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l'homme et sa culture

Publié le 14/03/2011

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culture

Un homme, du fait de sa culture, peut-il m'être totalement étranger ? La question porte sur l'idée d'humanité et se situe au croisement de plusieurs notions : autrui et l'anthropologie, principalement. Ses implications sont relativement semblables, concernent la nature et l'unité de l'homme : si un homme peut m'être totalement étranger, il n'y a plus d'unité ni de nature universelle de l'homme. Si inversement aucun homme ne m'est totalement étranger, cela implique qu'il y ait un caractère universel et commun à tout homme. Une question se pose alors : quel est-il ? Nous pouvons donc poser, pour traiter cette question, un problème recoupant partiellement celui du sujet précédent : nous reconnaissons, de fait, des différences entre les hommes qui les rendent étrangers les uns aux autres : les langues, les coutumes, les mœurs. Et pourtant, nous possédons avec tout homme, même entièrement différent par ses coutumes et sa culture, au moins un trait commun : l'appartenance à l'humanité. Il nous faut donc répondre à la question suivante : dans quelle mesure les hommes peuvent-ils s'éloigner les uns des autres ? Le peuvent-ils au point de ne plus se reconnaître chacun comme homme ? I) Un autre homme peut m'être totalement étranger. a) Seule ma propre expérience me permet de comprendre autrui. Chaque jour nous rencontrons des proches, des amis, des voisins, des êtres humains. Nous vivons avec autrui, nous sommes plongés dans le milieu de la relation. Nous reconnaissons l’autre à son allure, à sa voix, à ses qualités de caractère. Autrui nous est en cela familier. Mais cela ne veut pas dire que d’emblée nous comprenons l’autre. Ceux que nous croyons semblables au premier abord se révèlent toujours différents de ce que nous aurions pu penser d’eux. L’expérience d’autrui est familière mais elle nous plonge aussi dans une formidable diversité ; elle nous fait rencontrer la particularité de chacun. Or, pour connaître le plus souvent que faisons nous ? Nous nous servons de catégories toutes faites. b) La connaissance d'autrui n'est jamais certaine. Nous sommes habitués à un schéma de compréhension : nous pensons que comprendre, c’est saisir une idée, ou un concept. Dans l’ordre du savoir, comprendre un phénomène, c’est être en mesure de l’expliquer. Toutefois, comprendre, est-ce vraiment la même chose qu’expliquer ? A l’égard d‘autrui, que signifie le mot comprendre? On dira plus volontiers que l’on comprend quelqu’un et que l’on explique quelque chose. Nous ne pouvons pas dire « expliquer quelqu’un », car le mot expliquer appelle une réponse arrêtée, une « explication » alors que nous savons bien qu’une personne est toujours complexe et que nous ne pouvons pas en faire le tour dans une « explication » toute faite. Dans l’explication, il y a aussi une idée de décomposition, d’analyse qui ne va pas avec l’idée d’appréhension globale que comporte la compréhension. II) Un homme ne peut pas m'être totalement étranger a) L'existence d'autrui est une certitude D’où le problème fondamental posé par autrui : autrui est cet être à la fois le plus proche de moi, parmi tous les êtres de la nature, puisque, comme moi, il a un « moi », c’est-à-dire une conscience de soi et en même temps, justement il n’est pas moi, puisque chaque être humain est absolument singulier, et c’est ce qui va expliquer toutes les difficultés de mon rapport à autrui. Si j’ai tant de mal à vivre avec autrui parce que les rapports aux autres sont souvent vécus sur le mode du conflit, c’est justement parce que nous ne sommes pas identiques. Donc on pourrait illustrer le rapport à autrui par la formule suivante : « si loin si proche », au sens où autrui est l’être qui est le plus proche de moi parmi tous les êtres de la nature (c’est un être humain, comme moi) et en même temps, il est « si loin », parce qu’il n’est pas moi, ce qui fait qu’il sera parfois si difficile de le comprendre et de l’accepter. Autrui, c’est celui que l’on appelle mon semblable et pourtant ce semblable est avant tout un étranger. Donc tout le problème de la notion d’autrui sera cette tension entre l’identité et l’altérité . b) L'autre ne m'est jamais étranger

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