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Paysage analyse poème

Publié le 11/11/2012

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Analyse du poème « Paysage «, Baudelaire, 1857 Le titre fait référence à une forme de contemplation, poème romantique : référence à la nature. Il décrit la beauté d'une ville Industrielle. I) Le paysage urbain réel 1) Le poète observateur depuis sa fenêtre Baudelaire parle de ses rêveries à la fenêtre pour créer ses poèmes. Le poète à sa fenêtre : thème romantique. Omniprésence du ciel -> champ lexical. Astrologue, clochers (2), mâts, ciel / cieux (religieux). Strophe 1 : vers 2 : nuit Vers 3 : Matin : le jour. Strophe 2 : ciel voilé (brume, fumée, fleuves de charbon, nuit / pénombre). Vastitude, liberté, associés à la ville.2) La ville industrielle "Les clochers" : aspect traditionnel de la ville de Paris. Les usines : L'atelier, "les tuyaux«, Les fleuves de charbon". C'est une ville familière, qui ressemble à d'autres villes. C'est aussi une ville qui travaille (ville industrielle). Détails prosaïques ("tuyaux"). Vers 6 : Métonymie : "L'atelier qui chante et qui bavarde" : personnification. Vers 7 : "Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité" -> métaphore.Paris est caractérisé par la vie, les bruits quotidiens.II) Le paysage urbain transfiguré : 1) Mouvement amorcé dans la 1ère strophe, nettement dans la 2ème Idéalisation du paysage Tuyaux, clochers assimilés à des "mats". Implicitement, la ville est assimilée à un avenir (évasion, découverte, aventure). Les bruits familiers sont évoqués de manière idéalisée : clochers -> cloches ; "L'atelier qui chante" -> les ouvriers qui chantent au travail. Bruits (qui rythment la journée) valorisés -> sonnerie des cloches distinguées comme "hymnes solennels", idée de grandeur et de noblesse. Vers 4 : "Leurs hymnes solennels emportés par le vent". Lenteur du rythme, régulier. Les mots en eux-mêmes sont longs (solennels, ...). On peut noter une assonance en [â] ; de plus, il est à la rime.2) La création d'un univers magique : Métamorphose (au cours des vers). Paris réel -> Paris imaginaire, féerique, onirique. Confusion des sensations (perception par les sens) : Entrecroisement des perceptions visuelles et auditives ; 2ème strophe : "brume", "fumée", "ombre" (vers 9, vers 11, vers 12). Place est faite aux sensations visuelles, mais des sensations visuelles voilées (intérêt pour les ombres et les lumières). Opposition ombre / lumière lors des vers 9 à 16. Mouvements opposés (naître, monter / verser), verbes de mouvements. Adjectifs qualificatifs valorisant, le poète est engagé affectivement dans le paysage. Ville de contes de fée, paradisiaque. Nature presque "distribuée" (oiseaux -> musique, végétation -> jardins, -> nature maîtrisée.) Un Paris peuplé et vivant ; un décor un peu artificiel. "Le vert paradis des amours enfantines" est évoqué ici (vers 20 : "Ce que l'idylle a de plus enfantin").III) La démarche du poète 1) Situation du poète Poète mis en scène dans le poème : Pauvre "mansarde" (comme les domestiques et les étudiants), Enclin à la rêverie. Attitude traditionnelle du poète. Inspiration : elle est confondue avec la rêverie. Inspiration / travail -> travail volontaire maîtrisé. Genres antiques : "églogues", "idylle". Sorte de "mission sacrée", comme un moine. «Pupitre" : le travail du poète est ici souligné. (vers 12). Le poète tourne le dos à la réalité (vers 15). Il se coupe de la réalité physique et matérielle de la ville. Vers 21 : il tourne le dos à l'Emeute -> révolution de 1848. Poètes engagés : XIXème : Lamartine, Victor Hugo (poète romantiques engagés). XXème : Aragon : "L'affiche rouge", "la rose et le réséda", Eluard : "Liberté" 2) La création du poète : Vers 2 : Il se compare à des astrologues (déchiffre les signes du ciel). Le poète est aussi un déchiffreur de signes. La mission du poète est de "changer la boue en or" (prologue des "fleurs du mal"). Il est une espèce d'alchimiste, un magicien qui s'imprègne du monde, puis transforme ce qu'il a vu en paysage urbain magique. Paris industriel -> rêve parisien, qui instaure le poète comme magicien, mais aussi comme architecte (travail de recréation) ; il recrée aussi les saisons. Tout vient du poète : il déchiffre les signes, ....Pour cela, il met beaucoup de lumière.Engagement personnel de son coeur, qui lui donne toute l'énergie pour créer. Le poète est un enchanteur, un poète démiurge (qui prend la place de Dieu). Conclusion : Paysage est un poème de jeunesse influencé par le romantisme ("rêverie", de Victor Hugo, 20 ans plus tôt), mais en même temps Baudelaire revendique un statut de poète, créateur de son propre monde, tout à fait dépendant, comme s'il voulait reconquérir le monde. C'est une vision contrastée et pourtant cohérente du paysage urbain auquel il est très attaché. Ainsi, le spectacle banal, familier, prosaïque peut être matière à poésie.

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