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L'histoire environnementale

Publié le 30/03/2019

Extrait du document

histoire
Le président Georges Pompidou a crée pour la première fois un ministère de l’environnement en 1971 après une visite aux Etats-Unis. Née au tournant des années soixante et soixante-dix aux États-Unis, l’histoire environnementale affirme sa nouveauté en traitant socialement de l’environnement. Ce document est un extrait de communication donnée à l'assemblée générale du Conseil d’administration de l’Association des Historiens Contemporanéistes de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’AHCESR, c'est une déclaration donc un oral qui a été retranscris sur papier, par Geneviève Massard-Guilbaud pour parler de l'histoire de l'environnement. Cette communication s’est déroulée le 6 novembre 2010. Geneviève Massard-Guilbaud est une directrice d'études à l'EHESS, l’Ecole des Hautes Etudes de Sciences Sociales. Elle eu obtenu son Doctorat en histoire, c'est également une Chercheuse au CIRED, au Centre International de Recherche sur l’Environnement et et le Développement dans le domaine de l'histoire sociale et démographie. L’environnement devient un objet historique où s’imbriquent l’analyse du changement social et celle de l’évolution des milieux physiques. Si l’émergence de la discipline tient en premier lieu aux mouvements écologistes des années soixante-dix, celle-ci dépasse rapidement la seule approche des « crises » environnementales pour se focaliser sur les rapports sociaux entre l’homme et la nature, dans leurs dimensions matérielles, institutionnelles et symboliques. En Europe et peut-être davantage encore en France, l’histoire environnementale s’imposera plus tardivement, il faut attendre la fin des années quatre-vingt-dix pour voir les historiens français accepter l’environnement comme un objet historique en tant que tel. Mais l'environnement n'est pas un simple concept historique récent, c'est une notion scientifique. Il s’agit donc de répondre à la problématique suivante ; de quelles manières l'environnement peut-il être considéré comme un objet d'étude historique pour les historiens modernistes ? Nous allons donc dans une première partie évoquer ce nouveau domaine historique qu’est l’histoire environnementale, puis dans un second temps nous nous questionnerons sur son utilité, qu’est-ce que cette histoire environnementalle peut apporter à l’histoire, et de quelle façon elle se décline dans le travail des historiens modernistes.   Commençons tout d’abord par mieux comprendre comment l’environnement peut-être utilisé comme objet historique. La locutrice nous dit dès la ligne 1  «  Considérée à l'échelle internationale, l'histoire environnementale est une grande maison, dont les contours et les contenus ont déjà beaucoup évolué depuis qu'elle est apparue aux Etats-Unis dans les années 1970, et vont sans aucun doute continuer à évoluer. » L’histoire environnementale est un courant historiographique qui aujourd'hui de plus en plus vivace à l'échelle internationale dans le champs de l'histoire, un courant historiographique dont l'histoire s'enracine donc dans la seconde moitié des années 1960, sur les campus états unien essentiellement de la côte ouest donc des Etats-unis. La seconde moitié des années 1960 au Etats-Unis, c'est le moment ou fleurissent un certains nombres d'approches d'écologie politique, d'écologie scientifique. Il y a un certains nombres de publications et d'événements qui symbolisent cet espèce d'essor de l'environnement. Avec en 1962 l'apparition du livre de Rachel Carson Printemps silencieux qui est une dénonciation des effets du DDT sur cette nature qui est devenu silencieuse parce que les insectes et les animaux ont disparu, le DDT étant un insecticide. En 1968, c'est la parution du livre The population bomb, La Bombe P en français de Paul Ehrlich, et la parution de l'article The tragedy of the commons, la tragédie des biens communs, deux textes très important pour la structuration de l'environnement au Etats-Unis. L'idée étant que c'est l'excès de population qui au etats unis mais aussi dans le tiers monde cause la dégradation de l'environnement, cause l'épuisement des ressources. La marée noire de Santa Barbara qui eu lieu en 1968 est un événement très important, elle va toucher les côte etats unienne. Certains n’hésitent pas à s’engager publiquement, tel que Roderick Nash écrivant la ''Santa Barbara Declaration of Environmental Rights'' pour protester contre la marée noire qui touche cette région. C’est d’ailleurs cet auteur qui, dans un article de la