l'expérience peut-elle se définir comme soumission aux faits ?
Publié le 18/11/2005
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DÉFINITION (lat. definire, borner, fixer les limites)
Log. Opération qui consiste à déterminer l'ensemble des caractères essentiels d'un concept. Ainsi, une définition n'est pas purement descriptive : elle dit moins tout ce qu'est une chose que ce qu'elle ne peut pas ne pas être, autrement dit ce qui lui est strictement nécessaire pour être ce qu'elle est. « La définition fait connaître ce qu'est la chose » (Aristote); c'est une proposition qui énonce l'essence d'un être, d'une chose.
EXPÉRIENCE (lat. experientia, essai, épreuve)
Gén. L'Expérience est d'abord Expérience vécue, instruction acquise par l'usage de la vie. Toutefois le vécu n'est pas la vie. Avoir de l'Expérience , ce n'est déjà plus la vivre mais déjà l'avoir vécue et la penser : d'où l'aspect théorique et abstrait de tout vécu. Phi. On distingue classiquement deux sens du concept d'Expérience : soit les données ou impressions sensibles, qui sont comme la matière première de notre connaissance, soit l'Expérience elle-même conçue comme résultat, c.-à-d. déjà comme construction, « mise en forme du donné sensible par les principes a priori de l'esprit » (Kant). expérimentation.
Ici, c'est la dimension épistémologique du sujet que vous devez exploiter, autrement dit, son rapport avec la philosophie de la connaissance. Qu'est-ce qu'une expérience ? Qu'est- ce que faire une expérience ? Songez également à la question de l'expérimentation en laboratoire. L'expérience n'est-elle qu'une sorte de constatation brute d'un donné qui se livre à nous dans une nudité originelle ? Les choses sont plus complexes que cela et l'expérience s'avère être au contraire un mélange de soumission à un donné (ou " fait ", appelons-le comme on le voudra) et de construction de ce même donné. Notre esprit en effet reçoit des impressions sensibles, mais les organise, les lie, les synthétise et participe ce faisant à leur élaboration. En ce qui concerne l'expérience au sens savant du terme, elle n'est pas non plus la soumission aux faits mais bien plutôt la soumission des faits à une théorie explicative offrant cohérence et constance. Le savant dans son laboratoire ne fait pas que travailler sur des faits bruts (un fait brut en astronomie donnera bien souvent une illusion d'optique qu'une perception de la réalité de l'objet étudié).
Liens utiles
- Trop souvent nous nous représentons encore l'expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l'intelligence, s'emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s'élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes.
- Les faits que l'expérience nous propose sont soumis par la science à une analyse dont on ne peut pas espérer qu'elle soit jamais achevée puisqu'il n'y a pas de limites à l'observation, qu'on peut toujours l'imaginer plus complète ou exacte qu'elle n'est à un moment donné.
- sur l'erreur inhérente à l'expérience immédiate (« Les faits sont organisés de manière à produire l'illusion d'un monde extérieur »), éloigne la pensée de l'être et la voue à la déception.
- Peut-on, avec les psychologues du siècle dernier, définir la psychologie « la science des faits de conscience » En d'autres termes, quelle est la caractéristique du fait psychique ?
- Décrire et classer les types de faits que l'on met sous le terme « oublier ». De là définir l'oubli. ?