Peut-on considérer l'espace théâtrale comme un espace de liberté ?

   La naissance du théâtre remonte au VIe siècle avant J-C. Ce genre littéraire destiné à être représenté a longtemps été dicté par la règle des trois unités qui sont: « unité de temps «, « unité d’action « et « unité de lieu « ou encore la règle de bienséance. Ces règles qui viennent du théâtre classique sont de moins en moins respectées et laisse plus de liberté aux auteurs, aux metteurs en scène ou encore aux acteurs. Peut-on considérer l’espace théâtrale comme un espace de liberté ? Tout d’abord nous montrerons que la scène est bien un espace de liberté, puisque cette liberté a quand même des limites.

    La représentation théâtrale laisse beaucoup de liberté au metteur en scène qui décide des décors, des costumes ou encore du jeu des acteurs. La représentation d’une pièce de théâtre peut être réalisée de différentes façons selon la volonté du metteur en scène comme le dit Bernard Dort dans Théâtre réel, « elle est indéfiniment modifiable : elle est riche d’autres sens, d’autres réponses et surtout d’autres questions possibles «. Des pièces laisse énormément de liberté comme la pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot qui donne pour seule indication « Route de campagne avec arbre «. Pour une même pièce de théâtre les décors peuvent être très différents. Pour Dom-Juan de Molière, Delcampe l’adapte dans une Abbaye alors que pour Mesguich le cadre est la chambre de Dom-Juan. Enfin on peut aussi remarquer que le choix des costumes est totalement libre, soit correspondant à la date de l’époque de l’intrigue de la pièce ou alors totalement incohérent avec l’époque qui est censé être joué.

    Cette liberté accordé aux metteurs en scène peut aussi se traduire par un changement de vision du texte, comme par exemple la représentation de la pièce de W. Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été,  par la troupe « Viva la commedia « qui la parodie entièrement allant jusqu'à introduire de nouvelles répliques ou encore discréditer entièrement le personnage de Bottom, ce qui n’apparaît pas dans le texte original. Dans cette mise en scène on peut aussi voir des anachronismes, notamment l’utilisation d’une tronçonneuse ce qui ne correspond pas du tout a l’époque. Nous pouvons aussi citer en exemple la dernière réplique de Sganarelle dans Dom-Juan qui prononcer de manière différente change l’interprétation de ses émotions transmises aux spectateurs.

    L’espace théâtrale est un espace de liberté, mais cette liberté semble quand même avoir des limites. En effet, cette liberté s’arrête au moment du non-respect de l’œuvre. Le metteur en scène ne peut pas changer intégralement le sens de la pièce ou bien modifier le texte selon sa volonté. Malgré tout, les limites sont la plupart du temps fixés par le metteur en scène. Il dirige les comédiens et leur laisse plus ou moins une place à l’improvisation gestuelle, émotive… selon son idéal de représentation. Il doit aussi exister une cohérence entre le texte original et la mise en scène comme par exemple le fait que le décor ait un lien avec la scène jouer.

    Enfin il existe des contraintes auxquelles doit faire face le metteur en scène. En effet, l’espace scénique est un endroit où le jeu théâtral doit s’adapter. La mise en scène sera différente selon l’endroit où elle a lieu. Dans Dom-Juan de Delcampe la pièce se déroule dans une Abbaye, un mur de pierre en décor de fond. Une pièce jouée en pleine air nécessite d’autres exigences pour les effets sonores, les jeux de lumière… La scène est aussi un endroit délimitée dans l’espace qui peut être plus ou moins grand. Il existe aussi d’autres contraintes majeures comme le fait de représenter sur scène des situations impossibles par exemple une île pour la pièce de Marivaux, L’Ile des esclaves. Enfin il y a le fait de représenter des choses irreprésentables telles faire apparaître l’illusion dans L’Illusion comique de Corneille ou alors des éléments immatériel comme la mort.

    Par ces exemples on peut dire que l’espace théâtrale est bien un espace de liberté malgré quelques contraintes auxquelles les metteurs en scène parviennent généralement a surmonté. De plus les avancés technologiques permettent de plus en plus de choses grâce aux machines de plus en plus sophistiqué ou bien des écrans qui permettent de tout représenter, ces avancé sont dans la continuité du progrès qu’avait apporté l’éclairage. Nous pouvons quand même nous demander s’il est indispensable ou correct de tout représenter devant les yeux du spectateur?