naturalisme (art) - peinture.

naturalisme (art) - peinture. 1 PRÉSENTATION naturalisme (art), courant artistique mal défini, découlant de la tendance réaliste et représenté notamment par Claude Monet et Camille Pissarro. 2 LE NATURALISME SELON CASTAGNARY L'emploi du terme naturalisme intervient à une époque où l'étiquette « réalisme «, attachée à la génération de Gustave Courbet, ne suffit plus à qualifier les dernières évolutions de la peinture. Il est employé pour la première fois en 1863 par le critique Jules Castagnary, qui déclare dans son compte-rendu du Salon de cette année-là : « L'école naturaliste affirme que l'art est l'expression de la vie sous tous ses modes et à tous ses degrés, et que son unique but est de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance et d'intensité : c'est la vérité s'équilibrant avec la science. « Castagnary confirme un peu plus loin l'assise positiviste de la nouvelle école en ajoutant qu'« elle est issue des profondeurs mêmes du rationalisme moderne «. Il lui fixe également des sujets particuliers, pris dans la réalité des campagnes comme dans le spectacle de la nouvelle civilisation urbaine, ainsi que des moyens picturaux censés dépasser la traditionnelle opposition entre couleur et dessin : « L'école naturaliste rétablit les rapports brisés entre l'homme et la nature. Par sa double tentative sur la vie des champs, qu'elle interprète déjà avec tant de puissance agreste, et sur la vie des villes, qui lui tient en réserve ses plus beaux triomphes, elle tend à environner toutes les formes du monde visible. Déjà elle a ramené à leur véritable rôle la ligne et la couleur, qui chez elle ne se séparent plus. En replaçant l'artiste au centre de son époque, avec mission de réfléchir, elle détermine la véritable utilité, par suite la moralité de l'art. « 3 LES ARTISTES ASSOCIÉS AU NATURALISME Claude Monet est l'un des premiers peintres de la nouvelle génération à qui Castagnary accole l'étiquette naturaliste. Émile Zola s'en empare avec enthousiasme, pour décrire sa propre démarche littéraire ( Voir aussi littérature naturaliste), mais aussi celle des peintres dont il suit l'effort ; dans son salon de 1868, il donne ainsi un rôle particulier à Camille Pissarro au sein de cette tendance. Cependant, ni Monet ni Pissarro ni leurs compagnons (Frédéric Bazille, Pierre Auguste Renoir, Alfred Sisley) ne l'adoptent, quand bien même ils auraient pu souscrire à l'appel à la liberté prôné par Castagnary : « Le naturalisme, qui accepte toutes les réalités du monde visible et en même temps toutes les manières de comprendre ces réalités, est le contraire d'une école. Loin de tracer une limite, il supprime les barrières. Il ne violente pas le tempérament des peintres, il l'affranchit. Il n'enchaîne pas la personnalité du peintre, il lui donne des ailes. Il dit à l'artiste : Sois libre ! « Alors que le terme n'est finalement pas impropre à définir la part analytique du projet de ces peintres, explorant phénomènes lumineux et atmosphériques, il ne résiste pas à la concurrence de celui d'impressionnisme, beaucoup plus vague, mais qu'ils adoptent immédiatement dès qu'un critique l'emploie par dérision dans un compte-rendu de leur première exposition de groupe en 1874. Le terme de naturalisme finit par n'être plus associé qu'à certains continuateurs de Courbet, fidèles à ses ambitions sociales et politiques (Jules Bastien-Lepage, Léon Lhermitte, Jean-François Rafaëlli), ou bien même à un certain académisme superficiellement modernisé, comme celui d'Henri Gervex ou de Léon Bonnat. Le naturalisme, dans son acception la plus étroite, celle de « naturalisme scientifique «, a été illustré par des peintres comme Fernand Cormon et par des sculpteurs tel Emmanuel Fremiet, qui fondent leur démarche créatrice sur une connaissance approfondie des découvertes en archéologie, en paléontologie, en zoologie et dans le domaine de l'évolution des espèces. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.