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Quelle est l'importance de la Métis dans l'Odyssée et quel rôle joue-t-elle dans l'histoire d'Ulysse ?

Publié le 24/09/2010

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histoire

 

LA METIS

 

Le mot métis vient du grec ancien et signifie littéralement « le conseil, la ruse «. C’est une stratégie de rapport aux autres et à la nature reposant sur la ruse et l'intelligence.

Elle n'est pas désignée par un autre terme courant dans la langue française. La métis a alors valeur de concept d'analyse et permet de produire du sens sur des situations complexes dans lesquelles se mêlent le conseil, l’intelligence et la ruse. La métis permet également de décrire la complexité et la polyvalence du héros.

La métis est une valeur grecque plusieurs fois évoquée dans les textes de l’époque et mise à l’honneur dans l’Odyssée, poème attribué à l’aède Homère. 

 

 

I)  La métis définition et caractéristiques

a) Mythologie

Dans la mythologie grecque archaïque, Métis est une Océanide, c'est-à-dire une nymphe des eaux, fille d'Océan et de Téthys, qui est la personnification de la sagesse et de l'intelligence rusée. Les Océanides sont au nombre de trois mille et chacune d’entre elle est la gardienne d’un lac, un fleuve ou un point d’eau. 

Métis est également connue pour avoir été la première épouse de Zeus. Ce dernier l’aurait longtemps convoité mais elle se métamorphosait constamment pour lui échapper jusqu'à ce qu’il arrive à l’avoir. Elle tomba alors enceinte. Un oracle de Gaia déclara que l’enfant serait une fille et que si Métis enfantait de nouveau, le fils qu’elle porterait détrônerait Zeus, de la même manière que Zeus avait détrôné Cronos et que Cronos avait détrôné Ouranos. C’est pour cette raison que Zeus avala Métis. Par ailleurs, il s’inquiétait des pouvoirs de Métis, et il voulait les acquérir en l’avalant.  Si Métis a été avalée par Zeus et qu’elle n’a donc pas vécu beaucoup d’aventures dans la mythologie, dans les théogonies (généalogie des dieux dans une mythologie) attribuées à Orphée, Métis a une grande importance puisqu’elle apparait comme une grande divinité primordiale dans la constitution du monde.

 

Ainsi, Métis est la mère d’Athéna, déesse de la guerre, des artisans, des artistes et surtout de la sagesse. Elle témoigne de sa ruse aux côtés d’Ulysse tout au long de l’Odyssée, elle lui apporte son soutien aussi bien au près des dieux qu’au près des hommes, elle veille sur lui et l’aide à élaborer des stratagèmes. 

 

Le mot « métis « reprend toutes les caractéristiques de ce personnage hors du commun. Il désigne une forme particulière d’intelligence, de ruse et de prudence avisée. La métis consiste en particulier à « se mettre dans la peau de l'autre «, à adopter un instant sa « vision du monde « pour imaginer ce qu'il ne va pas voir, ce qui va lui échapper. Une condition nécessaire au déploiement de la métis est le plus souvent la nécessité de « sauver sa peau «.

 

b) les caractéristiques

 

La Métis s’exerce dans toutes les situations, toujours dans un but bien défini : celui de triompher dans un domaine de l’action, d’atteindre l’efficacité. La Métis requiert de multiples savoir-faire utiles à la vie comme la maitrise de l’artisan dans son métier, les tours magiques, l’usage des philtres et des herbes, les ruses de guerre, les tromperies et les débrouillardises en tout genre. Ainsi la Métis est la faculté de se sortir de toutes les situations en mobilisant tout son savoir, ses connaissances et en faisant au mieux avec le minimum. 

