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Pourquoi nous trompons nous ?

Publié le 10/01/2011

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Dissertation de philosophie

 

Pourquoi nous trompons-nous ?

 

 

 

On remarque que l'énoncé ne dit pas que nous nous sommes trompés, mais que nous nous trompons. L'erreur dépendrait-elle de nous ? Comment le comprendre si nous sommes attachés à la vérité ? Alors par quels mécanismes s'explique l'erreur ? Et quelles raisons justifieraient qu'on y reste ?

Se tromper signifie couramment commettre une erreur, il s'agit donc ici de déterminer les origines de l'erreur, c'est-à-dire des affirmation fausses. D'abord l'erreur se distingue de la faute, qui engage notre responsabilité morale, et de l'illusion, qui est une mauvaise perception ou une mauvaise représentation. l'erreur provient toujours de notre jugement. Nous pouvons alors nous demander si c'est la faculté même du jugement qui est faible et qui engendre nécessairement les erreurs, mais alors c'est que nous serions déterminés à l'erreur est incapable de vérité, ou si au contraire, l'erreur ne constitue qu'une privation provisoire de connaissances, l'erreur proviendrait alors du fait que nous outrepassons nos capacité sur le moment. Cependant, l'erreur pourrait-elle pour autant être évitée ? Ici, nous pouvons nous reporter aux règles de la méthode énoncées par Descartes dans le Discours de la méthode et Bachelard dans la formation de l'esprit scientifique. Ils montrent ainsi comment des obstacles à notre connaissance se constituent.

 

Pour quelle raison faisons-nous des erreurs ? Faire une erreur est différent de faire une faute. Lorsque l'on fait une faute on est sensé connaître une règle et la respecter. Par exemple, on dit faire une faute d'orthographe et non une erreur d'orthographe car l'individu est sensé maîtriser la langue. Le fait de faire une erreur est dont involontaire. Les réponses à cette question peuvent être multiple, cela peut être dû à l'incompréhension, la précipitation, l'inattention, la confusion, l'imprécision, etc. Cependant le mécanisme de l'erreur est plus complexe. Il s'agirait en fait, d'une infraction à certaines règles de réflexion, ces règles ont été établies par le célèbre philosophe Descartes que retrouvons dans son oeuvre Règles pour la direction de l'esprit, il en a établi quatre. La première a pour sujet l'évidence, car une chose ne peut être considérée comme vraie que si on connait sa vérité, elle est indubitable. La deuxième est le principe de l'analyse consistant à diviser un problème en plusieurs petits problèmes et en les examinant arriver à résoudre le problème initial. La troisième est le principe de synthèse qui consiste à être capable d'articuler les éléments dont on dispose pour arriver à atteindre la vérité. Et la dernière est la règle de l'exhaustivité, il s'agit du souci de faire le tour de la question, reprendre l'ensemble pour conclure sans oublier aucun élément fiable. Ainsi on peut dire que nous faisons des erreurs parce que nous n'avons pas les connaissances nécessaires ou parce que nous faisons une infraction aux règles cartésiennes. D'après Descartes et Kant, je me trompe lorsque je outrepasse les limites de mon entendement, c'est à dire que je commets une erreur lorsque j'enfreins ce qui est de l'ordre du bon sens et du compréhensible.

 

Pour quelle raison nous mentons-nous les uns les autres ? Mentir est le fait d'exprimer quelque chose alors que l'on pense autre chose d'après Saint Augustin. Il étudia le mensonge afin de donner cette définition. Il explique qu'il ne suffit pas d'exprimer quelque chose de faux pour mentir car s'il on croit ou s'il on a l'opinion que ce que l'on dit est vrai, on ne ment pas. Le but du mensonge est l'intérêt. Soit dans l'espoir d'en tirer des profits, soit par moquerie, de s'amuser au dépend de celui qu'on abuse, soit pour manipuler celui qu'on abuse. Le mensonge est la volonté de tromper cela révèle une intention délibérée, mentir est donc un fait intentionnelle.

 

Pour quelle raison nous mentons-nous à nous-même ? Cette question est surement la plus complexe car la première relevée une action involontaire et la deuxième une action intentionnelle alors que celle-ci relève une certaine ambigüité, se mentir est volontaire ou non ? On pourrait presque dire qu'elle fait le lien entre les deux autres. Cette question est complexe car elle implique une dualité car l'individu tient deux rôles à la fois car on est celui qui ment et donc celui qui sait qu'il ment. Mais on est aussi celui qui est abusé mais qui ignore qu'il l'est. On est donc la personne qui sait et qu'il ignore en même temps, on aboutit donc à une contradiction. On peut savoir et refuser de savoir, on est donc dans une espèce de refus, un refus de la réalité. On se referme donc dans une illusion qui est plus confortable que la réalité, c'est ce qu'explique Freud dans L'avenir d'une illusion. L'ambigüité est remarquable, il y a un refus conscient de la nouveauté et une volonté inconsciente de se mentir. Nous nous dissimulons ce qui nous est intolérable, nous nous trompons donc par intérêt, c'est la satisfaction d'un intérêt inconscient. L'intérêt est de nous épargner des sentiments et des émotions difficilement acceptables, l'erreur a donc aussi un rôle pour l'affectivité.

 

Les raisons pour lesquelles nous nous trompons sont des erreurs intentionnelles ou non. Il y a différentes manières de se tromper : commettre une erreur, mentir et se mentir à soi-même. Le mécanisme de l'erreur est tout aussi complexe, le tout est de l'éviter. Pour cela, il suffit de suivre les quatre règles établies par Descartes. On comprend donc que l'erreur est due à une méconnaissance ou à l'infraction à ces règles.

D'après les trois idées vues précédemment, on constate que les causes de l'erreur sont de l'ordre du « négatif » car on se trompe par méconnaissance ou par intérêt. Cependant, ne pouvons-nous pas désirer se tromper ? L'idée a été étudié par de nombreux philosophes mais notamment par des psychanalystes car cela relève d'une étude complexe sur l'esprit et la méthode de réflexion. C'est notamment Freud, fondateur de la psychanalyse, qui utilisa cette méthode d'investigation psychologique visant à élucider la signification inconsciente des conduites et dont le fondement se trouve dans la théorie de la vie psychique afin de comprendre l'esprit et la pensée humaine.

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