Pays Basque (communauté autonome)

1 PRÉSENTATION Pays Basque (communauté autonome), en espagnol País Vasco et en basque Euskadi, communauté autonome du nord de l’Espagne. Sa capitale est Vitoria. Le Pays Basque est limitée au nord par l’océan Atlantique (golfe de Gascogne), à l’ouest par les communautés autonomes de Castille et León et de Cantabrie, au sud par La Rioja, à l’est par la Navarre et au nord-est par la France. 2 GÉOGRAPHIE La communauté du Pays Basque s’étend sur une étroite plaine côtière, la Ribeira, qui est dominée par des moyennes montagnes (Pyrénées espagnoles, partie orientale des monts Cantabriques) ne dépassant pas 1 500 m d’altitude. Le climat est océanique, doux et humide. La végétation se compose de forêts, de landes et de prairies. La région est formée par les provinces de Biscaye, Guipúzcoa et Álava ; la capitale de la région est Vitoria, et la ville principale, Bilbao. 3 ÉCONOMIE Comme l’ensemble de l’Espagne « humide » septentrionale, le Pays Basque pratique une polyculture intensive traditionnelle basée sur l’association de l’exploitation du maïs et de l’élevage bovin. La pêche est très active sur le littoral. L’industrialisation de la région est ancienne. Les principaux secteurs industriels sont l’agroalimentaire (conserveries de poissons, produits laitiers), l’industrie du bois et du papier, le textile, l’industrie lourde (forges, sidérurgie, électrosidérurgie), les constructions mécanique et électrique. Les activités portuaires sont très développées. Deuxième port d’Espagne, Bilbao est le principal centre industriel de la région. Le tourisme, qui a connu un grand essor au début du xxe siècle avec Saint-Sébastien, a perdu de son importance. Le Pays Basque fait aujourd’hui partie des régions espagnoles les plus densément peuplées (289 habitants/km2). L’émigration traditionnelle, en particulier vers l’Amérique du Sud, est très forte, et la population, encore très nombreuse, a tendance à décroître. 4 HISTOIRE Dès le viiie siècle, les Basques d’Espagne se divisent en petites principautés. La région est alors formée des royaumes des Asturies à l’ouest et de Navarre à l’est. La Castille étend peu à peu sa domination sur les Basques par l’annexion du Guipúzcoa en 1200, de l’Álava en 1332, de la Biscaye en 1370, puis de la Navarre en 1512. La région bénéficie alors de libertés et des privilèges particuliers appelés fueros (exemptions d’impôts, autonomie). Ceux-ci leur sont retirés au xixe siècle alors que les Basques espagnols manifestent une opposition violente à la politique centralisatrice de Madrid en soutenant don Carlos de Bourbon. Les Basques ont été effectivement d’ardents partisans du carlisme. Beaucoup de Basques décident alors d’émigrer vers l’Amérique latine. Le nationalisme basque s’intensifie avec l’avènement de la République en 1931. En 1937 sous l’occupation franquiste, les partisans du nationalisme basque se trouvent divisés par la guerre civile. Les anciens sympathisants soutiennent le général Franco et forment le corps des requetes. D’autres, foncièrement autonomistes, se rallient aux républicains. Au cours de cette guerre, l’aviation allemande bombarde Guernica. Bien que poursuivant une politique unitaire et centralisatrice, le gouvernement franquiste accorde aux Basques certaines libertés culturelles. En 1959, naît une organisation nationaliste basque, l’Euzkadi Ta Azkatasuna (ETA), qui revendique la liberté du « Pays basque », et réclame son autonomie totale. Pour appuyer ses revendications, elle n’hésite pas à recourir à des actions terroristes sanglantes. La communauté autonome du Pays Basque a été créée en 1978, lorsqu’un système semi-fédéral a été mis en place par la Constitution de 1978. Dotée d’un parlement et d’un gouvernement régional, elle obtient un statut de « grande autonomie », comme la Galice et la Catalogne, approuvé par référendum en octobre 1979. La langue basque, ou euskara, devient alors la langue officielle des Provinces basques. Ces dernières ne cessent de s’opposer au gouvernement en place. Cette opposition s’exprime épisodiquement par des actes terroristes revendiqués par l’ETA. Voir aussi Basque, Pays ; Basque, séparatisme. Superficie : 7 234 km2 ; population (2007) : 2 141 860 habitants.