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lettres persanes

Publié le 04/03/2011

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Le plan détaillé du commentaire : 

I. LA VISÉE ARGUMENTATIVE

a) Le raisonnement inductif

  • Point de départ : un exemple : le projet des Perses de chasser ou de convertir les Arméniens, cet exemple se veut une source de réflexion, réflexion d’autant plus concrète que si l’on ne peut mesurer les exactes conséquences de cette action, on peut en deviner assez précisément l’étendue avec l’exemple des Guèbres qui eux ont véritablement quittés le pays. Nous avons donc à faire à un raisonnement inductif puisque le narrateur part d’un cas particulier pour ensuite développer une réflexion plus générale.

  • Le texte semble suivre et reproduire le mouvement de la pensée qui s’attache à un objet qui provoque chez lui une réflexion plus vaste et confronter divers point de vue.

  • Emission d’une thèse présentée comme une hypothèse (« je ne sais pas… s’il n’est pas bon que dans un état il y ait plusieurs religions »), qui est ensuite démontrée.

b) Une démonstration rigoureuse

  • La deuxième partie du texte se veut une réflexion plus générale sur la multiplicité de religions dans un même Etat et de ses avantages, suivant la thèse d’Usbek. Cette partie apparaît donc comme une démonstration rigoureuse comme le prouve la récurrence de l’emploi de connecteurs logiques : « parce que » / « D’ailleurs » / « Or » / « Aussi » / « Quand » / « parce que » / « Mais » / « enfin » / « Car »/ « enfin »/ Quand (2 fois) ».

  • Une suite d’arguments : Ceux qui vivent dans les religions tolérées sont de bons citoyens, car pas d’honneur donc recherche richesse donc travail.

  • Religion bonne pour la société et multiplicité favorise zèle

  • Concurrence entre religions implique de bien se comporter pour défendre la sienne

  • Une nouvelle religion corrige les abus de l’ancienne

  • Toutes les religions sont bonnes pour la société car elles reposent toutes sur les mêmes principes

  • Ensuite, le narrateur envisage et évacue le problème des guerres de religion en redéfinissant ce qui pose problème : ce n’est pas la multiplicité des religions mais l’esprit d’intolérance : insistance (Anaphore + répétition d’ « esprit » + démonstratif on pointe du doigt le coupable) et simplicité (présentatif) : « ce n’est point la multiplicité des religions », « c’est l’esprit d’intolérance », « c’est cet esprit de prosélytisme », « c’est, enfin, cet esprit de vertige »

c) La valorisation des citoyens des religions tolérées

  • Le texte dessine un portrait positif des citoyens des religions tolérés.

  • Des citoyens associés au lexique du travail : « tous les négociants »/ « presque tous les artisans du royaume »/ « emplois »/ « appliquée au labourage »/ « ses sujets les plus industrieux »

  • Utilisation du comparatif et du superlatif : comparatifs : « ceux qui vivent dans des religions tolérées se rendent ordinairement plus utiles à leur patrie que ceux qui vivent dans la religion dominante », « les emplois de la société les plus pénibles »

  • Superlatifs : « une nation si appliquée au labourage »/ « ses sujets les plus industrieux »

  • Lexique de la ruine associé à leur départ : « privé »/ « sauva »/ « péril »/ « perte »/ « détruire »/ « stérilité »/ « ruiner »/ « tombait »

  • Des justifications rationnelles : « parce que, éloignés des honneurs, ne pouvant se distinguer que par leur opulence et leurs richesses, ils ont portés à acquérir par leur travail et à embrasser les emplois de la société les plus pénibles ».

  • Mais marques d’hyperboles qui renvoient au fait qu’il s’agit d’une lettre d’où implication du narrateur (entre réalité et hyperbole, car sûrement grosse perte mais qualifiable de façon aussi précise ?) : chasser les Arméniens reviendrait au «péril plus grand que celui qu’il aurait pu courir [l’empire] de la perte d’une bataille et de la prise de deux villes ».

II. LE CHOIX DE LA LETTRE FICTIVE

a) L’implication du narrateur

  • Situation néanmoins artificielle

  • Réaffirmation de sa présence : « Tu sais »1/ « je suis sûr que » / « je ne sais pas » / « j’avoue »

  • Question de rhétorique

  • Les marques de l’excès : les hyperboles : « le grand Chah Abas aurait mieux aimé se faire couper les deux bras que de signer un ordre pareil »/ « il aurait cru leur donner la moitié de ses Etats »

  • Raisonnement par concession : « j’avoue que …mais … »

b) Des frères ennemis

  • Oppositions et symétries : lexique : « rivales » « jalousie » « gardes » « craint » « mépris » « déshonoreraient » « exposeraient » « parti contraire » mais parallélismes dans comportement : « il n’y en a aucune qui ne prescrive l’obéissance et ne prêche la soumission »

  • Personnification : « Ce sont des rivales qui ne se pardonnent rien »

c) Dénonciation des excès religieux : transposition possible au monde occidental

  • Généralisation du prosélytisme : « Juifs », « Egyptiens », « Mahométans », « Chrétiens » : passage de l’un à l’autre de la même façon qu’une maladie qui gagne le monde entier (toutes les religions monothéistes)

  • Comparaison maladie et éclipse : « comme une maladie épidémique et populaire »/ « comme une éclipse entière de la raison humaine »

  • Absurdité du zèle religieux en général qui va parfois contre ses propres intérêts : « l’aveugle dévotion », « il ne restait à la dévotion q’un second coup à faire », « l’Empire tombait de lui-même, et, avec lui, par une suite nécessaire, cette même religion qu’on voulait rendre si florissante » (lien logique souligné)

  • Stupidité de faire faire aux autres ce que l’on refuserait de faire : mise en valeur par polyptote : « changer »/ « changerait » ; « fasse »/ « ferait ».

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