nous contenter ici d'avoir établi comme une chose de fait l'usage pur de notre faculté de connaître ainsi que les critères qui servent à le distinguer.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
33 Les jugements synthétiques a priori
contradiction, et
j'ai aussi par cela même conscience de la néces sité de mon jugement, chose que l'expérience ne saurait jamais
m'enseigner.
Au contraire, je ne comprends point d'abord dans le concept d'un corps en général le prédicat de la pesanteur; mais,
comme ce concept désigne un objet d'expérience qu'il ne déter mine qu'en partie, j'y puis ajouter d'autres parties également
tirées de l'expérience, comme appartenant à ce concept.
Au lieu
d'approfondir analytiquement (comme dans le premier cas) le concept du corps en y reconnaissant certains caractères qui tous
y sont compris, tels que l'étendue, l'impénétrabilité, la figure,
etc., j'étends maintenant ma connaissance et, en retournant à
l'expérience,
d'où j'ai tiré ce concept de corps, j'y trouve la
pesanteur toujours unie aux caractères précédents, et je l'ajoute
synthétiquement à ce concept comme prédicat.
C'est donc sur
l'expérience que je fonde la possibilité de la synthèse du prédicat
de la pesanteur avec le concept du corps, puisque, si l'un des deux
concepts n'est pas contenu dans l'autre, ils n'en sont pas moins
liés l'un et l'autre, mais d'une manière purement contingente,
comme partie d'un même tout, c'est-à-dire de l'expérience, qui
elle-même est une liaison synthétique d'intuitions.
Mais ce moyen d'explication ne saurait nullement s'appliquer
aux jugements synthétiques a priori.
Pour sortir
du concept A
et en reconnaître un autre B comme lui étant lié, sur quoi puis-je
m'appuyer, et comment cette synthèse est-elle possible, puisque
je n'ai pas ici l'avantage de pouvoir recourir
au champ de l 'expé rience? Qu'on prenne cette proposition : tout ce qui arrive a sa
cause.
Dans le concept de quelque chose qui arrive, je pense bien
une existence qu'un temps a précédée, etc ...
et je puis tirer de là
des jugements analytiques.
Mais le concept d'une cause est tout
à fait extérieur au concept de quelque chose qui arrive et différent
de lui :
il n'est donc pas contenu dans cette dernière représen tation.
Comment donc puis-je dire, de ce qui arrive en général,
quelque chose qui en est tout
à fait différent, et reconnaitre que,
bien que
le concept de la cause n'y soit point contenu, il lui appar tient pourtant, et même nécessairement? Quelle est ici cette incon nue X où s'appuie l'entendement, lorsqu'il croit trouver en
dehors du concept un prédicat B qui est étranger à ce concept,
mais qu'il estime cependant lui être lié? Ce ne peut être l'expé rience, puisque le principe dont il s'agit, pour joindre la seconde
idée à la première, revêt non seulement une généralité plus grande
que l'expérience ne peut fournir, mais aussi un caractère de néces-.
»
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