Peut-on être étranger à soi-même ?
Publié le 14/03/2011
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On ne peut se soustraire à notre propre conscience, quand bien même essaierait-on de devenir un autre ; car celle ci fait partie de notre être. L'expression « être soi-même « peut nous apparaître comme un pléonasme : en effet, qui sommes-nous, sinon nous-même ?
Pourtant, il nous arrive de dire « j'étais hors de moi «, ou « je n'étais plus moi «. Ces tournures révèlent que l'évidence de ma propre identité était comme suspendue. Mais dans le fond, même si je dis « ne pas être moi «, je sais bien que c'est moi. Et si « être moi même « signifiait être naturel, authentique, spontanné, sans être influencé par les autres, et la société. Mais cela est-ce seulement possible ?
D'où le véritable enjeu de cette interrogation, que pourrais-je ou qui pourrais-je être d'autre que moi même ? C'est pourquoi dans un premier temps, il serait intéréssant de comprendre que nous sommes nous-même de par notre nature d'Homme. Pourtant, nous ne pouvons être nous-même du fait de notre insuffisante connsaissance de nous même, ceci sera développé dans un deuxième temps. Et enfin, ne sommes nous pas toujours inachevés, en projet ? Et si être soi-même, ce ne serait pas avant tout, une quête pour découvrir qui notre véritable identité.
Descartes, très grand scientifique, rompt avec les anciennes philosophie, et souhaite fonder une philosophie nouvelle qui nous apporte la vérité. A partir de son doute méthodique, il établit que nous pouvons douter de tout sauf de ce moi qui pense et qui est certain de lui-même aussi longtemps que par l’opération de la conscience ou de la pensée il se sent exister. « Je pense donc je suis «. Le cogito est la certitude de soi comme un être dont l’unité et l’identité sont données dans une évidence intuitive. Je sais que je suis et ce que je suis car j’ai la connaissance immédiate de mes états, de mes actes, et du monde qui m'entoure. En plus de la conscience psychologique, il y a la conscience morale. Celle-ci nous met en présence d'une sorte de juge dans les expériences de la vie, celle de la mauvaise conscience, du remords ou de la satisfaction intérieure. Cette conscience morale est cette voix qui oblige ou qui interdit. Jean-Jacques Rousseau interprète la présence en nous de cette conscience comme celle d'un principe inné de justice et de vertu, une impulsion primitive qui « est à l'âme ce que l'instinct est au corps «.
Mais est-ce que l'Homme serait naïf de penser qu'il est facile d'être soi-même, et d'avoir conscience de soi ? Une personne a le sentiment d'être une et de rester la même tant qu'elle a conscience d'elle même. Et comme cette conscience est aussi ce qui me caractérisait hier, c'est en définitive à la mémoire que l'on doit la certitude d'être ce que nous sommes, et ce que nous ne sommes pas. La conscience est ce fil conducteur qui fonde l’unité et l’identité d’un être dans le temps.
Et pourtant, même s'il est vrai que le sentiment d'être soi ne quitte jamais la pensée, ne nous arrive-t-il pas de douter de l'unité et de l'identité de notre être ? Quelles sont ces expériences où la certitude d'être soi cesse d'aller de soi ?
Ce qui rend possible le sentiment de ne pas être soi, ce sont toutes les situations où on repère en nous quelque chose qui nous dérange, qui nous étonne, et qui nous confronte à une vérité insoupçonné ou refusée de notre être.
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