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L'instant Fatal

Publié le 07/04/2012

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Raymond Queneau est un poète, romancier, dramaturge français né en 1903 et mort en 1976. Il s’est beaucoup intéressé au sujet de la mort dans de différents textes. Dans son poème que nous allons étudier par la suite, L'Instant Fatal paru en 1946, (nous pouvons remarquer qu'il s'agit d'une année après la fin de la deusième guerre mondiale, ce qui peut être la raison de ce choix du thème) il se questionne sur ses sentiments envers la mort et le temps qui passe. Il y confit son indifférence mais aussi son angoisse. Le poète est-il si indifférent à l'évenement de la mort qui demeure inconturnable? En tout premier lieu, nous verrons que Raymond Queneau voit la mort sans peur.

Dès le début de l’œuvre, nous pouvons remarquer que la mort pour l'auteur n'est pas un évènement inquiétant, il dit : \" je crains pas ça tellement la mort \" au vers inogural. En effet, Il se met en distance avec la fin de la vie. Cela se manifeste par l’utilisation d’un vocabulaire familier, nous pouvons même dire qu'il s'agit d'un vocabulaire d'enfant : \"moustiquaille\" (v.3) , \"bouquinaille\" (v.5), \" écrivaille \" (v.7). L’anaphore « Je crains pas ça tellement » défend l’idée d’un évènement anodin. Cette répétition lui donne alors un caractère habituel, quelconque mais aussi insiste sur le fait qu'il n'a pas peur de la mort. De plus, Queneau voit la mort comme quelque chose de paisible, reposant voir apaisant car il utilise une métaphore qui rapproche la mort et le fait de dormir \"La nuit [...] douce\" (v.9) donc pour lui la mort c'est comme une longue nuit :  \"le sommeil absolu\" (v.13-14) et donc la tranquilité \"Un jour je chanterai le bonheur des tranquilles\" (v.26), les \"tranquilles\" étant les morts. L'inquiétude infinie de la mort est ainsi estompé car elle est réduite simplement à la durée d’une nuit.

\"Le miel\", au vers 12, est connu pour sa capacité d'être un apaisant pour les irritations à la gorge car il est doux. Ici il est associé à la nuit car lorsqu'on dort nous sommes calmes, toutes les douleurs passent ainsi que les problèmes d'où la \"nuit douce\" (v.12) comme le miel doux. Mais il est aussi réputé par son goût fort sucré ce qui met en avant que la nuit, donc ici comparé à la mort, nos sens sont encore en éveil. Enfin, nous pouvons également  voir que l’auteur se moque ouvertement de la mort. En effet, il se permet de parler de la mort sans s’émouvoir : \"Je crains pas ça tellement moi qui tant écrivaille et distille la mort en quelques poésies.\" (v.7 et8). Le fait de \"distiller\" la mort c'est à dire parler, se moquer d'elle, montre que Queneau ne considère pas ce sujet comme interdit et il n'a pas peur à l’idée d'en parler librement dans ce poème. Nous pouvons alors dire qu'il la méprise. Ainsi le narrateur idéalise la mort, il la rend belle, aussi \" douce \" que la nuit. Il s'imagine la mort comme pour se soulager, pour se rassurer en la comparant à des choses de la vie: \"aussi sec que la lave aussi noir que le ciel aussi sourd qu'un mendiant bêlant au coin d'un pont\" (v.15 et 16).

La mort n'angoisse donc pas l'auteur au contraire il l'accepte puisqu'il \"ne craind pas tellement ça\". Cependant, il \"craind\" la lassitude avec le temps qui passe mais surtout la souffrance, le malheur et le deuil.

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