revue pacific historical review utilise pour la première fois l’expression : « histoire de l’environnement » C'est donc a partir de cet événement qu'il y a une implication des historiens dans les mouvements sociaux écologiques. Geneviève Massard-Guilbaud explique à la ligne 3 «  Telle que je la conçois, elle s'intéresse à la relation entretenue par l'homme avec le reste de la nature ainsi qu'avec tous les éléments qui rendent possibles et conditionnent son existence. Cette définition suppose donc d'une part que l'homme fait partie des écosystèmes. Les écologues diraient qu'il appartient à la biocénose de ces écosystèmes, d'autre part, que l'environnement ne se limite pas à la nature « naturelle » mais inclut ce que l'on appelle en anglais le built environnement, l'environnement construit, l'environnement façonné par l'homme. Il s'agit donc d'étudier une relation ». L'histoire environnementale  repose donc sur l'idée que la relation entre les sociétés et leur environnement, sont historiquement situé et sont faites, non pas de rapports harmonieux, mais, de rapports de force d'inégalités et de la capacité finalement de chacun des deux côtés à modifier et à configurer l'autre. Si géographes et historiens partagent la même définition de ce que l’on entend par environnement, les deux disciplines n’ont pas avancé au même rythme. L’histoire a pris en France un retard important. Mais on peut se poser la question suivante :  en quoi consiste exactement l’originalité de l’histoire environnementale? Cette dernière n’est-elle que l’étude des relations entre les hommes et leur environnement? L'homme serait au cœur de cette ''science'' On peut dire qu'il n’y a pas d’histoire sans l’homme, pas plus d’ailleurs qu’il n’y a d’environnement sans l’homme, parce que l’environnement est un concept qui se préoccupe des relations entre l’homme et ce qui l’entoure. L'histoire environnementale c'est aussi l'ensemble des éléments qui forment dans la complexité de leurs relations, les cadres, les milieux et les conditions de vie de l’homme et de la société, c’est tout ce qui est autour de l’homme et en relation avec lui. On peut dire que l'homme modifie son environnement naturel il détruit parfois des milieux de vie, le rejet des déchets provoque une pollution intense, qui peu se manifester aussi par des polluants de nature chimique comme des pesticides biologique ou physique et qui mene donc une forte dégradation de l'environnement, sans parler sur le long terme des problèmes liés au climat, il y a aussi la déforestation et beaucoup d'autres choses engendrer par l'homme. L'homme agit donc tres clairement sur son environnement, il le faconne, le modifie, il y a une veritable relation entre eux deux. Pourtant, il ne suffit pas d’examiner les relations entre les hommes et leur environnement pour écrire un traité d’histoire environnementale, car une telle définition reproduit la séparation entre l’histoire et les sciences de la nature, c’est-à-dire entre, d’une part, des représentations propres aux sociétés et, d’autre part, une réalité physique objectivée aux contours bien définis. Or le propre de l’histoire environnementale tient peut-être à ce qu’elle remet en question une telle vision dualiste en montrant que l’environnement n’est pas une essence, mais un assemblage entre les hommes et la nature, prenant des formes différentes selon les contextes culturels et sociaux. Enfin, le mot « environnement » dispose lui aussi d’une histoire. Ce terme trouve sa source dans l’ancien français avant de passer dans la langue anglaise vers 1825 À cette époque, « environnement » désigne l’ensemble des choses qui entourent l’être vivant. Il est notamment employé dans les travaux de l’historien français Jules Michelet En effet, depuis 50 ans, la définition de ce terme s’est affinée et désigne aujourd’hui tout ce qu’il y a autour de l’Homme. L’environnement renvoie donc au milieu ambiant et inclut, par exemple : les objets matériels, les êtres vivants, le climat. Le concept d'environnement est un élément important pour comprendre l'histoire environnementale. Ce concept peut être perçu comme une entité, dans un espace et un temps donnés, où des facteurs biologiques, chimiques, physiques et sociaux sont susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, instantané ou lent sur l'espèce humaine et ses activités, ainsi que sur la faune et la flore Autrement dit, il s'agit du milieu qui conditionne le mode de vie de la société et qui englobe les valeurs naturelles, sociales et culturelles qui existent dans un lieu à un moment donné. On peut dire aussi qu'à la