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Peut-il être juste de désobéir à la loi ?

Publié le 24/01/2011

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La justice est, au sens théorique, un idéal auquel correspond un sentiment individuel et qui repose sur la vertu d'un homme. Une loi est une parole, une règle à respecter sous peine de punition. Sa validité est permanente et elle s'adresse à tous. Si l'action juste est obligatoirement conforme à la loi, ne pas obéir à une loi peut-il être vertueux ? La justice réside tel elle même dans la désobéissance ? Selon les événements, désobéir à une règle ne peut-il pas être juste ?Nous étudierons dans une première partie qu'il peut être juste de désobéir aux lois puis nous analyserons, dans un second temps, pourquoi cette désobéissance est limitée.    Tout d'abord, la désobéissance, qui consiste à aller à l'encontre d'une loi, à effectuer le comportement inverse, peut être compréhensible, juste. En effet, la résistance au Nazisme pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou la lutte contre l'Apartheid sont évidemment justes et légitimes car, à l'évidence, les droits fondamentaux des individus étaient bafoués. Dans le but de mettre fin à un état d'injustice, désobéir est légitime et permet de s'exprimer, bien qu'il existe d'autres moyens pour cela...De plus, la désobéissance à une loi peut-être juste si elle vient d'un ordre dont l'autorité est plus forte que tout et nous dépasse. C'est la cas par exemple des généraux d'Hitler qui, bien que tuer était contraire à la morale, donnaient les ordres d'éradiquer la population Juive. La personne émettant les ordres (Hitler) détenait tellement de pouvoir que les différences entre une loi et un ordre n'étaient presque plus perceptibles et que ses ordres avaient la même valeur que les lois. Aussi, les convictions personnelles peuvent pousser à désobéir aux règles et pourtant être compréhensibles. C'est le cas des résistants, au moment de la Choa, qui cachaient des personnes Juives dans le but de leur éviter la mort. La morale étant de ne pas tuer, ces personnes risquaient leur vie à désobéir aux règles qui consistaient à signaler aux autorités la présence de Juifs.    MAIS Il faut prouver que les lois et que l'autorité à laquelle nous désobéissons est réellement injuste et non pas seulement contraire à nos idées. Il faudrait alors se référer à un critère universel de justice pour juger de la légitimité d'une loi ou d'une autorité que nous trouvons injuste. Or, nous ne disposons pas d'un tel critère : il n'existe aucune représentation du bien et du mal, du juste et de l'injuste. La conception de la justice au sein d'une société varie selon l'éducation, la religion, etc. Les lois sont créées par des représentants élus par le peuple. Nous pouvons ainsi dire qu'elles sont élaborées par le peuple lui-même. Elles sont donc légitimes et, de fait, doivent être respectées. En effet, pourquoi créer une règle si nous savons pertinemment que nous ne la respecterons pas par la suite ?Aussi, les lois font régner un certain ordre au sein d'un territoire et empêchent les injustices de survenir. Chaque personne n'est pas à même de juger seule de l'impact de ses actes. Prenons par exemple l'installation des radars fixes installés sur les bords de route dans le but de contrôler la vitesse des automobilistes. Il s'agit ici d'une règle a suivre (la limitation de vitesse) pour éviter l'impact négatif (un accident) de l'acte immodéré d'un conducteur (vitesse trop rapide). La désobéissance peut alors mettre en danger le bon fonctionnement de notre société. Désobéir c'est, comme le dit Kant dans la Doctrine du droit, « anéantir toute la constitution légale «.  En effet, le caractère juste ou injuste que l'on attribue à une loi peut varier au fil des événements. Prenons pour exemple une limitation de vitesse à 50km/h fixée par le Code de la Route. Il s'agit donc ici bien d'une loi, une règle, fixée par une autorité et que nous devons respecter, sous peine de punition (dans ce cas une amende, un retrait de permis, etc.). Le conducteur, en passant son permis et en roulant avec son véhicule sur la voie publique a, par ailleurs, exprimé son accord avec le Code de la Route et le trouve juste puisqu'il le protège des accidents et des risques d'une conduite imprudente. Dans le cas où ce conducteur dépasserait la limitation de vitesse et recevrait par la suite une amende, il trouvera alors ce même Code de la Route injuste et ne comprendra pas la cause de cette punition.

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