.             Dans la dernière strophe, on reprend le thème de la lumière de la poésie qui est en quelque sorte associée à celle de Dieu. Cette lumière va tout inonder et arriver à tous les hommes, qu’ils soient riches (« Louvre «) ou pauvres (« chaumière «). La poésie est donc présentée comme populaire : c’est « l’étoile qui mène à Dieu rois et pasteurs ! « : on reconnaît facilement la référence à l’épisode biblique de la Nativité du Christ, avec les rois mages et les pasteurs qui sont guidés par la comète vers la grotte où est né Jésus pour lui rendre hommage. Cette naissance fut annoncée par les prophètes. De la même manière les poètes (prophètes) annoncent l’arrivée d’un avenir meilleur et guident,  avec la lumière divine de leurs poésies, le peuple vers Dieu. On peut ainsi dire que le cercle se referme : Dieu communique ses pensées aux poètes qui les transcrivent sous forme de poèmes ; et les hommes, destinataires de ces poèmes, sont ainsi reconduits vers Dieu, pour le vénérer, le contempler, le prier. (DIEU → POETE → HOMMES →  DIEU).              Hugo dans cette composition est conscient d’appartenir à ce type de poète. La force de l’inspiration qu’il ressent est donc d’origine divine et lui permet de parler des problèmes qui affligent l’humanité et de guider cette dernière vers l’avenir et aussi vers Dieu lui-même, qui donc est considéré comme créateur de l’univers, mais aussi comme inspirateur de la grande poésie. 
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« que lui a donnée Dieu, continue à penser et à créer de la poésie, insensible à toute forme de critique. Dans le troisième dizain, Hugo nous montre la différence entre le poète tel qu'il le conçoit et le peuple : « Il voit, quand les peuples végètent. » : le peuple est sans réaction, il est veule, passif, car la situation est très précaire, mais le poète « voit» le futur (« Les choses  qui seront un jour. ») Même si on se moque de lui, il continue à penser et à offrir des visions que la foule ne comprend pas encore et que certains critiques superficiels ou hypocrites ne peuvent pas comprendre ou admettre ouvertement.             Dans la quatrième strophe, Hugo s'adresse directement au peuple et lui demande d'écouter le poète, défini comme « rêveur sacré » car ce qu'il sait lui vient de Dieu  (« Dieu parle à voix basse à son âme").

Il est donc un intermédiaire entre Dieu et les autres hommes.

Grâce à Dieu qui a touché son âme, il peut  connaître le futur et rendre ainsi moins obscur le présent des hommes.

Il possède également la douceur, la sensibilité des femmes pour réussir à ressentir et à exprimer les malaises du peuple.             Dans la cinquième strophe, Hugo représente les difficultés que le poète rencontre dans la vie de tous les jours (« les épines, l'envie et la dérision ») et malgré tout, il continue à penser, à partir de la tradition, représentée également par les « ruines » au-dessus desquelles le poète s'abaisse pour justement cueillir la tradition, la base pour construire la nouvelle culture.

La strophe s'achève sur une métaphore, un symbole : la poésie est un arbre ayant des racines (le passé), un tronc (le présent) et un feuillage (le futur).

Hugo veut par là nous dire que l'on ne doit pas faire table rase du passé.

Au contraire, la poésie doit tenir compte de la tradition, même si, à travers le don de la prophétie, elle est même déjà projetée vers le futur.             Dans la dernière strophe, on reprend le thème de la lumière de la poésie qui est en quelque sorte associée à celle de Dieu.

Cette lumière va tout inonder et arriver à tous les hommes, qu'ils soient riches (« Louvre ») ou pauvres (« chaumière »).

La poésie est donc présentée comme populaire : c'est « l'étoile qui mène à Dieu rois et pasteurs ! » : on reconnaît facilement la référence à l'épisode biblique de la Nativité du Christ, avec les rois mages et les pasteurs qui sont guidés par la comète vers la grotte où est né Jésus pour lui rendre hommage.

Cette naissance fut annoncée par les prophètes.

De la même manière les poètes (prophètes) annoncent l'arrivée d'un avenir meilleur et guident,  avec la lumière divine de leurs poésies, le peuple vers Dieu. On peut ainsi dire que le cercle se referme : Dieu communique ses pensées aux poètes qui les transcrivent. »

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