L'installation de l'Angleterre en Égypte.

L'Égypte, domaine d'influence française, est devenue une étape capitale de la route des Indes, depuis l'ouverture du canal de Suez (1869). L'Angleterre veut s'en assurer le contrôle par : — la mainmise financière sur le canal : achat des 177 000 actions du Khédive Ismaïl (Disraeli, 1875) ; — l'association avec la France, pour le contrôle économique du pays (condominium, 1878) ; — l'intervention militaire après les manifestations xénophobes déclenchées par l'intervention européenne : en 1882, les troupes anglaises débarquent (bataille de Tell-el-Kébir), installent un haut commissaire et fondent, en fait, le protectorat britannique. Pour faire accepter par la France cette nouvelle situation, l'Angleterre tolère notre installation en Tunisie et, plus tard, au Maroc. Puis, en 1888, les Conventions de Suez assurent la neutralité du canal. Installée en Égypte, l'Angleterre s'intéresse au Soudan. Elle doit en effet se défendre contre le nationalisme musulman qui s'y montre très actif sous la direction du Mandi. D'abord vaincue, elle est victorieuse grâce à Kitchener, en 1898. L'Angleterre veut aussi écarter des sources du Nil les autres puissances et y réussit, soit par la diplomatie (avec l'Allemagne et l'Italie), soit par la pression militaire (Fachoda, 1898).