fin des années 1980, c’est-à-dire dix à quinze ans après ses débuts, l’histoire de l’environnement était bien établie aux États-Unis. Elle figurait désormais au programme de nombreuses universités. Nous allons donc voir les domaines que couvrent cette discipline. La directrice d'étude nous renseigne donc à la ligne 20 sur les dimensions de cette histoire « On peut dire que l'histoire environnementale a trois dimensions principales : -une dimension matérielle et économique -une dimension culturelle – enfin la dimension politique, institutionnelle ou juridique des questions environnementales » Bien que l’approche multidisciplinaire soit difficile à mettre en œuvre, la complexité et la diversité des sujets d’étude de l’historien de l’environnement l’amènent à s'appuyer sur des disciplines aussi variées que la géographie, la sociologie, la démographie, l'éthologie, la biologie, la climatologie, la météorologie, la sismographie, la géologie, et bien d'autres encore.. Comme le dit Geneviève ligne 25 : « Ces dimensions ne sont évidemment pas exclusives les unes des autres, et beaucoup de travaux en croisent plusieurs... » Ce phénomène, assez inédit dans les différents courants historiographiques, s'explique par le fait que ces disciplines sont susceptibles d’amener un lot important d’informations et de données qui permettent à l’historien environnementaliste une meilleure compréhension et une étude plus précise de son sujet L'histoire de l'environnement étant par définition d'une importante richesse thématique Détaillons un peu plus les dimensions qu'évoque la locutrice, afin de mieux comprendre : La première dimension évoque principalement l'histoire des flux en tout genre tel que l'aménagement du territoire, les matières premières la pollution, les déchets, etc.. L’industrialisation engendrant une certaine pollution intéresse également les historiens de l’environnement. Le traitement des déchets a longtemps été une action naturelle des populations. Les résidus d’artisanats étaient récupérés (métaux refondus, vieux chiffons, etc.), le reste n’était qu’organique (c'est-à-dire composé de matière naturelle et rapidement biodégradable) et venait en campagne compléter les engrais ou la nourriture des animaux, tandis qu’en ville les caniveaux ou autres terrains vagues récoltaient des détritus peu polluants. La première révolution industrielle dans les sociétés occidentales a vu les villes se développer et devenir des gisements de matières premières Entre temps est apparue l'idée que les déchets pouvaient être une ressource à exploiter et non des rebuts dont il faut se débarrasser, par exemple en extrayant les matières premières des déchets puis en les recyclant, ou en les brûlant pour produire de l'électricité. La seconde dimension traite plus exactement de la perception et de la relation à la nature : Les historiens du paysage qui étudient l’évolution des villes et particulièrement l’urbanisme et les fortifications. L’étude des voies de communication, notamment les canaux et les chaussées, fait partie intégrante de l’histoire du paysage. L’histoire de l’eau étudie l’évolution de cours d’eau et l’arrivée d’eau potable dans les zones habitées. Les cours d’eau sont aménagés par l’homme afin d’y installer les premières industries. L'historien de l'environnement étudie ces différentes formes d'adduction d’eau : puits, fontaines, réseaux de distribution d’eau.  La pollution de l’eau et l’évacuation des eaux usées sont également des sujets étudiés par les historiens de l’environnement. Dans sa thèse La monarchie et l’environnement en Alsace et au Canada (17e – 18e siècles) : l’eau, politiques et représentations paru en 2017, Benjamin FURST, docteur en histoire moderne, souhaite répondre à la problématique suivante : à une période ou les frontière sdu royaume de France s’élargissent en Europe et en outre-mer, en même temps que l’Etat central se développe, les cours d’eau de territoires nouveaux ont-ils constitué un enjeu pour la monarchie ? Il est intéressant de voir comment Benjamin FURST pose la question de l’eau, de sa politique et de sa représentation à l’époque moderne. Question d’ailleurs également posée par Patrick FOURNIER dans son ouvrage Eaux claires, eaux troubles dans le comtat Venaissain (17e – 18e siècles) qui a pour objectifs trois but : comprendre les spécificités historiques d’un petit Etat enclavé, analyser les rapports entre cet Etat et la société à différentes échelles, et dévoiler le système de représentations qui poussent les habitants du Comtat à mettre en œuvre des réalisations hydrauliques (c’est ce qu’il dit dans son ouvrage).   