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Origine de la superstition chez Spinoza

Publié le 30/10/2011

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spinoza

Dans cet extrait du traité des autorités théologiques et politiques. Spinoza nous invite a réfléchir sur les origines de la superstition a savoir la raison ou les causes qui ont poussé l’homme à la superstition.

On remarque qu’il s’oppose à la superstition comme étant un recours a l’irrationnelle par le biais de l’imagination. L’homme fait des associations arbitraire vis-à-vis de la réalité. La superstition va a l’encontre de la philosophie elle-même. A partir de la raison la superstition nous amène a l’illogique, l’insensé et l’absurde. La superstition est également déraisonnable car elle ne tient pas compte des lois de la nature. C’est une croyance illusoire. Pour Spinoza c’est parce que nous sommes ignorants, que nous ne connaissons pas notre avenir que nous sommes superstitieux. On peut donc se demander si les superstitions sont-elles toujours absurde ?  Les enjeux de ce texte sont que la superstition porte atteinte à notre liberté puisque l’on remet son destin dans des forces inconnus, nous n’agissons pas en homme libre. Et en second temps la recherche de la vérité, l’homme a constamment besoin d’être rassuré. Dans ce texte il y a deux moment, tout d’abord le premier paragraphe (« Si les hommes avaient … ne se les appliquent pas «) il développe ici les raisons sur les origines de la superstition. Dans celui-ci il y a deux étapes, la première est la rupture entre les désirs de l’homme et leur existence, leur vies. La seconde étape est l’analyse des raisons, les événement se passent pas forcément comme ils le souhaitent, ils sont donc ballotté entre la peur et la crainte. Les hommes superstitieux sont donc influençable. Dans le second moment qui est le deuxième paragraphe (« En effet, pour peu  qu’on ait … d’une issue heureuse ou malheureuse. «) il met en évidence la crédulité des hommes par rapport au évènement quotidiens. En premier temps il utilise l’ironie « les plus incapables débordent communément de sagesse « la sagesse c’est la connaissance, un savoir théorique et pratique. Il faut savoir agir et faire le meilleur choix en toute circonstance. Il y décrit la nature humaine. En second temps il expose l’espoir et la crainte. En effet être superstitieux c’est croire en de bonne choses ou en de mauvaises,  mais la situation ne devient-elle pas difficile ? Effectivement voir un chat noir traverser devant nous, ne pas passé sous une échelle, être un vendredi 13 ne nous rend t’elle pas la vie plus compliqué ? Penser réussir un examen grâce a un objet fétiche ne rend t’elle pas les actes de la vie absurde? La superstition est illusoire, elle est contradictoire et illogique. Elle est alimentée par leurs souvenirs qu’il soit bon ou mauvais et par celles ci en font leur frayeur. Pour Spinoza c’est de la faiblesse et de l’ignorance. Enfin la superstition permet de mettre une pression sur le peuple et de dresser un pouvoir sur lui. Implicitement les hommes, conscients de et angoissés par leur impuissance face au déroulement des événements de l'existence, se réfugient dans la croyance en Inexistence de puissances occultes, d'êtres ou puissances surnaturels, bénéfiques ou maléfiques (sous les noms fort variés de chance, hasard, malchance, destin, fatalité ... ). Ils se réfugient donc dans ce domaine de la superstition n’ayant plus leurs destins entre leurs mains. Spinoza montre que cette croyance est fausse.  En effet, elle pose que l'ordre de la nature pourrait obéir à des causes surnaturelles (volontés de puissances occultes et mystérieuses), et par conséquent vouloir se conformer ou s'opposer aux désirs humains.  Or, croire ou vouloir que la nature soit conforme à nos rêves, souhaits, attentes, prendre ses désirs pour la réalité , n'est-ce pas le propre de l'illusion ? N'est-ce pas prêter à la nature une capacité à délirer (folie et déraison de l'imagination) égale à celle des hommes. Néanmoins même si l’auteur a raison c’est également un moyen de se rassurer et peut être en outre d’apperçevoir la vie du meilleur côté qu’il soit.

 

 