L’un des caractères essentiels de la Métis est qu’elle s’oppose à l’emploi de la force. Ainsi l’homme qui use de la Métis s’oppose au guerrier qui n’a d’autre ambition que de tuer, sans se soucier de la méthode ou de la manière de faire. Celui qui use de Métis fait en sorte d’éviter d’avoir recours à la force ou à la violence. Cependant, la métis induit également des procédés qui ne sont pas toujours moraux pour faire triompher celui qui était donné perdant. Le triomphe par l’utilisation de la métis est donc assez ambigu puisqu’il peut apparaitre comme une fraude ou une tricherie. Ainsi cela pourra être considéré comme une ruse déloyale, de la perfidie et de la traitrise. Au contraire, une victoire grâce à la métis peut provoquer de l’admiration puisqu’elle aura surpris d’avantage, le plus faible ayant contre toute attente trouvé en lui assez de ressources pour mettre le plus fort à sa merci. 

En outre, la métis s’exerce dans un temps très court, où chaque instant a son importance. Le héros sera alors concentré dans les événements présents tout en anticipant l’avenir et en réactivant son expérience et ses connaissances passées. 

Pour s'orienter dans le monde du changement, de l'instable, pour maîtriser le devenir il faut utiliser la ruse. L'intelligence doit se faire elle-même mouvance, polymorphie et retournement. L’homme de la métis est toujours aux aguets, sans cesse prêt à bondir ; il agit dans le temps d’un éclair.

Pourtant même si l’action est rapide, elle n’est pas impulsive ; tout est réfléchi et anticipé. Les décisions sont prises en connaissance de cause grâce au savoir du héros. 

De plus, la métis est multiple et diverse. Ulysse est expert en ruses variées, il mobilise des connaissances en plusieurs domaines et c’est la combinaison de toutes ces connaissances qui fait le succès du héros. Ulysse sait tout faire, et peut donc se sortir de toutes les situations ; il n’est jamais pris de cours. Sa pensée est sans cesse en mouvement, s’adaptant à toutes les situations et à la succession des événements en se pliant à l’imprévu des circonstances. Souple et malléable, la métis épouse le réel et permet une efficacité à toute épreuve. 

La métis est également une puissance de tromperie qui agit par déguisement, ne révèle pas ses intentions, et c’est de la que provient l’effet de surprise qu’elle produit. 

 

c) Les  représentants de la métis : 

 

Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, est la fille de Métis. C’est une déesse qui a donc hérité de la ruse de sa mère. Athéna est en effet un autre personnage hormis Ulysse qui représente la métis dans l’Odyssée. Comme Ulysse, Athéna est un personnage astucieux, la déesse établit même une comparaison entre Ulysse et elle. De plus, les deux personnages sont reconnus comme êtres d’excellence en matière de finesse et d’astuce. Deux tournures expriment ainsi leur suprématie : « le premier des hommes « fait écho à « fameuse entre tous les dieux «. Athéna accompagne et protège Ulysse tout au long de ses aventures, elle parvient à convaincre son père Zeus qu’Ulysse doit rentrer chez lui alors que c’est Poséidon, dieu plus puissant qu’elle, qui est responsable de l’errance d’Ulysse. Elle a attendue que Poséidon soit chez     « les visages noirs « pour présenter sa requête aux dieux, ce qui témoigne de sa ruse. Par ailleurs elle aide Ulysse à élaborer des stratagèmes qui lui sont d’un grand secours, et ce à plusieurs reprises. Elle apparait à Nausicaa en rêve pour lui suggérer d’aller laver son linge, de sorte qu’elle rencontre Ulysse. Elle donne également de la force et du courage à la jeune fille afin qu’elle ne s’enfuit pas, contrairement à toutes ses servantes. (Chant VI) Transformée en petite fille, elle le conduit au palais d’Alcinoos et lui indique comment se comporter avec Alcinoos et son épouse Arété. (Chant VII). Plus tard, lorsqu’Ulysse rentre à Ithaque, Athéna vient à sa rencontre sous les traits d’un berger en lui ayant brouillé l’esprit de tel sorte qu’il ne reconnut pas sa patrie. 

Ainsi, elle diffère malicieusement le nom d’Ithaque créant un effet de suspense, digne d’une scène de révélation théâtrale. Athéna se joue de l’attente d’Ulysse qui ne l’a pas reconnue. 

Elle est ensuite sa complice dans la préparation du massacre des prétendants de Pénélope. 