Puis, pour finir cette dernière dimension nous renseigne plus précisément sur l’histoire des politiques publiques ou privées, des normes, des risques, de l’environnementalisme, etc.. Genevieve nous dit également à la ligne 29 : « enfin, par le rejet des visions économiste, industrialiste ou techniciste de l’histoire... que par ses objets d’étude, qui peuvent avoir été pris en compte par d’autres «branches» de l’histoire: histoire rurale, urbaine, économique, histoire de la santé...parfois depuis longtemps, mais avec un regard différent. Mais j’ajouterai que certains objets d’étude, pourtant évidents, ont été pendant longtemps totalement ignorés par ces «branches» de l’histoire. » Ainsi, nous avons vu dans cette première partie que l'histoire environnementale est un sujet traitant de multiples disciplines, placant l'homme au cœur de celle-ci car comme nous l'avons dit il est question d'une véritable relation entre l'homme et l'environnement, qui ne cesse de la faconné. Les domaines d'études sont donc très variés et d'une complexité intense, insistant sur divers débat entre les historiens modernistes.   Voyons maintenant qu’est-ce que l’histoire environnementale peut apporter aux historiens moderniestes, à l’histoire, quelles sont ses utilités dans l’étude de ce domaine.   il me paraît essentielle de faire un petit parallèle avec l'histoire connectée : c'est à dire de faire de l'histoire avec tous les domaines d'études possibles, et toutes les matières (comme nous l'avions évoquer précedemment avec les multiples disciplines) le but étant de ne plus utiliser uniquement les sources historiques Ainsi, apparue dans les années 1990, au Etats unis également, en réaction à l'histoire comparée, l'histoire connectée est une approche historiographique derivée de l'histoire globale, qui consiste en la reconnexion des différentes histoires nationales qui sont longtemps restée cloisonnées. En France, plusieurs historiens ont contribué ces dernières années à diversifier les problématiques de l'histoire globale, comme olivier pétré-grenouilleau, auteur des traites négrières. L'Historien joue en quelque sorte le rôle de l'électricien rétablissant les connexions continentales et intercontinentales que les historiographies nationales ont entre guillemets etouffer en imperméabilisant leurs frontières. Il ne s'agit donc pas de simplement descendre à une autre échelle, mais de faire un pas de côté, pour regarder autrement, et repérer les connexions plus ou moins masquées ou inaperçues. Les histoires connectées montrent alors que les cultures se développent, qu'elles vivent, qu'elles souffrent, qu'elles peuvent être détruites, mais surtout que les choses bougent continuellement, qu'il ne faut jamais rie faut jamais rien fossiliser. tout cela ne doit pas être concues comme des conceptions rivales, mais plutôt comme différentes facettes d'un tout, cela implique aussi l'idée que les échanges, les influences entre sociétés et cultures ne se font pas seulement à sens unique, mais souvent à double sens et qu'il y a des circulations culturelles, et de savoir qui s'établissent entre des espaces.   Geneviève Massard-Guilbaut témoigne dans sa conférence des utilités de ce nouvel objet historique, d’une utilité nouvelle mais qui pourtant ne veut pas révolutionner l’approche historique. En effet, cette dimension, cette façon de voir l’histoire à partir de l’environnement a plusieurs utilités ; pour nous aider à mieux comprendre en quoi, nous allons mettre en relation le travaux de plusieurs historiens et les études sur ce sujet. La locutrice parle d’échelles différentes à la ligne 36, je cite « En adoptant, autant faire que se peut, des échelles différentes (plus longues pour le temps, plus vaste pour l’espace)elle veut montrer que les choix faits par l'homme dans la gestion de son environnement (qui sont souvent irréversibles pendant une longue période même s’ils apparaissent inappropriés - c’est ce que l’on appelle la path dependency), peuvent avoir à moyen ou long terme des effets différents de ceux qui étaient espérés, voire des effets inverses. » ici elle parle de l’environnement qui pourra nous permettre d’étudier l’histoire avec des approches différentes par exemple des territoires plus grands, ou des espaces temporels plus vastes, l’histoire. Si l’histoire environnementale accorde une importance toute particulière aux temps longs, elle s’alimente d’études effectuées à toutes les échelles temporelles ou spatiales. Elle s’efforce de prendre en compte les conséquences à long terme des modifications apportées par l’homme à son environnement. Effectivement, si l'on considère les choses sur un temps plus long, on découvre les contreparties. L’histoire environnementale propose un nouveau regard sur les défis du temps présent, comme sur l’histoire longue de nos sociétés. étudier l’histoire à une très grande échelle, du Big Bang à aujourd’hui.   