Nous pouvons nous demander pourquoi les hommes sont-ils enclins à la superstitions ? Dès la première phrase nous pouvons remarquer que l’idéal serait que les hommes puissent gouverner le cours de leur existence, maîtriser l’ensemble des événements qui surviennent dans la réalité. Mais la réalité est tout autre. L’ordre des choses semble leur échapper très souvent, puisque la vie nous expose parfois à des situations très complexe. Être superstitieux c’est prendre le risque de perdre pied a n’importe quel moment. En effet la vie n’est pas un long fleuve tranquille et elle ne le sera jamais, se que ne considère pas forcément le superstitieux avec ces rites. Il y a des causes objectives : Certains faits, événements ne dépendent pas de nous tel que la mort, la maladie, le chômage.. Ou encore d’autre événement semble se produire par hasard enchaînement fortuit, imprévisible de faits, concours de circonstances… Rien ni personne ne les a décidés voulus, nous ne sommes pas toujours maître de notre destin. Tout ces faits même si certains sont imprévisibles peuvent cependant s’expliquer rationnellement (ordre de la nature, réalité sociale…). Puis nous avons des causes subjectives, les hommes désirent que tous les événements qui surviennent dans la réalité leur soient favorables. ex. : pouvoir obtenir et conserver un être cher, un bien précieux, une situation avantageuse.. C'est pourquoi ils oscillent entre l'espoir (pouvoir obtenir et conserver un bien ... ) et la crainte (peur de le perdre). Ils sont ballotté entre les deux, leurs sentiments sont contradictoire. Ce souhait que tout aille pour le mieux possible, les mène a être influençable vis-à-vis de tous «  supplient le premier venu de les conseiller «. Ce désir d’un sort favorable est plutôt compréhensible qui voudrait le malheur, la malchance? C’est une recherche au bonheur, à une satisfaction plus ou moins grande.  Mais est il réaliste (conforme à la réalité) et raisonnable (conforme à la raison) ? La réponse de l’auteur est précise il est contre la superstition puisque tout le long du texte il nous en montre les effets pervers dans la conduite de l’existence humaine. Par conséquent face à cette incapacité réelle de maîtriser les événements soit de prévoir, connaître, décider et gouverner, les hommes deviennent en général très enclin à la crédulité.  Les hommes ont un besoin fou de se rassurer pour  apaiser leurs craintes et leurs doutes, la mise en place de la superstition est basée sur un désir individualisme de se consoler.

 

On peut s’interroger par quel mécanisme, processus intellectuel les hommes deviennent-ils superstitieux ? Les hommes, convaincus de l'existence d'êtres ou de puissances occultes, s'obstinent à croire qu'il est possible soit de les deviner et d'en prévoir / prédire l'influence dans le cours des événements ordinaires ("présages heureux ou funestes"). Nous avons quelques exemples comme le chat noir ou un miroir qui se brise qui est censé porter malheur tandis que le vendredi 13 doit porter bonheur. A ces signes, on prête une valeur magique et un sens mystérieux. Ils s’imaginent et croient en effet que des puissance occultent et magique gouvernent la nature. Qu’elles sont, en outre susceptibles d’avoir des intentions à l’égard des hommes, elles peuvent être bénéfiques (la chance) ou maléfique (malchance). D’où cette attitude constante d’indécision et de sentiments contradictoires qui les ballote au gré des circonstances entre l’espoir, la crainte et la vantardise (fierté orgueilleuse de qui croit avoir de la chance, de qui a un sort favorable). Cette attitude de crédulité est déraisonnable, va contre le bon sens, car concrètement, on n’a jamais pu établir rationnellement aucune relation de causalité, aucun lien logique ("démenti de l'expérience"). Il est à la limite possible d'invoquer l'idée de chance ou de malchance pour désigner des événements qui se produisent par hasard, selon un concours de circonstances non prédéterminé d'avance qui nous est soit favorable soit contraire.  Mais en aucun cas on ne peut raisonnablement invoquer une puissance supérieure et mystérieuse soit bienveillante (idée de Providence) soit malveillante (idée de Fatalité) contre quoi l'homme demeurerait impuissant et soumis (remise en cause de la liberté et de la responsabilité).

 

Cette croyance superstitieuse est-elle fondée en raison, est-elle conforme à la vérité de la nature? Cette attitude de  crédulité est absurde et déraisonnable. Elle vise en effet a renverser l’ordre des choses, notamment à s'imaginer / croire que l'ordre de la nature se produit en fonction des désirs humains (chance = récompense, sort favorable / malchance, fatalité = malédiction, châtiment). ("ils interprètent la nature en termes extravagants, comme si elle délirait avec eux"). En réalité, le réel ne fait qu'obéir à des relations causales (telle cause entraîne nécessairement telle conséquence ) explicables par la raison.  Or, tous les événements de l'existence -même si certains sont imprévisibles- peuvent pourtant s’expliquer rationnellement .

 

 

Dans cette critique de la superstition, Spinoza dénonce la folie des hommes superstitieux, plus prompts à croire qu'à penser, à projeter sur le cours des événements l'ordre de leurs désirs et de leur imagination (la superstition comme forme commune de délire). L'absence de scrupules de ceux et celles (devins, voyantes ... ) qui abusent de la crédulité des personnes superstitieuses pour gagner de l'argent. Leur manque de sagesse, leur refus de comprendre et d'accepter le réel avec lucidité et courage. La superstition va a l’encontre de la philosophie et de ces procédés. 

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