 

Cette dernière est également un personnage qui use de métis. Loin de l'épouse délaissée pleurant son mari perdu, Pénélope ne se soumet pas et résiste par la ruse et l'intelligence. Elle invente un stratagème : tisser un linceul pour Laërte, le père d'Ulysse, et promettre de choisir un nouvel époux quand ce linceul sera achevé ; mais chaque nuit, elle défait ce qu'elle a tissé la journée. Cela lui permet de gagner du temps. 

Elle ne place pas non plus son fils Télémaque sur le trône car elle sait qu'alors, il serait en danger de mort puisque les prétendants auraient vite fait de conspirer contre lui. 

Elle est décrite comme étant très belle dans le poème. Les prétendants lui font une cour assidue. Mais à travers elle, c'est Ulysse qu'ils visent. Pénélope voit donc ses attraits accrus parce qu'elle est l'épouse d'Ulysse. L'épouse rusée les prend à leur propre piège : si elle avait refusé immédiatement leurs avances, elle aurait peut-être été tuée ; mais en les faisant attendre, elle se préserve, et son fils avec elle. 

Pénélope a appris à se défendre des ruses masculines pendant qu'elle était seule. Aussi est-elle très méfiante quand Ulysse se dévoile à elle après la compétition de tir à l'arc. Elle le soumet à des questions très intimes afin d'éprouver son identité. 

Homère présente Pénélope comme une épouse totalement fidèle, courageuse, et tout aussi rusé que son mari. 

 

II)  La Métis d'Ulysse

a) Ulysse, figure représentative de la Métis

 

Chez Homère, le personnage d'Ulysse est l'incarnation humaine de la mètis, avec toute la dimension de son savoir-faire, de ses ruses et de son habileté à se jouer et jouer de la langue. 

Ulysse a plusieurs surnoms mais ceux qui reviennent le plus souvent mettent en valeur son ingéniosité. Parmi les qualificatifs d’Ulysse on retrouve « l’inventif «, « l’industrieux «, ou « l’ingénieux «. C’est à lui que les Grecs durent leur victoire sur Troie assiégée depuis dix ans, grâce au stratagème du cheval de bois dans lequel se cachèrent les soldats Grecs  et que les Troyens imprudents et curieux tirèrent à l’intérieur de leurs remparts. Ulysse recourt à son ingéniosité dès qu’il est dans une situation périlleuse, mais aussi par goût. Il aime se mettre à l’épreuve, tester sa Métis et en témoigner face aux autres. On voit qu’il tire une certaine jouissance de ses triomphes par l’usage de la Métis. 

Ainsi au chant IX, pour vaincre le cyclope Polyphème, il imagine de l’enivrer et de l’aveugler avec un pieu, puis il fait sortir ses compagnons de la grotte en les cachant sous le ventre des béliers :

« Mais je me demandais comment nous en tirer au mieux, 

Cherchant quelque moyen, pour mes compagnons et pour moi,  

D’échapper à la mort. J’ourdissais cent tours et cent ruses,  

Car notre vie était en jeu, et le désastre proche. 

Or voici le projet que mon cœur jugea le plus sage « (vers 420-424) 

 

On notera l’importance de l’imagination et de l’anticipation. Ulysse imagine le stratagème avant son exécution et c’est la l’une des caractéristiques de la Métis. Par ailleurs, le héros ne cherche pas n’importe quelle solution qui le sortirait de cette situation, mais la meilleure et la plus avantageuse pour tous. 

La prudence et la dissimulation sont deux traits dominants de son caractère qui accompagnent son esprit inventif. En effet, pour se protéger, il entretient le mystère sur son identité, comme au chant VIII chez les Phéaciens à qui il ne révèle son identité que très tard lorsqu’ Alcinoos la lui demande, mais aussi au chant XIII à son retour à Ithaque avec Athéna, où il se fait passer pour un Crétois. D’ailleurs Athéna le lui reproche en souriant : 

 

« Il serait fourbe et astucieux, celui qui te vaincrait 

En quelque ruse que ce soit, fût-il un dieu ! 

