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Doit on considérer la liberté comme un fardeau?

Publié le 15/02/2011

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fardeau

Il existe plusieurs façons de définir la liberté. Dans tous les cas, nous savons bien que la liberté se définit toujours comme un pouvoir : pouvoir d'agir sans être empêché, pouvoir d'être ce que l'on est ou de posséder ce que l'on a, pouvoir d'exprimer notre pensée sans être censuré, mais aussi pouvoir de penser sans être sous influence. Ainsi, être libre, c'est être maître de sa pensée. L'homme est libre lorsqu'il peut réaliser ses désirs, il n'est donc pas étonnant que la liberté soit désirable.

Pourtant un certain paradoxe ressort ; si un homme commet une faute qu'il reconnaît et qui en même temps se défend d'en être le responsable, cet homme ne tient-il pas un discours contradictoire? En effet si cet homme était libre, comment peut-il nier en être le responsable? Il était libre dans la mesure où il pouvait choisir de renoncer à commettre cette faute. A ce moment il considère donc la liberté comme un fardeau puisque il ne veut pas assumer sa responsabilité. Or la liberté n'implique-t-elle pas l'acceptation de notre responsabilité?

Si oui, n'est-il pas juste de reconnaître que la liberté est une \"charge\" ? Alors comment expliquer le fait que la liberté soit tant recherchée par les hommes? La liberté est-elle donc un fardeau dont les hommes cherchent plus ou moins ouvertement à se débarrasser, ou bien faut-il la concevoir comme un pouvoir sans contrepartie ?

 

 

La liberté peut être assimiler a un fardeau dans un contexte socio-politique, car en effet dans la société régie par les lois, être libre apportes de nombreuses et couteuses conséquences.

Tout d'abord, la liberté, en un premier sens, est l'absence de dépendance par rapport à autrui. Le prisonnier, par exemple, ou
l'esclave, ne sont pas libres. Il est alors paradoxal, voire incompréhensible, de soutenir que la liberté est un fardeau, c'est-à-dire quelque chose de pénible qu'il faudrait supporter, puisque c'est au contraire l'absence de liberté qui est vécue comme fardeau. D'ailleurs plus l'humanité a avancé plus elle s'est libérer : abolition de l'esclavage, instauration de la démocratie...

Ensuite, sans chercher si la libération progressive du peuple dans l'Etat n'inclut pas quelques avertissements qui limite la liberté de cette liberté. Kant observait que de nombreux hommes pouvaient devenir indépendants des autres mais ne le voulaient pas. Il parlait de lâcheté et de manque de courage, et signalait aussi que celui qui n'en n'a pas l'habitude pas l'habitude peut craindre de marcher seul.

Pour finir, sur le plan social et sur le plan politique, on peut ainsi soupçonner l'homme de préférer à une liberté qui pèse, la dépendance à autrui, si son poids est moindre. Ce ne serait pas la liberté qui serait toujours recherchée, mais « la responsabilité » qui serait fuie. La liberté peut être ce fardeau inquiétant que nous ne voulons pas porter. On dit en ce sens : « il faut prendre ses responsabilités ». C'est qu'on n'y tient pas toujours.

 

Nous venons de montrer que sur un plan social et sur un plan politique l'homme préfère se reposer sur autrui que prendre ses responsabilité. Voyons a présent si ce fardeau, cette inquiétude est rationnelle.

 

Dans un premier temps, Rousseau liait la liberté du citoyen à son humanité même : « renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs ». Se décharger du fardeau de la liberté serait de la sorte abdiquer son humanité. Cela signifie que si l'homme décide de ne pas porter le poids de cette responsabilité il renonce à la fois a ça liberté et à son humanité.

De plus, l'analyse de Sartre rejoint celle de Rousseau, car il définit aussi l'humanité par la liberté : la liberté « est l'être de l'homme », d'où « l'homme est condamné à être libre ». Cette liberté, nous y sommes condamnés précisément dans la mesure où elle est le désir le plus profond de l'homme. Ici nous pouvons conclure que le fardeau de la liberté est l'homme lui même car c'est lui qui est au final responsable. En fuyant cette responsabilité il fuit son désir le plus profond.

Enfin, privé de liberté par la multitude de ses charges (professionnelles, familiales, sociales), l'homme est libéré du fardeau le plus lourd : lui-même et sa liberté. Libéré de ces charges, il lui faudrait choisir.

 

Dans cette seconde partie, nous avons montré que l'homme fuit continuellement la liberté et donc se fuit lui même. Montrons pour finir que la liberté morale est aussi un fardeau pour l'homme.

 

Premièrement, l'homme peut prendre ses responsabilités et donc être condamné a choisir ou alors il peut fuir cette liberté comme un fardeau. Nietzsche disait qu'il fallait découvrir la généalogie. En effet il faut remonter dans le temps et distinguer le fait de choisir et le fait de réaliser : « J'ai fais ceci mais j'aurais pu faire autre chose » cette phrase réside dans le fait que en plus de supporter la responsabilité qu'implique la liberté il faut que l'homme fasse un choix qui suit la morale.

On peut ajouter que, les idées de liberté, de responsabilité morale, etc., sont des notions mythologiques, inventées par les faibles pour pouvoir demander des comptes aux forts, les accuser, les culpabiliser, pour se venger d'eux. L'idée de liberté (d'un sujet responsable de ses actes) charge ainsi l'humanité d'un fardeau qui se nomme la morale, la responsabilité, la culpabilité, l'accusation...

 

Pour montrer que la liberté est un fardeau on peut mettre en lumière les efforts de ceux qui cherchent à s'en débarrasser, c'est-à-dire à s'en libérer. On peut aussi, avec Nietzsche, en tracer la généalogie et découvrir qu'elle est un poids dont l'humanité aurait peut-être pu ne pas être chargée ; c'est-à-dire qu'elle aurait été plus libre qu'elle ne l'est. La liberté semble toujours déjà là.

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