Devoir de Philosophie

Quelle différence y a-t-il entre désirer et vouloir??

Publié le 19/01/2011

Extrait du document

Dissertation de philosophie

 

 

 

 

 

Quelle différence y a-t’il entre désirer et vouloir ?

 

 

 

 

Le terme désirer vient du latin « desirate « et signifie un sentiment de manque. On peut alors considérer ce mot comme une tentation à tendre vers une source possible de satisfaction ou de plaisir. Le fait de vouloir quant à lui, provient du nom latin  « volo «, qui signifie « je veux « et qui a une connotation positive car il a la même racine que le nom latin « voluptas «, c'est-à-dire le plaisir. On peut le considérer comme un désir allègre qui est tourné vers le futur, l’avenir. Par delà cette définition peut-on émettre une telle différence entre ces deux termes ? Vouloir est-ce une condition pour désirer ? Le fait de désirer ne prédomine t-il pas sur la volonté ? Leurs différences ne résident elles pas alors dans la difficulté de leurs articulations ?

Nous développerons ici l’idée que vouloir, conduit à désirer et qu’en son absence nous ne désirons plus. « Malheur à celui qui n'a plus rien à désirer « (Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse. 1961, VIème partie, lettre VIII), rousseau décrit ici l’abculence, c'est-à-dire l’absence de volonté. Effectivement, de certaines raisons comme une déception, une dépression, un dégout de tout peut nous pousser à ne plus rien vouloir. Ce phénomène pousse notre capacité à désirer vers le néant, on peut alors émettre l’hypothèse qu’il faudrait vouloir pour désirer. Par exemple notre énergie mentale se voit fortement diminuée, et il nous est alors impossible de cibler notre esprit vers un objet plutôt que sur un autre, c'est-à-dire de choisir ce que l’on désire le plus. Le désir est souvent voué à une souffrance, à une insatisfaction ; Pour Épicure, le calcul (ou « arithmétique «) des désirs s'oppose à la fois à l'ascétisme, où l'on se contente d'une vie frugale pour respecter une loi morale, et à la débauche, qui entraîne des souffrances du corps et des troubles de l'âme. Par exemple, pour le corps, boire de l'alcool est agréable, mais peut entraîner la déchéance physique ; et pour l'âme, l'amour est la suppression d'un manque, mais peut entraîner la douleur du fait qu'une union parfaite est impossible. Ainsi, on peut mettre aussi l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets. Malgré tout le désir réside dans la volonté de vivre.

Précédemment nous avons envisagé le désir comme provenant de notre volonté consciente qui nous faisait alors sortir de l’apathie. Mais nous pouvons considérer la différence entre la volonté et le désir différemment, en émettant le fait que le désir peut être émit inconsciemment. En effet, le désir peut être inconscient comme nous le montre la psychanalyse de Freud qui fait de l’inconscient le réservoir des désirs. Ceux-ci provenant alors, de pulsions inconscientes gouvernées par le plaisir dans le but d’assouvir des désirs même si pour lui, il n'y a pas d'essence originelle du désir, pour désirer il faut avoir l'impression de revoir quelque chose et ce qui est ainsi réanimé est lié au besoin, le désir est donc pris dans l'après-coup du besoin. De plus, pour Freud, les rêves sont des réalisations des désirs. « Le désir est l'excitateur du rêve, la réalisation de ce désir forme le contenu du rêve. «(Introduction à la psychanalyse). Ainsi ce que nous prenons pour de la volonté ne serait que des désirs masqués par l’inconscience. Nous pouvons alors dire que c’est l’intensité du désir qui mène la volonté à s’exercer de façon plus ou moins forte dans les moyens qu’elle emploie pour le réaliser. Le désir prédomine donc la volonté par le fait de son inconscience.

 

Même si comme nous l’avons vue précédemment la volonté et le désir sont différents il ne faut pas en oublier les liens étroits qu’ils entretiennent. Car que serait le désir sans la volonté ? Le fantasme est l’élément clé qui donne réponse à cette question, celui-ci se constitue uniquement dans l’imaginaire car il ne s’emplit pas de volonté réelle. Chez Jacques Lacan, « le fantasme est un montage grammatical où s'ordonne suivant divers renversements le destin de la pulsion, de telle sorte qu'il n'y a plus moyen de faire fonctionner le « je « dans sa relation au monde qu'à le faire passer par cette structure grammaticale « (Revue Scilicet 1970). Mais qu’est alors la volonté sans le désir ? Ce ne serait qu’une volonté comédienne car elle agit sans but, sans désir profond, il résulterait de cette action de l’ennui. Cette action est alors mise à contribution de la distraction du sujet. On peut alors aborder la pensée technicienne qui selon Alain est celle qui essaie avec les mains au lieu de chercher par la réflexion. On peut dire alors que le désir, comme la volonté, recèlent chacun d’une logique, une légitimité qui leur est propre, nous amenant à conclure que l'on naît humain par l'éveil du désir, et qu'on le devient par l'exercice de sa volonté.

 

 

 

 

En conclusion à cette analyse, la différence entre ce deux termes ce fait d’elle-même par leurs définitions, mais chacune constitue un part de l’autre. On peut alors dire que la volonté et le désir sont deux aspects qui interagissent ensemble dans nos actes. L’une ne pouvant aller sans l’autre sans conséquences. Chaque philosophes comme Freud, Lacan, Nietzche, et d’autres on un avis sur le désir ou la volonté et chacun fait alors varier les liens qui y résident. On ne peut conclure qu’en émettant le principe que le désir de résultat de cette analyse va de fait avec la volonté de la réaliser.

Liens utiles