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L'humanisme

Publié le 23/08/2006

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humanisme

L'humanisme érudit

Les manuscrits antiques

La chute de Constantinople, tombée aux mains des Turcs en 1453, provoque un afflux des Grecs érudits de cette ville en Italie. Ils ont dans leurs bagages de nombreux manuscrits. Chez eux la tradition d'étude des auteurs anciens est solidement établie. L'Occident les découvre.

Les universités

Les érudits voyagent beaucoup d'une ville universitaire à une autre (Paris, Padoue, Rome, Florence). Ils veulent revenir aux textes antiques les plus sûrs possibles. En effet, dans l'université médiévale, l'enseignement des lettres se réduisait à celui de la rhétorique. Le contact direct avec les textes d'Homère ou de Cicéron n'existait pas.

Les ouvrages d'érudition

Plusieurs travaux savants paraissent alors. Marsile Ficin (1433-1499) fait paraître la première traduction complète de Platon en latin pour rendre sa philosophie plus accessible. Claude de Seyssel fait de même pour Xénophon et Thucydide. Le plus connu de ces érudits est Guillaume Budé (1468-1540) qui traduit Plutarque en latin et se consacre à l'étude de la langue grecque. Ses études sur la langue ne lui font pas perdre de vue la philosophie des Anciens qu'il remet à l'honneur, en insistant sur sa valeur humaine.

La foi en l'homme

À partir de ces travaux d'érudition, toute une vogue se développe pour les recueils d'anecdotes qui diffusent une image positive de la culture antique. Ces recueils de leçons et d'adages, des dits et des faits mémorables, viennent nourrir le sentiment que l'homme est à lui seul une sorte de résumé du monde et qu'il peut le dominer. Les grandes découvertes ont aussi exalté l'esprit dominateur de l'homme. Le néo-platonisme (remise à l'honneur de la philosophie de Platon) se développe dans ces conditions. Son aspiration au beau idéal et sa conception très intellectuelle de l'amour sont largement diffusées.

L'humanisme et la religion

Les études bibliques

La volonté de revenir aux textes authentiques chez les humanistes s'applique également aux textes bibliques. D'où le renouveau des études hébraïques.

Le conflit

Ce souci, qui devait à l'origine renforcer la théologie, aboutit finalement à refuser les commentaires infidèles de la tradition scolastique et à se trouver en conflit avec les autorités de la faculté de théologie (la Sorbonne).

Jacques Lefèvre d'Étaples (1450-1536) retraduit la Bible et constate que certains dogmes ne figurent pas dans les textes évangéliques. Son succès est rapide. Autour de lui se crée le courant appelé « évangélisme «, qui consiste à revenir au texte des Évangiles contre les commentaires (les gloses) du Moyen Âge. Marguerite de Navarre protège ce courant.

La répression

Mais la Sorbonne considère que ce mouvement se rapproche des thèses de Luther de 1517 ; elle condamne la Bible française de Lefèvre au feu, procède à quelques supplices d'évangélistes et contraint Lefèvre à s'exiler.

L'humanisme et la politique

François Ier

François Ier soutient ce mouvement intellectuel. En 1530, il fonde le Collège royal (aujourd'hui Collège de France), hors du contrôle de la Sorbonne, où sont créées des chaires de latin, de grec et d'hébreu, puis de mathématiques, de philosophie et de langues orientales. Le roi encourage la publication des traductions, notamment les travaux de Jacques Amyot (1513-1593) sur Plutarque qui deviendront le livre de chevet de tous les humanistes de la fin du siècle. François Ier enrichit sa bibliothèque en instituant le dépôt obligatoire de tout volume imprimé en France (dépôt légal), et l'ouvre aux érudits.

L'affaire des Placards

Cependant, après l'affaire des Placards (1534), quand un violent pamphlet contre la messe et la cour du pape est placardé dans plusieurs villes de France, le roi pense qu'on est allé trop loin. Il réprime les luthériens, à l'origine sans doute de l'événement, et tente de suspendre le droit d'imprimer.

La division

L'humanisme voulait réformer les études et la religion de l'intérieur. Le schisme protestant se dessine. Les humanistes vont se diviser. Certains comme Théodore de Bèze vont devenir protestants, d'autres vont réintégrer l'Église traditionnelle ; beaucoup, déçus, vont se tenir à l'écart du débat, tout en gardant leurs convictions. Les guerres de religion de la fin du siècle ruineront leurs derniers espoirs.

L'humanisme marque profondément l'évolution des lettres en France. L'imitation des Anciens n'aurait pu se faire sans les travaux des humanistes érudits. L'échec politique et religieux que connaît le mouvement ne doit pas faire sous- estimer son influence. Il marque l'éveil de plusieurs générations aux beautés de la littérature antique, une nouvelle foi dans les capacités de l'homme à prendre en charge son destin et à s'exprimer.

 

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