Emmanuel Garnier, historien, nous explique ce phénomène avec ses mots suivants ; « Les échelles de temps de l’historien sont multiples en fonction des gisements archivistiques exploités. Il pourra simultanément travailler sur des chronologies longues, quand il reconstruit des fluctuations thermométriques moyennes, et sur des temps très courts lorsqu’il étudie des événements extrêmes historiques avec une résolution chronologique très fine. » Il prend l’exemple de l’Ouragan de 1739 qui a ravagé une bonne partie de l’Europe et qui peut-être observé d’heure en heure sur une partie plus minime que l’Europe pour un templs court. Mais pour des temps plus long, il parlera dans son ouvrage Les Dérangements du temps : 500 ans de chaud et de froid en Europe paru en 2010 des années 1671 à 1771 ou près de dix tempêtes, tornades et ouragans confondus, se déroulent en France. Willian Cronon est un historien de l’environnement américain qui publia deux ouvrages dont Changes in the land en 1983 et qui témoigne de l’impact des écosytèmes sur les colonies des anglais. Il parle plus généralement de l’environnement comme une façon de nous rendre compte des interractions entre la nature et nous, les Hommes, comme une façon de tisser l’intrigue historique et de mettre en scène l’histoire environnementale.   Genevieve massard guilbaut insiste vraiment sur l'action anthropique dans son discours : avec « de l'action anthropique » ligne 29 et « l'ensemble de l'impact anthropique » ligne 42 sans parler de toutes ses references face aux actions de l'homme face à l'environnement dans le paragraphe 1 de la ligne 3 à 10, tout ce qui est relatif a l'activité humaine est vraiment fondamentale, pour mettre en avant cette idée encore et toujours de relation avec son environnement. Pour qualifier tout les elements provoqué directement ou indirectement par l'homme, toutes les conséquences, les dommages. L'environnement est une fabrique de l'homme si l'on peut l'expliquer ainsi.   Mais étudier l’environnement à l’époque moderne, c’est devoir élargir ce concept d’environnement.   Nous avons l’exemple récent de Kevin Troch, historien belge, en 2018, qui publie sa thèse intitulée  Ne pas grever l’avenir au bénéfice du présent ». Une histoire environnementale de l’extraction du charbon en Belgique et dans le nord de la France de la seconde moitié du 18e siècle à l’Entre-deux-guerres : un développement non soutenable. L’exemple du Couchant de Mons et du Valenciennois, et qui nous explique que l’historien doit être, je cite, « un peu géologue, ingénieur des mines, juriste, architecte, paléontologue, hydrologue, sociologue, économiste, pour saisir les concepts développés dans ces sources et pouvoir les relier entre eux ». Kevin Troch organise sa thèse en trois temps ; il étudie d’abord l’histoire culturelle et politique du charbon, puis il en étudie les conséquences de son extraction. Enfin, il étudie les savoirs scientifiques sur les dégâts miniers. On peut évidemment faire le lien entre cette thèse et le climat, mais cette thèse relève surtout de l’histoire de l’environnement et nous permet de mieux comprendre les enjeux politiques de la France moderne jusqu’à l’époque contemporaine puisque c’est en 1810 que les mines seront placées sous la tutelle de l’Etat et qu’on envisage alors l’extraction du charbon sur long terme pour la première fois.   Il existe également d’autres thématiques que le climat, que l’action de l’Homme pour approcher l’histoire environnementale ; car cette science englobe de nombreux champs d’actions ; nous avons l’exemple Emmanuel Garnier qui parvient, notamment dans ses travaux de recherches paru en 2004 dans Terre de conquêtes : La forêt vosgienne sous l’Ancien Régime traite de la forêt vosgienne et de l’évolution qu’elle connaît depuis le 16e siècle. Emmanuel Garnier organise sa recherche en quatre articulations dont les deux premières suivent logique périodique ; une première partie intitulée Un pays de Cocagne du 16e siècle au milieu du 17e siècle, ou il pose le contexte politique des Vosges ainsi que les lois forestières qui apparaissent peu à peu pour une motivation bien particulière. Dans une seconde partie appelée Le Temps des Ordonnances, allant cette fois jusqu’à la Révolution Française, Emmanuel Garnier nous parle des