OMBRE DE DIEU (L’) d'Étienne Souriau - résumé de l'oeuvre

L’esthéticien s’interroge ici sur les perspectives dans lesquelles se posent, au début de la seconde moitié du xxe siècle, les problèmes de la nature, de la valeur et de l’existence de Dieu. Reprenant l’analyse du «pari» de Pascal, Souriau montre que ce texte extrait des Pensées* est l’œuvre d’une «sagesse unifiante» qui, à ses yeux, demeure

insuffisante : il faut pouvoir joindre à l’expérience de ce qui réunit «l’expérience de ce qui institue les distances». Pour Souriau en

effet, on ne peut accéder à la connaissance de Dieu que dans et par un amour rationnel. Toute notre existence où s’effectue concrètement notre effort, en son décours temporel et historique, apparaît comme «l’envers de la tapisserie», avec ses nœuds, ses rugosités, ses effilochures. «Mais la trame n’est pas absolument opaque, nous apprend Souriau. Mystérieusement des ombres et des lumières s’y promènent, qui parfois la rendent assez translucide pour qu’on puisse d’une façon fugitive entrevoir en transparence la chose éclatante qui est de l’autre côté.» C’est à la saisie de cette dimension surexistentielle du réel que l’homme en quête de spiritualité doit se consacrer.