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Peut-on échapper au règne de l'opinion ?

Publié le 12/03/2004

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Cela peut être le rôle de la philosophie. Mais comment s'assurer alors que l'on ne sort pas d'un système d'opinions pour tomber dans un autre ? Le remède au règne de l'opinion serait alors un effort permanent pour fonder en raison, pour soi-même, ses jugements, sans tenir compte des pensées dominantes sur le sujet qui nous occupe. On pourrait aussi avancer l'idée d'un bon usage de l'opinion : peut-être ne faut-il pas la rejeter complètement, mais y consentir en contrôlant ce consentement à la lumière de la raison. C'est une manière d'échapper au règne de l'opinion si l'on comprend ce règne comme une tyrannie, tout en acceptant ce que l'opinion peut apporter d'utile, tant au point de vue de la conduite du jugement que de la vie sociale. Références utiles : Brecht, La Vie de Galilée Spinoza, Court traité Textes à utiliser : Platon, Criton, 47 b-c. « Socrate - Voici ce que disent les gens sérieux. Ils disent que parmi les opinions que professent les hommes, il en est dont il faut tenir grand compte et d'autres non, et qu'il ne faut pas non plus respecter celles de tous les hommes, mais seulement celles des uns et non celles des autres. [...] Ne sont-ce pas les bonnes qu'il faut révérer, non les mauvaises ?

Notre éducation, le fait que nous vivions en communauté et dans une certaine culture, préforment notre jugement, et peuvent nous engager à nous reposer sur l’opinion pour faire nos choix et prononcer nos jugements. Ce repos sur l’opinion présente en outre un grand confort, puisqu’il est en accord avec la pensée dominante et met donc à l’abri de bien des oppositions. Mais cet accord pose des problèmes : comment accepter en effet, dès lors que l’on conçoit quelque chose comme une faculté rationnelle ou une intelligence, de ne faire qu’approuver des jugements déjà émis, alors que rien ne garantit leur justesse ? S’éveille alors le souci d’échapper au règne de l’opinion. Comment procéder à cette évasion ? Par un rejet total de l’opinion, et le choix d’un autre système pour guider ses pensées et ses actes ? Cela peut être le rôle de la philosophie. Mais comment s’assurer alors que l’on ne sort pas d’un système d’opinions pour tomber dans un autre ? Le remède au règne de l’opinion serait alors un effort permanent pour fonder en raison, pour soi-même, ses jugements, sans tenir compte des pensées dominantes sur le sujet qui nous occupe. On pourrait aussi avancer l’idée d’un bon usage de l’opinion : peut-être ne faut-il pas la rejeter complètement, mais y consentir en contrôlant ce consentement à la lumière de la raison. C’est une manière d’échapper au règne de l’opinion si l’on comprend ce règne comme une tyrannie, tout en acceptant ce que l’opinion peut apporter d’utile, tant au point de vue de la conduite du jugement que de la vie sociale.

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