Ô malin, ô subtil, ô jamais rassasié de ruses, 

Ne vas – tu pas, même dans ton pays, abandonner 

Cette passion pour le mensonge et les fourbes discours ? « (vers 291-295) 

 

b) Un orateur doué

 

Ulysse, c’est aussi le héros habile en paroles. Les mots sont des armes pour lui, il les utilise pour se sortir de bien des situations. Ainsi, la parole d’Ulysse n’est jamais irréfléchie. Il peut se montrer calculateur et chaque mot et dit en anticipant la réponse et l’orientation que prendra la conversation. 

Ces paroles peuvent également très persuasives, dans le but de s’extraire des pires situations. Ainsi, il sait faire à Calypso les compliments qui calment sa colère au chant V, pour obtenir son aide dans son départ : 

« L’ingénieux Ulysse alors lui répondit : 

Pardonne –moi, royale nymphe ! Je sais moi aussi

Tout cela ; je sais que la très sage Pénélope 

N’offre aux regards ni ta beauté ni ta stature :

Elle est mortelle, tu ignores l’âge et la mort. « (vers 215-219) 

 

Au chant VI, à son arrivée chez les Phéaciens,  il parle à Nausicaa avec adresse et flatterie pour lui demander un vêtement et son aide pour le conduire au palais du roi, son père Alcinoos : 

« Tout compte fait, ce qui lui parut le meilleur

Fut de dire à distance des mots doux comme le miel, 

Craignant de la blesser s’il lui embrassait les genoux, 

Sans attendre, il lui tint ce doux astucieux discours : 

« Reine, j’embrasse tes genoux ! Es tu femme ou déesse ? 

Si tu es l’un des dieux qui possèdent le ciel immense, 

C’est à la fille du grand Zeus, à la pure Artémis, 

Que ta beauté, ton port et ta grandeur te font pareille !

Si tu es des mortels qui ont sur terre leur demeure, 

Trois fois heureux ton père et ta royale mère, 

Trois fois heureux tes frères : car leur âme sans nul doute, 

Est toujours grâce à toi par le bonheur illuminée,

Qui regardent fleurir la danse telle fleur ! « (vers 145-157) 

 

Au chant VII, arrivé au palais du roi, il implore la reine Arété, il excuse Nausicaa auprès de ses parents, et il échange des compliments avec Alcinoos. Il s’adresse à Arété en la considérant comme « égal aux dieux « (vers 146), et Nausicaa est qualifiée « d’irréprochable « (vers 303). 

Par ailleurs, Ulysse a la subtilité de se présenter modestement pour mieux faire valoir les exploits qu’il raconte. Ainsi lorsqu’ Alcinoos le prend pour un dieu, Ulysse répond : 

« Renonce, Alcinoos, à cette idée : je ne ressemble

Aux Immortels qui possèdent le ciel immense

Par la taille ni par le port : je ne suis qu’un mortel.

L’homme le plus chargé de misère que vous sachiez, 

Voila celui à qui mes souffrances me font pareil ! « (vers 208-212) 

Par ces paroles, Ulysse cherche à susciter la pitié de ses hôtes, mais également à les impressionner par sa modestie, son courage, son endurance et sa vaillance. 

 

Avec le Cyclope, au chant IX, il se sauve grâce à son intelligence. Il prépare la ruse en disant au Cyclope se nommer « Personne «, puis il l’aveugle dans son sommeil à l’aide d’un pieu durci au feu après l’avoir enivré. Pendant qu’Ulysse et ses compagnons s’enfuient, les autres cyclopes demandent à Polyphème la cause de sa souffrance : 

« Quel mal t’accable, Polyphème, pour que tu cries ainsi […]

Serait-ce qu’on te tue par la ruse ou la force ? « 

Le cyclope répond alors : 

« Par ruse, et non par force, amis ! Mais qui me tue ? Personne ! « (vers 408)

 Puis Ulysse se moque de lui après lui avoir échappé avec ses compagnons. 

 

c) Un héros qui se sort de toutes les situations

 

Au fil de la lecture, nous sommes témoins de l’ingéniosité d’Ulysse et de sa capacité à se soustraire à toutes les situations auxquelles il doit faire face.

