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L'île des esclaves Scène 3

Publié le 07/04/2011

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Synthèse : Marivaux, L'Ile des Esclaves, scène 3

Introduction - L’auteur : (1688-1763), partisan des modernes, surtout connu pour ses comédies (ex : Le Jeu de l’amour et du hasard, La double inconstance, son théâtre est une confrontation permanente entre les sentiments et la société de l’époque (cf. marivaudage). - L’œuvre : 1725, donnée par l’auteur aux comédiens italiens : c’est une comédie utopique et sociale dont la problématique essentielle est l'inversion du rapport maître-valet. - Le passage : Trivelin dans la scène 2, a édicté la règle de l’échange d’identité : c’est à dire l’échange des noms, vêtements et condition. On assiste ici à l’examen du comportement d’Euphrosine par sa suivante. Le but est de faire prendre conscience à la jeune coquette de ses \" torts \" et de ses \" ridicules \". Projet d’étude : 1. L’art du portrait à travers une \" coquette \" 2. La satire. 1. L’art du portrait à travers \" une coquette \" 1.1. Un portrait vivant - portrait frappant et presque nominal grâce à la parataxe (absence de coordination) et aux rythmes binaires => enchaînement rapide. - rapport de Cléanthis sur le comportement et l’attitude de sa maîtresse avec cependant aucune marque de jugement. Seul juge : le spectateur. 1.2. Un portrait sévère et sans concession - portrait faisant ressortir sévérité de Cléanthis et son amertume. - Marivaux place valet et maître sur un même plan à l’exception de Trivelin qui incarne la perfection morale. - \" Castigat ridendo mores \" : la comédie châtie les mœurs par le rire. 1.3. Un portrait narcissique, superficiel et changeant mais criant de vérité  - Euphrosine voué à son culte de la personnalité. Sa coquetterie est la manifestation de son égoïsme et de son narcissisme (d’où marques nombreuses de la 1ère personne). - Sa futilité est soulignée par la mise en scène des masques qu’elle abhorre. - Le portrait brossé par Cléanthis est un miroir : le but de cet examen est de faire prendre conscience à Euphrosine de ses torts. 2. La satire Ce portrait est l’occasion pour Cléanthis d’une vengeance personnelle : son exaspération et sa rancœur confèrent au texte une tonalité satirique. 2.1. L’exaspération de Cléanthis - exaspération retrouvée dans l’accélération du rythme (=> parataxe et rythme binaire) c’est à dire dans la vivacité du discours. - Cléanthis joue plusieurs rôles (=> son agitation est au paroxysme dans la dernière partie du portrait). 2.2. L’expression de la rancœur de Cléanthis à travers ses propos emportés - substitution du nom d’Euphrosine par des termes à connotation négative. - rupture du lien hiérarchique lorsque Cléanthis dévoile tous les faux-semblants d’Euphrosine : ses propos prennent alors un ton satirique. 2.3. Une satire de la coquetterie - ce portrait est l’occasion pour Marivaux de railler la coquetterie, le protocole mondain, l’artifice du culte du paraître. - Intérêt aussi porté à la comédie de séduction et de l’hypocrisie dominante (cf. La Bruyère, Les Caractères et Molière avec Les Précieuses ridicules). - La double signification du nom d’Euphrosine marque aussi tonalité satirique. Conclusion : scène importante pour la thérapie des maîtres : le but est d’en sortir plus humain (d’où le grossissement des traits). Même scène représentée avec Arlequin mais sans rancœur personnelle. Serait-ce une preuve de la misogynie de Marivaux ?

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