avantages forestiers des Vosges sous la monarchie Française et des révoltes contre cette autorité forestière. La troisième partie se nomme Enjeux économiques et stratégiques et qui parle, comme son nom l’indique, des enjeux du bois, et des industries qui en jouissent. Enfin, la quatrième partie s’intitule Le montagnard et son milieux et, sur une vision plus anthropoligique, Emmanuel Garnier nous parle des hommes des montagnes et dans une toute dernière partie des écosystèmes devenus fragiles et la conséquence de l’utilisation du bois comme ressource « nouvelle » et « enrichissante ». Il publiera également son mémoire dans les années 1988/1989 qu’il nommera L’Homme et la forêt dans la gruerie de Faucogney (seconde moitié du 18e siècle) et ou il parle de la gruerie de Faucogney et de son administration, de la forêt des vosges saonoises et de la relation entre l’Homme et la forêt. Il mettra également dans une dernière partie la notion de protoindustrie qui désigne de petits ateliers qui jouiront du bois comme ressource (ici, dans son ouvrage) notamment au 18e siècle. Jérôme BURIDANT, maître de conférences à l’Université de Reims et qui travaille sur l’histoire de l’environnement, étudie également les milieux forestiers et publie en 2005 son ouvrage intitulé Espaces forestiers et undustrie verrière du 17e au 19e siècles ou il s’intéresse tout simplement au bois et ou il nous « conduit à découvrir une véritable histoire de l’environnement, avec un dialogue constant entre l’action humaine et les forces de la nature ». Là aussi, Jérôme BURIDANT va articuler son argumentation en quatre parties ou il définira quatre espaces : l’espace juridique, l’espace économique, l’espace « naturel » et l’espace végétal.   L’environnement évoque également la question des animaux, des institutions à leurs images, et de leur impact sur les sociétés modernes. Car c'est surtout leur impact qui est important dans l'étude de l'histoire environnemental, c'est vraiment l'idée d'une connexion, d'un contact d'un rapport entre les milieux auxquelles il intéragit comme la locutrice l'explique a la ligne 13 : « Je prends un exemple simple : l'histoire du moustique, en tant que tel ne releve pas de l'histoire environmentale ( mais de la zoologie). En revanche , l'histoire du moustique considéré dans son rôle par rapport aux sociètés humaines ( les maladies qu'il transmet et toutes les implications sociales de sa présence) releve, elle, de l'histoire environnementale. De plus la question des animaux, et de leur impact sur les sociètes fait partie intégrante du travail de l’historien Malik MELLAH, dans sa thèse L’Ecole d’économie rurale vétérinaire d’Alfort (1766 – 1813) : une histoire politique et républicaine avec l’animal domestique publiée en 2018 : plus que de donner une histoire à l’école d’Alfort qui est l’une des premières a apparaître dans la République, établissement pour la Recherche supérieure, il étudie l’animal dans son ensemble : il le place comme rôle moteur au sein d’une société agricole, et, plus généralement, il étudie la façon dont était perçu l’animal pour les Hommes modernes et les recherches sur lesquelles ils ont travaillé. Les thèses portant sur les animaux des historiens modernistes sont néanmoins encore très rares.   Nous pouvons également parler de la thèse de Leatita DEUDON, thèse actuellement en cours donc il n’est pas possible de la trouver sur internet, et qui s’intitutile Approche géo-historique de la construction des territoires fluviaux : l’aménagement fluvial en Europe du Nord-Ouest et en Amérique du Nord. Etude comparée de vallée de l’Escaut du Cambrésis à Condé (XIIe-XXIe siècles) et de la vallée du Saint-Laurent de Montréal à Québec (XVIe-XXI siècles). La doctorante fait état despaysages fluviaux nords-américains et européens qui ont, selon elle, une géohistoire commune. Les européens, arrivé en Nouvelle-France (colonie dans le nord de l’Amérique) importent leurs techniques d’aménagement fluvial et transforment alors les rivières qui deviennent l’image des européens. Tout cet aménagement, Leatitia DEUDON nous le dit dans le résume de sa thèse : « Néanmoins, cette anthropisation s’effectue selon des proportions, des rythmes et des spatialités différentes marquées par un aménagement fluvial réalisé sur un temps beaucoup plus court dans la vallée laurentienne, condensé sur trois siècles, contrairement à la vallée de l’Escaut, dotée en équipements fluviaux et au tracé modifié dès l’époque médiévale. » Ainsi comme nous l’avons déjà vu, cette thèse étudiera de façon évolutive et flexible l’aménagement fluvial et les relations