Si nous devions choisir un épisode afin de représenter la métis d’Ulysse, c’est sans aucun doute la rencontre entre Ulysse et Polyphème qui serait choisie. En effet, lors de ce passage, Ulysse n’est aidé par aucune divinité et n’a que son intelligence pour faire face au Cyclope, à la stature de mastodonte qui lui fait face. Ce face à face qui rappelle celui de David et Goliath prouve une fois de plus 

que les muscles ne l’emportent pas toujours sur la finesse d’esprit car ce n’est que par la force de son esprit que le héros triomphe du Cyclope.

 

III- L'Odyssée, ode a la métis 

a) L'Odyssée opposée à l'Illiade

Le thème de l’Iliade est la guerre de Troie dans laquelle s'affrontent les Achéens venus de toute la Grèce et les Troyens et leurs alliés, chaque camp étant soutenu par diverses divinités comme Athéna, Poséidon ou Apollon. Ainsi l’Iliade raconte de multiples combats, collectifs ou individuels où s’illustrent des figures connues pour leur courage et leur valeur au combat comme Ajax, Hector, Achille ou Patrocle. Finalement les Achéens l'emportent grâce à la victoire d'Achille qui tue le chef troyen en combat singulier, mais surtout grâce à Ulysse.

L'Iliade raconte donc les circonstances et le déroulement de la guerre de Troie et amorce le portrait du valeureux Ulysse, qui fut à l'origine de la ruse du cheval de Troie qui permit de remporter la guerre. Ainsi, l’Iliade fait un récit guerrier, dans lequel sont présents un grand nombre de soldats célèbres pour leur force et leur courage.

L'Odyssée commence 10 ans après la guerre de Troie, et va se concentrer, comme l'indique le titre ( Odyssée signifiant « le voyage d'Ulysse « en grec), sur le personnage d'Ulysse, qui, victime d'une malédiction et de l'acharnement de Poséidon (dont il a aveuglé le fils, le Cyclope Polyphème), ne parvient pas à revenir chez lui après la guerre pour retrouver son royaume d'Ithaque, sa femme Pénélope et leur fils Télémaque. 

Ainsi, contrairement à l’Iliade qui place la force des combatants comme valeur principale, l’Odyssée fait l’éloge de la ruse, de la finesse, de la subtilité et de toutes les caractériques de la métis. Ulysse ne surmonte pas les obstacles par la force mais par la ruse, il apparait comme un esprit malin et cette faculté est mise à l’honneur puisqu’il triomphe d’ennemis plus fort que lui et qu’il rentre chez lui, grandit par toutes ses expériences. L’évolution et le changement entre l’Iliade et l’Odyssée traduit donc également l’évolution de la pensée humaine et de ce que les grecs posaient comme valeur.  

 

b) Evolution du personnage du début à la fin 

Au début du récit, le personnage d’Ulysse ne se distingue pas par sont intelligence,  il use de la force avec ses compagnons, notamment lors du massacre des Cicones. Ils agissent comme des brutes qui ne respectent rien et ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes. Pourtant on constate une évolution dans le comportement d’Ulysse. Plus le récit suit son cours et plus le héros s’en remet à la force de l’esprit pour venir à bout des péripéties. Au début, Ulysse est aidé lors de son aventure. Ainsi, Hermès va lui donner le breuvage qui va lui permettre de ne pas se faire abuser par Circé, qui va à son tour lui indiquer comment profiter du chant des sirènes sans succomber à leur charme meurtrier.

Ulysse va, au fil du récit, évoluer de telle sorte qu’il n’aura plus besoin des divinités pour lui venir en aide. Il tire profit de ses mésaventures, cela devient des expériences qui lui seront profitables par la suite. Il apprend à être de plus en plus rusé et sa méfiance le poussera même à cacher sa véritable identité à Athéna lors de son retour à Ithaque. Ainsi Ulysse évolue à tous points de vue, son intelligence s’enrichit de ses expériences, il devient plus adroit, plus prudent et maîtrise de mieux en mieux cette faculté qu’est la métis.

 

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