Plainte Sur La Mort De Sylvie, Saint Amant
Publié le 22/10/2010
Extrait du document
Les vers sont irréguliers. Les strophes sont des sizains. Ils comportent des alexandrins et des octosyllabes. Les alexandrins sont toujours situés au même endroit : au 5ème vers. Dans le baroque, on retrouve une certaine symétrie dans l’irrégularité des vers. Il y a des métaphores, et plus particulièrement une personnification du ruisseau, grâce à la majuscule et à l’apostrophe : le ruisseau a son propre mouvement.
« ruisseau qui court après toi-même « = thème de la fuite, du temps qui passe
Jeu sur la rime « à la mer, amer « polysémie ; double sens de amer le goût et amer le sentiment de tristesse provoqué par la mort de Sylvie.
Champ lexical de la douleur caractère éphémère de la vie, de l’amour= thème baroque de l’incertitude
Remise en question de plusieurs certitudes grâce au baroque
Lyrisme expression des sentiments du poète.
3 strophes la strophe centrale est celle de l’évocation de la femme aimée= elle magnifie sa figure. Les deux verbes importants encadrant la strophe sont « arrête « première strophe et « retiens « dernière strophe
Rôle du ruisseau et de la mer ; porter le souvenir de Sylvie
(I) Le thème du ruisseau
{A} Le mouvement du ruisseau.
Le ruisseau est un élément traditionnel mais il est ici personnifié par l’apostrophe qui se développe tout le long du poème= la place du ruisseau est de + en + importante.
On retrouve des éléments thématiques propres au baroque ; le mvt de l’eau, le deuil, la peine, le chagrin. Le ruisseau marque une pause ds le tps qui passe.
Ce mvt est un mvt perpétuel, d’où l’emploi d’un impératif présent et du présent de vérité générale.
« qui court après toi-même « mvt perpétuel du ruisseau, presque une répétition.
Dans les deux premiers vers de chaque strophe, assonance en R et en I qui imite le bruit de l’eau, évoque un mvt rapide. Les sont reviennent très présents dans chaque strophe.
Le mvt du texte est en parfaite symétrie miroir= image du baroque. Arrêt première strophe, 2ème strophe évocation = troisième strophe départ. Effet de reflet.
{B} La personnification
Le poète s’adresse au ruisseau comme à une personne. La majuscule et l’apostrophe prêtent au ruisseau l’autonomie et intelligence.
Les verbes comme « écoute «, « dire «et « savoir « prêtent une intelligence relative au ruisseau ainsi que des capacités de réflexion et de sensibilité.
Inquiétude quasi métaphysique pour le ruisseau « ruisseau qui court après toi-même « = destinée. On pourrait évoquer le divertissement de pascal = L’homme n’est pas capable de rester seul dans une chambre : Toutes les actions humaines sont une œuvre de divertissement, un moyen d’échapper à soi-même.
Ce ruisseau est à l’image de l’Homme, il sert de confident. On peut faire la même remarque pour la Mer qui comporte une majuscule. Rime avec amer= mise en valeur. La mer est l’auditeur du ruisseau « va t’en dire à la Mer « Double sens de l’adjectif amer= exprime un amer concret et abstrait (goût + douleur)= superposition des deux éléments.
La comparaison est implicite entre le poète et le ruisseau. Elle est soulignée par l’adverbe aussi Elle constitue un substitut de l’homme et du poète
L’inquiétude est très forte : fuir plutôt que courir. Accentue la perso du ruisseau.
Le poète fuit sa douleur
(II) Le lyrisme douloureux
{A} L’expression de la douleur
Les mots évoquant la douleur sont fréquents dans les strophes 1 et 3. Vers 4 « deuil extrême « « amer « vers 6 vers 14 « soupirs « vers 17 « regrets « vers 18 « pleurs «
Vers 3 et 5 emploi de l’adverbe « plus « joue le rôle de substitut la mer n’a rien de plus amer que la douleur du poète.
Le mot regret est mis en valeur à la césure du vers 17.
Ce sont des sizains de 4 vers en rimes embrassées et de deux vers en rimes plates. Donc il y a à chaque fois le 4ème vers qui constitue une rupture C’est l’apogée de la pensée ou du sentiment exprimé par le poète, les deux derniers vers constituent une sorte de chute= structure très rigoureuse.
Les strophes 1 et 3 se répondent, 2 évoque la figure de la femme aimée. La disposition des rimes donne plus de force à certains vers.
Vers 4 pour écouter mon deuil extrême la douleur du poète est très forte
Vers 110 elle est morte ds sa jeunesse= beauté éloge de la femme.
Vers 16 « ne repose « le ruisseau est en mvt perpétuel= le poète ne peut plus être en paix à cause de sa souffrance.
« plus bel âge « est un superlatif
La comparaison du ruisseau et de l’Homme repose sur bcp d’éléments
Présence du prénom « Sylvie « référence à sylvia : la forêt en latin. Le fait d’utiliser un prénom donne plus de force au perso. Prénom donnant vie à la jeune femme.
Utilisation de la 1ère personne du singulier
Mot invariable exprimant le lyrisme « Las « équivalent de Hélas= traduit une plainte une souffrance un regret.
{B} La mort de la femme aimée.
Dans la strophe centrale= évolution du passé vers le douloureux présent. Le passé évoque leur amour et l’importance de la jeune femme « qui seule gouvernait mon sort «= inspiration, femme aimée, muse. Expression forte= diriger ma vie, mon destin
L’imparfait a une valeur itérative, de durée et d’étalement dans le tps « gouvernait «
« a reçu « est un passé composé= tps de lien entre le présent et le passé. Strophe centrale ds le poème. Passé= amour avec elle. Aujourd’hui= souffrance du poète
Accident a le sens d’évènement brutal qui survient. La mort est perçue comme destructrice. Evoque la fragilité de la vie vers 10= souligne que la mort est inattendue, douleur du poète.
Vers 11 « triomphe « verbe de présent de narration et d’énonciation= actualité de la douleur du poète, ironie du sort, brutalité de l’accident
(III) Le sens du poème et la fonction de la poésie
{A} Le thème du tps
Certaines caractéristiques du ruisseau se superposent avec des événements de la vie humaine. Mvt rapprochement
Polysémie du verbe repose au vers 16
« Être en paix « eau associée au thème de la mort. L’eau se perd dans la mer comme l’Homme se perd dans la mort
La fortune est brutalement interrompue. L’eau symbolise également la naissance et la vie= Renaissance ?
{B} La poésie tend vers l’immortalité.
Le souvenir de la jeune femme se prolonge à travers l’écriture et la poésie. Survivance du souvenir. Ici Sylvie est morte très jeune mais son souvenir se prolonge. Le poète fait du ruisseau le dépositaire de ses souvenirs.
Le ruisseau est le symbole de la vie de la mort et du tps qui passe. Le ruisseau est considéré comme un être humain. On a bcp de termes relatifs à la parole, ce qui justifie la perso du ruisseau.
{C} La poésie et la parole ne peuvent dire l’indicible.
La poésie confère l’immortalité au poète, à ses paroles et à Sylvie. On peut faire un parallèle avec Orphée. La poésie confère l’immortalité par la qualité du style de l’auteur.
Structure et voc très recherché= précieux.
Thématique de l’éternité et de l’immortalité conférée par la poésie.
Conclusion= On retrouve les thèmes traditionnels du 16ème siècle : la douleur du poète face à la mort de Sylvie, immortalité conférée par le poète, rapprochement entre le poète et la nature. Image du ruisseau= élément baroque.
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