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PANTAGRUEL CHAPITRE 8 lettre à son fils RABELAIS.

Publié le 23/11/2010

Extrait du document

rabelais

 

Au XVI ème siècle, est apparu avec la Renaissance, un mouvement littéraire, l’humanisme qui rassemblait des penseurs tels que RABELAIS. Ils plaçaient l’homme au centre de leurs préoccupations et visaient à son épanouissement notemment par un retour aux valeurs de l’Antiquité.

Ce texte est un extrait du chapitre 8 de l’oeuvre de RABELAIS “PANTAGRUEL” écrite en 1572 qui raconte les prouesses d’un géant avec un grand appétit notemment de connaissances.

Le texte étudié est présenté comme une lettre d’un père (GARGANTUA) à son fils qui l’encourage dans la voix de la connaissance.

Nous étudierons d’abord le programme d’éducation puis en quoi il répond aux exigences humanistes.

 

I. Le programme d’éducation

1. Le contenu

Gargantua fait une énumération des différents domaines du savoir, d’abord les langues grecques puis latines, hébraiques, arabes et chaldaique. On a deux connecteurs de temps “d’abord” et “puis” qui donnent un ordre d’insistance sur la langue grecque. Pour l’homme de la Renaissance, un des critères pour être savant est d’avoir appris le grec.

Il fait références aux philosophes de l’Antiquité : Platon (grec) et Cicéron (latin).

Aprés avoir mentionné les langues, le père indique les arts libéraux, la science, le droit, la philosophie, la biologie, la médecine, la théologie; il privilégie ces disciplines qui manifestent l’étendue de la connaissance humaine et stimulent l’esprit; l’astrologie, la divination et l’alchimie sont rejetés par Gargantua qui ne voit en elle que fausses sciences, tissu de mensonges sans fondement scientifique.

Il veut faire de son fils “géant”, un “abime de science”, il le veut à son image; c’est une hyperbole - métaphore qui évoque l’idée d’une boulimie de savoir qui est gigantesque à l’image de Pantagruel. 

L’enseignement que le père préconise apparaît équilibré, il allie l’institution (précepteur) et l’expérience (les gens), la mémorisation (par coeur) et la réflexion, il allie aussi le corps et l’âme.

2. La manière dont le père annonce son programme :

le père a une relation trés paternelle avec son fils, il utilise le pronom “tu”; il lui dit ce qu’il doit faire pour devenir un homme; le ton est perssuasif “je t’admoneste”; il utilise différents temps le présent “tu es à Paris”, le subjonctif présente “je veux que tu apprennes..”, l’impératif “laisse l’astrologie...”

L’emploi de la modalité injonctive “je veux” montre que le père ne doute pas de la capacité de son fils pour s’instruire et son insistance “j’entends..” et “je veux..” la volonté du père est trés présente dans le troisième paragraphe.

 

3. L’enthousiasme du père :

ce texte se situe à une période trés favorable au savoir grâce à FRANCOIS 1ER.

Dés les premières lignes du texte, l’auteur se félicite de la création du collège des lecteurs royaux qui permet d’apprendre les langues anciennes; A la ligne 3, il fait référence à l’imprimerie “impressions si élégantes..”;

ligne 5 “le monde entier est plein de gens savants..”, il fait référence à la diffusion du savoir gràce à l’imprimerie et aux livres.

 

Ligne 10 “je vois les brigands plus doctes que les savants..”, c’est une hyperbole , l’étude est à la portée de tous alors qu’à son époque les études étaient moins accessibles; il se laisse emporter par son optimisme et sa conviction.

 

II. EN QUOI EST-CE UN PROGRAMME HUMANISTE ?

 

1. L’accés aux connaissances :

tout homme peut avoir accés aux connaissances et au savoir total grâce à ses qualités intellectuelles. La lettre de Gargantua à son fils manifeste une véritable confiance dans la nature humaine; lui même a appris le grec à l’âge adulte, soulignant par là qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre.

De plus, la juxtaposition des grands noms de la culture antique Platon, Cicéron et des situations des plus modestes du XVI ème siècle, tels que les palfreniers, brigands, ainsi que des femmes démontre sa confiance en la nature humaine. C’est un trait de l’humanisme.

 

2. Une nouvelle façon d’apprendre :

l’enrichissement de l’individu passe par la fréquentation des sages (précepteur) mais il faut aussi l’expérience des autres hommes (les gens lettrés qui sont à Paris par exemple).

On retrouve ici l’empreinte humaniste : l’accumulation des savoirs ne suffit pas, il faut aussi savoir réfléchir, exposer une thèse lors de débats, rencontres..

 

3. La formation religieuse et morale :

Mais la formation intellectuelle n’est rien sans la formation religieuse et morale “science sans conscience n’est que ruine de l’âme”; on remarque le ton évangélique et l’émouvante ferveur du dernier paragraph “aimer et craindre Dieu..”.

L’idéal de RABELAIS est donc fait de science et de sagesse qui consisteà vivre dans la charité “sois serviable à ton prochain..” et à refuser les abus du monde (guerre, torture..)

Il s’agit là encore d’un trait humaniste.

 

CONCLUSION :

A travers ce texte, RABELAIS exprime sa confiance en la nature humaine, son optimisme pour que les nouveaux moyens d’apprendre permettent à l’homme de devenir un homme idéal digne de l’ile d’UTOPIE en référence à l’oeuvre de Thomas MORE écrite antérieurement (1516).

 

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