L'histoire des oracles de Fontenelle
Publié le 19/06/2011
Extrait du document

Histoire des Oracles
Fontenelle
Le texte que je vais présenter fait partie d'1 groupement d'oeuvres étudiées.
Ce texte est 1 extrait de l' oeuvre L'Histoire des Oracles écrite par Bernard Le Boyer de Fontenelle, auteur du 17 et 18 eme siècle puisqu'il a vécu presque 100 ans.
C'est 1 philosophe des Lumières comme Montesquieu, Voltaire, Diderot et Rousseau. Ces derniers sont à l’origine de l’Encyclopédie . Ainsi Fontelle comme les auteurs cités sont éclairés par la connaissance et représentent donc l’élite intellectuelle de France
Fontenelle, neveu de Corneille, s'est spécialisé ds la littérature scientifique après plusieurs échecs dans la création de tragédie
En 1683, un médecin hollandais du nom d’Antonius van Dale, avait publié 1 ouvrage en latin sur les oracles. Fontenelle s’est en fait inspiré de cet ouvrage pour dénoncer non seulement les superstitions mais viser aussi le christianisme .
En rédigeant L’Histoire des oracles en 1687 Fontenelle essaie donc de discréditer les oracles et les miracles en racontant l’anecdote de la dent d’or, que nous allons étudier..
Dans cet extrait l'auteur cherche à démontrer par le biais d'une anecdote qu'il faut vérifier les faits d'un phénomène avant d'en chercher les causes. Donc par ce texte argumentatif et narratif
l'auteur cherche à convaincre le lecteur de son idée.
Je vais vous en faire la lecture
Lecture.
Puis annoncer la question et ton plan = les questions peuvent être en quoi cet extrait est-il argumentatif ou narratif ? ou l’ironie ds le texte ?
Structure du texte
Ce texte est composé de 3 parties
La 1ere partie introduit 1 brève analyse de la démarche expérimentale et pose la thèse de l’auteur : discréditer les miracles
Ds la 2eme partie l'auteur raconte 1 anecdote pour justifier son pt de vue
La 3 éme partie sert de conclusion généralisant la pensée philosophique de l’auteur
La 1ere partie du texte sert d’entrée en matière et débute par une recommandation impliquant le lecteur et le narrateur avec l’emploi d’un verbe à l’impératif 1ere pers du pluriel : « Assurons-nous …. »
Cette recommandation porte sur la démarche expérimentale et ses priorités : vérifier l’authenticité
d’un fait ou phénomène avant de s’interroger sur les causes qui l’ont produit.
Puis l’auteur essaie de trouver une raison pour laquelle les scientifiques cherchent à trouver une cause à un phénomène plutôt que d’en analyser les faits . En effet en utilisant l’objection « il est vrai que » Fontenelle s’applique à démontrer que les gens soit disant savants se précipitent ds leur recherche et font des erreurs à cause de cette précipitation
Citation : « méthode bien lente » (sous entendu la méthode qu’il préconise )
« courent » « passent par-dessus »
Donc pour l’auteur en allant trop vite ds leur démarche les savants courent au ridicule
Citation : « nous éviterons le ridicule d’avoir trouvé la cause de ce qui n’est point »
Dans 1 2eme partie Fontenelle annonce un exemple présenté comme historique puis narre le récit
anecdotique qui servira de support à sa pensée
Le récit débute par un cadre spatio-temporel précis :
- Fin XVIe siècle
- ni trop proche (recul du public, éviter une attaque directe des lecteurs)
- ni trop éloigné (pour que les lecteurs se sentent concernés)
- Allemagne /Silésie (idem)
C’est un récit chronologique, s’écoulant sur 4 ans
- « 1593 », « en 1595 », « la même année », « 2 ans après », « quand... »
Ce cadre spatio -temporel donne une impression de véracité qui est vite remise en question par l’expression « le bruit courut » ce qui fait comprendre au lecteur que le récit n’a pas vraiment de fondement et que toute l’histoire part d’une rumeur ;
Les personnages eux-mêmes nous paraissent précis et vrais .
Leurs noms en « us », latins, nous rappellent qu’ils sont savants (professeur en médecine, historien, autre savant, autre grand homme). Ce sont des gens qui paraissent importants. Cependant, nous pouvons peut-être déjà déceler un début d’ironie dans la présentation de ces noms pompeux et difficilement prononçables
L’ironie est renforcée par les explications pseudo scientifiques de l’apparition de la dent en or de la par des savants : emploi du verbe modalisateur « prétendit » qui remet en cause la véracité des faits et aussi par le passage brute de l’emploi des tps du passé , tps de narration ( DONNER EX passé simple, plus que parfait , passé antérieur : « eut examinée » , subjonctif imparfait : « que cette dent ne manquât… »
à l’emploi du présent « écrit, fait » et « ramasse » ce qui précipite le rythme des phrases et implicitement dénonce la précipitation des savants ds leur raisonnement
L’auteur adopte encore 1 ton ironique quand il se moque des désaccords des savants cités . En effet Le 1er Horstius explique l’évènement par des causes religieuses, faisant du phénomène une sorte de miracle, Le 2e Rullandus en réécrit l’histoire cad 1 autre version. Mais la polémique est vraiment mise en évidence entre le 2éme et le 3eme savant Rullandus et Ingolstetetus ds les lignes 12 ? à ? « écrit contre le sentiment » ….. « fait .. une belle et docte réplique ». La moquerie est implicitement exprimée par les adjs mélioratifs comme « belle » docte » et renforcée avec l’apparition du 4eme pseudo savant Libavius décrit faussement par Fontenelle comme « un grand homme »
A la fin du récit, l’utilisation du pronom indéfini « on » renforce encore cette ironie car elle renvoie aux savants sans les mentionner « on commença à faire des livres » et prouve un manque de respect en les généralisant.
D’ailleurs il semble que l’auteur veuille impliquer le lecteur ds son ironie avec l’emploi de l’impératif « figure-vous quelle consolation…. »
La chute du récit elle-même termine ironiquement en expliquant que la dent était bien en or ms liée à une supercherie puisqu’il s’agissait d’une feuille d’or recouvrant la dent et non liée à un miracle.
A cette occasion , à travers ce récit l’auteur remet en cause les croyances religieuses et implicitement le christianisme.
La 3eme partie liée au dernier paragraphe change de ton. On passe de l’humour, l’ironie à 1 ton moralisateur où l’auteur, cette fois, s’implique explicitement avec l’emploi du pronom « je ».. D’ailleurs il implique tout type d’hommes avec l’emploi du pronom « nous ».Cette dernière partie ressemble donc à une morale de fable (un peu comme celles de La Fontaine » ) qui généralise tous les domaines « toutes sortes de matières » et qui dénonce le fait qu’il vaut mieux ignorer les choses (ignorance naturelle cad ne pas connaître les causes de ce qui existe )plutôt que d’ignorer les causes d’un phénomène par erreur, ignorance impardonnable pour l’auteur.
Je pense ainsi que par cette anecdote, l’auteur a voulu faire partager au lecteur sa pensée philosophique sur l’ignorance et nous aider à raisonner de façon cartésienne cad analyser les faits avant d’en chercher des causes parfois erronées.
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