entre les sociétés et l’environnement qui peut aboutir à la construcion de paysages sur les deux terrains qui intéressent la doctorante ; la vallée de l’Escaut, en France, et la vallée du Sant-Laurent au Canada. Nous pouvons également nous servir de l’histoire environnementale pour étudier les tensions politiques mais également la géopolitique de l’époque moderne. Dans ses travaux de rceherches intitulés Les politiques du contrôle de l’environnement du Nord-Est de la Tanzanie, 1840 – 1940 (on se rapproche un peu plus de l’époque contemporaine mais sa thèse est intéressante), James GIBLIN s’intéresse au processus agricole de la Tanzanie et dresse un bilan du colonialisme et qui permet, entre autre, de faire le bilan des effets écologiques de ce phénomène. Il s’appuie sur des archives coloniales et sur des témoignages menés dans plusieurs villages du pays et démontre à la perfection l’importance des interactions entre les Hommes et leur milieu.   L’histoire environnementale peut être considérée comme une science, mais une science récente ; elle met en relation les Hommes que ces derniers modifient, mais il ne suffit pas de s’accrocher à cette vision anthropologique pour comprendre cette histoire. Elle se caractérise par trois dimensions que Geneviève Massard-Guilbaut cite, et dont nous avons parlé en détail : « une dimension matérielle et économique, une dimension culturelle, et une dimension politique, institutionnelle ou juridique ». Mais c’est parce qu’elle est récente que nous avons très peu de sources concernant des historiens modernistes qui ont travaillé sur l’environnement à l’époque moderne .Il s’agissait donc d’élargir la définition que l’on donnait à l’environnement ; plus qu’un lien avec le climat, nous avons donc pu examiner, entre autre, des thèses sur les animaux à l’époque moderne. De ces différents points de vue nous avons donc pu conclure à une approche bien plus intéressante de l’histoire environnementale qui était, en réalité, présente lorsqu’on ne la voyait pas ; car les historiens se sont appropriés ce concept qu’aujourd’hui, et cet extrait de conférence nous le montre ; l’environnement constitue un véritable objet d’étude historique qui nous permet d’expliquer l’histoire sous différentes facettes : l’eau, la politique, la guerre et les colonies, et même les animaux. C’est là l’avantage de l’environnement qui couvre de vastes possibilités d’approches.
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« être considéré comme un objet d'étude historique pour les historiens modernistes ? Nous allons donc dans une première partie évoquer ce nouveau domaine historique qu'est l'histoire environnementale, puis dans un second temps nous nous questionnerons sur son utilité, qu'est-ce que cette histoire environnementalle peut apporter à l'histoire, et de quelle façon elle se décline dans le travail des historiens modernistes.   Commençons tout d'abord par mieux comprendre comment l'environnement peut-être utilisé comme objet historique. La locutrice nous dit dès la ligne 1  «  Considérée à l'échelle internationale, l'histoire environnementale est une grande maison, dont les contours et les contenus ont déjà beaucoup évolué depuis qu'elle est apparue aux Etats-Unis dans les années 1970, et vont sans aucun doute continuer à évoluer. » L'histoire environnementale est un courant historiographique qui aujourd'hui de plus en plus vivace à l'échelle internationale dans le champs de l'histoire, un courant historiographique dont l'histoire s'enracine donc dans la seconde moitié des années 1960, sur les campus états unien essentiellement de la côte ouest donc des Etats-unis.

La seconde moitié des années 1960 au Etats-Unis, c'est le moment ou fleurissent un certains nombres d'approches d'écologie politique, d'écologie scientifique. Il y a un certains nombres de publications et d'événements qui symbolisent cet espèce d'essor de l'environnement.

Avec en 1962 l'apparition du livre de Rachel Carson Printemps silencieux qui est une dénonciation des effets du DDT sur cette nature qui est devenu silencieuse parce que les insectes et les animaux ont disparu, le DDT étant un insecticide.

En 1968, c'est la parution du livre The population bomb, La Bombe P en français de Paul Ehrlich, et la parution de l'article The tragedy of the commons, la tragédie des biens communs, deux textes très important pour la structuration de l'environnement au Etats-Unis.

L'idée étant que c'est l'excès de population qui au etats unis mais aussi dans le tiers monde cause la dégradation. »

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