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Politique de 1920 à 1929 : Histoire

Publié le 01/01/2019

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LE SYNDICALISME BRITANNIQUE. Avec environ huit millions d’adhérents en 1920, les syndicats font preuve d’une puissance peu commune. Défense des intérêts immédiats des ouvriers et renforcement du contrôle syndical dans les usines comptent parmi les grands objectifs du Trade Union Congress. Mais le gigantisme de l’appareil syndical contribue à éloigner les états-majors modérés de la base militante. C’est cet antagonisme que reflète l’échec de la grève générale déclenchée le 4 mai 1926 par le syndicat des mineurs pour protester contre les  baisses de salaires. En ravivant le souvenir du «Vendredi noir» d’avril 1921, la décision de mettre fin à cette grève générale dès le 12, sans contreparties satisfaisantes, provoque la colère des ouvriers et une démobilisation des militants. Phénomène encore accru par la loi conservatrice de 1927 qui limite l’exercice du droit syndical. Dès lors, les syndicats optent pour une collaboration plus étroite avec le patronat. Mais la loi de 1927, impopulaire, favorise en 1929 le retour au pouvoir des travaillistes. L’une de leurs premières actions sera d’engager une réforme du secteur minier.

DE L’EMPIRE AU COMMONWEALTH. Élaboré à la fin du siècle dernier par les Britanniques, le projet de Fédération impériale s’avère impraticable. En effet, les dominions, réticents à nouer des liens contraignants avec les colonies de la Couronne, se montrent encore plus résolus à se dégager de l’emprise de Londres. Revendication d’autant plus légitime qu’ils ont, par leur présence à la conférence de la Paix de 1919, affirmé leur égalité de droit avec les puissances de l’Entente. Aux gestes d’indépendance, les Britanniques répondent par la conciliation et créent en 1925 un ministère des Dominions, dont la gestion relevait jusque-là de celui des Colonies. Adoptée le 19 novembre 1926 par l’ensemble des dominions, une charte constitutionnelle abroge le nom d’Empire au profit de celui de Commonwealth of Nations et reconnaît aux dominions une pleine souveraineté. La Couronne n’est plus une autorité tutélaire mais le symbole d’une allégeance commune. Loin d’affaiblir les liens existants, le Commonwealth va, en consacrant l’idée de nations sœurs, renforcer la coopération entre ses membres.

 

GANDHI. Apôtre charismatique du mouvement de libération nationale, Gandhi sait mobiliser artisans, paysans et ouvriers indiens contre le régime colonial, que les réformes Montagu-Chelmsford de 1920 n’ont guère fait évoluer. Sa philosophie empreinte d’hindouisme traditionnel, mais aussi d’éléments coraniques et bibliques, tend à une critique des valeurs occidentales, impropres à la libération de l’âme. Au-delà de l’indépendance, Gandhi aspire à surmonter les antagonismes sociaux et religieux de son pays. C’est avec ferveur qu’il dénonce l’intou- chabilité. Pour seul moyen d’action, il prêche la non-violence. Ses campagnes de désobéissance civile, très suivies, opposent aux autorités britanniques boycottage, grèves et jeûne. Contre les usines textiles, le mahatma prône la défense du tissage traditionnel, symbole d’une identité nationale si longtemps bafouée. Écarté du Congrès en 1923 par les partisans du Svaraj, c’est-à-dire de l’indépendance immédiate, Gandhi fait cavalier seul jusqu’en 1929, date à laquelle le refus opposé par les Britanniques au projet constitutionnel de Motilal Nehru rallie l’ensemble du parti aux méthodes gandhiennes.

LE COMBAT NATIONALISTE IRLANDAIS. Adopté par le Parlement britannique le 23 décembre 1920, le Government of Ireland Act, qui instaure la partition de l’île en deux entités autonomes, ne peut satisfaire les combattants de l’Armée républicaine irlandaise, l’IRA, engagés depuis 1916 dans la lutte contre les forces d’occupation britanniques. Aussi, c’est avec détermination que le chef du Sinn Fein Eamon De Valera rejette les concessions accordées par la Grande-Bretagne en dé-cembre 1921. Malgré les tentatives de médiation du parti travailliste irlandais, la guerre éclate alors entre les nationalistes, partisans du traité^ d’une part, et les unionistes, d’autre part. La proclamation de l’Etat libre d’Irlande le 6 décembre 1922 consacre la victoire des modérés. L’IRA rendra les armes peu de temps après. Persistant dans son refus d’accepter le traité, Eamon De Valera se sépare néanmoins du Sinn Fein, trop extrémiste, pour fonder le Fianna Fâil. Ses slogans républicains rallieront en septembre 1927 de très nombreuses voix face au Cumann na nGaedheal, le parti modéré du Premier ministre William Thomas Cosgrave.

 

AVIATION: LE DÉFI DE L’ATLANTIQUE. En 1919, l’Américain Raymond Orteig crée un prix de vingt-cinq mille dollars, destiné à récompenser le premier pilote qui traversera l’Atlantique sans escale. Dès 1920, les tentatives - et les échecs - se multiplient; les progrès techniques laissent néanmoins augurer une victoire proche. Le 8 mai 1927, les aviateurs français Charles Nungesser et François Coli décollent du Bourget à bord de l’Oiseau blanc en direction de New York. Le lendemain, quelques journaux imprudents annoncent leur réus- site. En fait, Nungesser et Coli ont disparu. Une enquête, effectuée soixante ans plus tard, révélera que les Français avaient bel et bien atteint le continent américain: l’Oiseau blanc s’est écrasé dans la région de Bangor, dans l’État du Maine. C’est un Américain âgé de vingt-cinq ans, pilote d’une compagnie de transport aérien de courrier, qui entrera dans l’histoire: le vendredi 20 mai 1927, Charles Lindbergh décolle de Roosevelt Fields à bord du Spirit of Saint Louis et après plus de trente heures de vol, atteint Le Bourget où l’attend une foule immense. Le défi de l’Atlantique est tombé.

L’ÂGE D’OR DE L’AVIATION. Les années vingt sont pour l’aviation la décennie de tous les records et celle d’un regain d’intérêt de la part du grand public. Les aviateurs qui ont participé à la Grande Guerre supportent difficilement l’inactivité et se lancent à corps perdu dans la course aux raids et aux records. Il s’agit à la fois de défricher les futures lignes aériennes et d’explorer les dernières parcelles inconnues du globe. De nouveaux instruments, tels l’indicateur de vitesse, l’altimètre, le compas ou la TSF installée à bord, améliorent les conditions de  vol et permettent l’accomplissement de nombreux exploits comme le premier vol de nuit, effectué entre Paris et Bucarest, le 25 août 1923, par Louis Gaudon. Le grand public s’intéresse de plus en plus à ces «fous volants». Avec la création de journaux comme les Ailes, le Document aéronautique ou les Cahiers d'aviation, une véritable presse spécialisée voit le jour. C’est aussi l’essor des grands meetings organisés par l’Aéroclub de France, qui attirent les foules sans distinction entre les milieux populaires et les milieux plus aisés: ainsi le 8 octobre 1920,20 000 personnes assistent au meeting du Buc.

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