Lesage

Né en Bretagne, il vient à Paris faire des études de droit dans les années 1690. Il se consacre rapidement à sa vocation littéraire ; il a pour protecteur l'abbé de Lyonne qui lui verse une pension jusqu'en 1715. De Lyonne lui fait connaître la littérature espagnole, qui sera la principale source d'inspiration de l'écrivain. Un écrivain professionnel, romancier fécond. À partir de la fin du XVIIe siècle, Lesage mène une double carrière de romancier et de dramaturge, et assure rapidement sa notoriété par des succès de librairie (Le Diable boiteux, 1707) ou des succès de scandale (en 1709 les milieux financiers font pression pour que sa comédie Turcaret soit interdite). Romancier, il s'ins-pire principalement de la littérature romanesque espagnole, et en particulier de ce qu'on appelle le « roman picaresque » — genre en vogue au )(vie siècle et qui raconte les aventures, les errances du picaro, personnage de vaurien sympathique, libre, insouciant, opportuniste. Lesage écrit notamment une ample fresque romanesque d'inspiration picaresque : Gil Blas de Santillane (1715-1735). Des comédies drôles et féroces. Au théâtre, Lesage écrit pour faire rire et moquer les travers de son temps. Ses deux comédies les plus connues sont des ouvrages satiriques présentant des personnages sans scrupules : Crispin rival de son maître (1707) met en scène un valet fourbe et brigand qui essaye de prendre la place de son maître ; Turcaret (1709), considéré comme son chef-d'oeuvre, est une critique des milieux financiers et plus largement d'une société où l'argent corrompt tout le monde, du bas (les valets) jusqu'au sommet de l'échelle sociale (l'aristocratie). Les deux oeuvres sont créées avec succès à la Comédie-Française, puis Lesage se brouille avec le théâtre officiel et il se tourne vers le théâtre de la Foire, pour qui il écrit, entre 1712 et 1730 une centaine de « comédies » (pièces à écriteaux, où le dialogue est remplacé par des chansons que le public reprend en choeur: Arlequin roi de Serendib, Les Eaux de Merlin,...) .