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Privatisations populaires

Publié le 22/02/2012

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9 avril 1986 -   Les nationalisées de 1982, groupes industriels comme banques, confirment leur redressement alors même que les élections de mars 1986 portent au pouvoir une majorité de droite dont le programme de " libéralisation " économique fait de la privatisation des entreprises publiques un élément-clé. En défaisant les nationalisations de 1982 réalisées par les socialistes, mais en s'attaquant aussi à celles opérées antérieurement par le général de Gaulle, le gouvernement de Jacques Chirac entend donner une plus grande liberté aux entreprises concernées. En leur permettant de faire appel sans contrainte au marché financier, il veut alléger d'autant les finances de l'Etat actionnaire soumis à la rigueur budgétaire. Enfin, Edouard Balladur, ministre d'Etat chargé de l'économie, des finances et de la privatisation, voit également dans la dénationalisation l'occasion de transformer la société française en favorisant l'émergence d'un actionnariat populaire et d'un actionnariat salariés. Noyaux durs    Le programme du gouvernement est ambitieux. Il porte sur soixante-cinq entreprises dans l'industrie, la banque, les assurances et la communication. Un enjeu de 200 à 300 milliards de francs, bien supérieur à ce qu'ont pu réaliser les autres pays occidentaux qui ont lancé le mouvement-RFA, Grande-Bretagne ou Canada. Le gouvernement avait prévu de privatiser par voie d'ordonnance. Devant l'opposition du président de la République, il devra se résoudre à utiliser la voie parlementaire classique. La mise en oeuvre des privatisations porte l'empreinte du ministre d'Etat. C'est lui qui décide du prix de mise en vente des privatisées, tout comme de la constitution des " noyaux durs ", ces groupes d'actionnaires censés stabiliser, pour un temps, une partie du capital des sociétés rendues au privé, aux côtés des petits porteurs, des salariés et des étrangers ( 20 % du capital au maximum).    Le programme de privatisation lancé à l'automne 1986 avec la mise en vente de Saint-Gobain fait un tabac auprès des Français jusqu'à l'été 1987. Des millions de souscripteurs se disputent les titres de Paribas, du CCF, de la Société générale, d'Havas ou de TF1. Mais le krach du 19 octobre 1987 vient mettre un terme à cette euphorie. Suez, mise en vente à la veille du krach, connaîtra une introduction en Bourse catastrophique en dessous même du prix de cession des titres.    La privatisation de Matra, prévue pour fin octobre, ne sera effective qu'en janvier. Quant à la suite du programme-notamment les assurances, avec l'UAP et les AGF,-elle est reportée après les élections présidentielles. Au total, en quatorze mois, le gouvernement aura réalisé plus de 40 % de son programme de privatisations avec douze opérations de marché et deux ventes de gré à gré. CLAIRE BLANDIN Bilan du septennat, 1988

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