Les retombées de Tchernobyl

25 avril 1986 - Il y a seulement trois mois qu'une réunion destinée à préparer la constitution d'une banque de données nationale d'informations médico-dosimétriques des personnes irradiées ou contaminées s'est tenue à Obninsk, du 29 au 31 janvier 1990, dans les locaux de l'Institut de recherche de radiologie médicale ( dépendant de l'Académie de médecine d'URSS). Ainsi, en Ukraine, un million quatre cent cinquante mille personnes vivent dans des zones " plus ou moins polluées à la suite de Tchernobyl ", révélait l'agence Tass le 28 mars 1990. Et 309 800 d'entre elles, dont 67 400 enfants, font l'objet d'une surveillance médicale particulière. Quant à la Biélorussie, où vivent plus de deux millions d'habitants, elle a reçu 70 % des retombées, et 20 % des terres agricoles y sont considérées comme inutilisables. Autre exemple frappant, celui des " liquidateurs ", terme populaire soviétique pour désigner les quelque 600 000 personnes ayant travaillé dans la zone sinistrée. Certains se plaignent de séquelles sérieuses et ont dû être hospitalisés. " La description clinique montre qu'ils souffrent du mal des rayons, explique un responsable médical cité par l'agence de presse Novosti. Mais nous ne pouvons le ratifier officiellement dans un diagnostic : ils sont censés n'avoir reçu que la faible dose de radiations indiquée dans leurs papiers " ( 25 rems pour la plupart). JEAN-PAUL DUFOUR Le Monde du 25 avril 1990