Pourquoi m'arrive-t-il de penser ceci plutôt que cela ?
Publié le 20/07/2005
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Certes ce n'est pas peu si toutes ces choses appartiennent à
ma nature. Mais pourquoi n'y appartiendraient-elles pas ? Ne
suis-je pas encore ce même qui doute presque de tout, qui
néanmoins entends et conçois certaines choses, qui assure et
affirme celles- là seules être véritables, qui nie toutes
les autres, qui veux et désire d'en connaître davantage, qui
ne veux pas être trompé, qui imagine beaucoup de choses,
même quelquefois en dépit que j'en aie, et qui en sens aussi
beaucoup, comme par l'entremise des organes du corps ? Y
a-t-il rien de tout cela qui ne soit aussi véritable qu'il
est certain que je suis, et que j'existe, quand même je
dormirais toujours, et que celui qui m'a donné l'être se
servirait de toutes ses forces pour m'abuser ? Y a-t-il
aussi aucun de ces attributs qui puisse être distingué de ma
pensée, ou qu'on puisse dire être séparé de moi- même ? Car
il est de soi si évident que c'est moi qui doute, qui
entends, et qui désire, qu'il n'est pas ici besoin de rien
ajouter pour l'expliquer. Et j'ai aussi certainement la
puissance d'imaginer ; car encore qu'il puisse arriver
(comme j'ai supposé auparavant) que les choses que j'imagine
ne soient pas vraies, néanmoins cette puissance d'imaginer
ne laisse pas d'être réellement en moi, et fait partie de ma
pensée. Enfin je suis le même qui sens, c'est-à-dire qui
reçois et connais les choses comme par les organes des sens,
puisqu'en effet je vois la lumière, j'entends le bruit, je
ressens la chaleur. Mais l'on me dira que ces apparences
sont fausses et que je dors. Qu'il soit ainsi ; toutefois, à
tout le moins il est très certain qu'il me semble que je
vois, que j'entends, et que je m'échauffe ; et c'est
proprement ce qui en moi s'appelle sentir, et cela, pris
ainsi précisément, n'est rien autre chose que penser.
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