Plan de commentaire pour La Cigale et La Fourmi

Problématique : Comment La Fontaine arrive-t-il à dresser une critique de sa société ?

Plan : I. Caricature de deux groupes opposés de la société en animaux.

   A) La Cigale : l’artiste, le poète. Donc La Fontaine.

-> « chanter » : les poèmes étaient chanter dans l’Antiquité (Ex : Orphée, poète des Dieux, qui chantait avec sa lyre)

Le talent du poète est ici, opprimé. La Cigale perd la notion du temps et chante tout l’été. On pourrait dire que la Cigale est épicurienne : elle choisit de vivre au jour le jour et de ne pas penser à l’hiver qui arrive.

La Fontaine critique la société au nom des poètes : on ne peut pas être artiste complètement et survivre.

Du point de vue de la Fourmi, on pourrait dire que la Cigale est paresseuse et dépendante d’autrui, alors que du point de vue de La Fontaine, elle donne tout son temps à son art.

   B) La Fourmi. Elle est ici, supérieure à la Cigale. Pourtant, elle a le rôle du « méchant ». C’est elle qui subsiste, mais s’est de sa faute si la Cigale meurt, même si cette dernière aurait pu préparer l’hiver au lieu de chanter. Elle fait preuve de mauvaise-foi car prêter de la nourriture lui aurait rapporté plus encore, à la fin. Et l’ironie qu’elle utilise à la fin renforce son rôle de « méchant ». Pourtant, elle peut être aussi jugé comme « modèle » de prévoyance, et d’indépendance.

La Fontaine ne dévalorise pas explicitement la Fourmi. C’est à travers le personnage de la Fourmi qu’il le fait.

   C) Le fait de rendre les animaux humains et de les faire parler fait réfléchir le lecteur. C’est le principe même de l’apologue : partir d’une fiction pour réfléchir à sa propre vie. Comme l’a dit La Fontaine : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » On pourrait aussi qu’à travers ses Fables, La Fontaine nous rappelle l’animal qui demeure dans l’homme, que nous sommes finalement que de simples mammifères.

II. Une critique adressée à toute la population.

   A) Un texte pour enfant : permet de montrer la vraie vie à travers des animaux. Les enfants comprennent la notion du bien et du mal, même si dans cette fable, c’est assez complexe car ils ne prennent le parti d’aucun des personnages opposés : il vaut mieux être un peu des deux.

   B) Un texte pour adulte : La critique est implicite. Il faut bien cerner tous les procédés pour arriver à bien comprendre ce que l’auteur veut faire passer comme message. Et encore, dans cette fable, tout est sous-entendu. Dans la société du 17ème siècle, les artistes ne sont pas toujours bien perçus, contrairement aux gens prévoyants qui ont de l’argent de côté : il ne peut donc condamner la fourmi. Si il avait pu faire une morale explicite, cette dernière aurait pu être : La condamnation de l’imprévoyance de la Cigale ; les artistes se consacrent avant tout à leur art et ont du mal à se projeter dans l’avenir ou La condamnation de l’égoïsme, du manque de pitié de la Fourmi ? Les gens qui ont de l’argent méprisent les autres et sont indifférents à leur malheur.

   C) Morale finale universelle : Même si ici, elle n’est pas dit clairement comme dans les autres fables (exemple : Le Corbeau et le Renard), c’est au lecteur de voir vers quel animal va son cœur et à qui il souhaite s’identifier. A travers ce choix, le lecteur en apprendra bien plus sur lui-même car il se positionnera dans la société et dans une idéologie.