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Quelle(s) image(s) des rois et des puissants les liasses au programme donne t-elle ?

Publié le 23/11/2010

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Introduction : Pour Pascal, écrivain et janséniste  du  XVII ème Siècle  , seul Dieu est grand et parfait .L'homme est faible et misérable comme il le montre dans les huit premières liasses de ses Pensées. Cependant, le roi et les puissants sont des figures récurrentes dans les fragments au programme. Les rois et les puissants sont  t-ils  des êtres d'exception ou bien ne sont-ils que des êtres comme les autres, aussi misérable, sinon plus ? Nous verrons dans un premier temps que le pouvoir du roi et des puissants est illégitime et arbitraire et dans un deuxième temps  que même si ce pouvoir est illégitime, il doit être respecté.

 

I) Le roi et les puissants ont un pouvoir illégitime et arbitraire.

 

Tout d'abord, nous allons voir que le roi et les puissants ont un pouvoir illégitime et arbitraire.

Pour commencer, on peut voir ce que pense le peuple du roi (nous savons que ces opinions sont saines et malsaines au fragment 86):

-le roi est et a une autorité incontestable: l'histoire parle pour lui et le droit (héréditaire: ne garantit en rien le mérite. On peut le voir dans plusieurs fragment:

- fragment 28: comparaison avec le commandement à bord d'un bateau "On ne choisit pas pour gouverner un vaisseau celui qui est de la meilleur maison"

- fragment 55: c'est une sottise d'avoir un seul au commande d'un pays et qui est plus intéressé dans l'affaire

- fragment 23: "[...] Et de là viennent ces mots: le caractère de la divinité est empreint sur son visage, etc." c'est difficile de croire à sa divinité. A force d'inspirer respect et terreur on finit par tout croire..) de naissance ne peut être qu'un droit légitime.

- il a une force (fragment 54: qui peut venir de la tyrannie) à laquelle il faut obéir et une justice respectable.

il est tellement exceptionnel que certains voient en lui une origine divine (monarchie absolu de droit divin).Le peuple confond la fonction et la personne. Cette opinion du peuple est fausse mais nécessaire au peuple (nous verrons plus tard pourquoi).Pascal critique la royauté et non un roi précis. Bien qu'ayant vécu sous une monarchie de droit divin et ayant connu les contestations de la Fronde, Pascal ne cite jamais de rois français contemporains. Il cite des rois d'autres pays, au fragment 58, ou d'autres époques : Persée au fragment 13, Salomon au fragment 65 et Cléopâtre au fragment 44.Il observe la royauté et non tel ou tel roi, la figure du roi en tant que personne investie d'un pouvoir. Mais ce pouvoir vient de la vanité.

 

C'est l'apparence et les serviteurs qui font que le roi est respecté. On peut le voir dans les fragments 17 et 88. Cela vient de la vanité. Le roi et les puissants ont le pouvoir car le peuple les respecte. Ils dépendent d'eux pour avoir le pouvoir. On peut le voir dans les fragments 23 et 24.

 

Le peuple ne renverse pas l'ordre établit car cet ordre vient de la coutume et de l'imagination. Le fragment 93 est caractéristique de cela. Il y a un phénomène d'intertextualité avec les Essais de Montaigne. "Cannibales se rient d'un enfant roi" démontre que dans les autres cultures on trouve bizarre qu'un enfant détienne le pouvoir. Cela montre l'étrangeté de l'hérédité du pouvoir.

 

Le roi est vaniteux, comme les autres hommes. Il a de la présomption, de l'amour propre, un désir de gloire comme on peut le lire dans les fragments 13 et 44. Il a aussi un désir de conquête au fragment 45 avec l'exemple de César. Le roi et les puissants souffrent comme les autres hommes. Pascal le montre dans le début du fragment 127: "La dignité royale n'est-elle pas assez grande d'elle-même pour celui qui la possède pour le rendre heureux par la seule vue de ce qu'il est?".

 

Le roi est l'exemple de toutes les misères. On peut le voir de plusieurs façons :

- L'inconstance du destin avec Persée (fragment 13), avec les rois déchus ou décapités du fragment 58. Cela dénonce la stabilité illusoire à l'origine du pouvoir et des états. - L'injustice, au fragment 55.

- Le paradoxe de la condition humaine: Salomon et Job, grandeur et misère..Le roi constitue donc l'hyperbole de la condition humaine et c'est l'exemple extrême de la fuite dans le divertissement. Le roi et les puissants ont donc besoin du divertissement comme dans les fragments 36, 126 et 127.

Fragment 36: "Les hommes s'occupent à suivre une balle et un lièvre: c'est le plaisir même des Rois".

Fragment 127: "Faudra-t-il le divertir de cette pensée comme les gens du commun? Je vois bien que c'est rendre un homme heureux de le divertir de la vue de ses misères domestiques pour remplir toute sa pensée du soin de bien danser, mais en sera-t-il de même d'un roi et sera-t-il plus heureux en s'attachant à ces vains amusements qu'à la vue de sa grandeur? Et quel objet plus satisfaisant pourrait-on donner à son esprit? Ne serait-ce donc pas faire tort à sa joie d'occuper son âme à penser à ajuster ses pas à la cadence d'un air ou à placer adroitement une barre, au lieu de le laisser jouir en repos de la contemplation de la gloire majestueuse qui l'environne? Qu'on en fasse l'épreuve, qu'on laisse un roi tout seul sans aucune satisfaction des sens, sans aucun soin dans l'esprit, sans compagnies, penser à lui tout à loisir, et l'on verra qu'un roi sans divertissement est un homme plein de misères."

II)Mais ce pouvoir illégitime doit être respecté

 

Comme nous venons de le voir dans la première partie, pour Pascal, le pouvoir royal et celui des puissants  est illégitime mais doit être respecté. Dans le fragment 28 « On ne choisit pas pour gouverner un vaisseau celui  des voyageurs qui est de la meilleure maison «, Pascal explique qu'il faut respecté l'ordre social et ses contraintes. Dans le fragment 30 «  Vanité. Les respects signifient : incommodez vous «, Pascal  veut ici illustré le rapport entre le signes de  respect à plus puissant que soi et l'incommodité que l'on doit s'impose à soi. Le fragment 75 « [...] Cela  est vain en apparence très juste [...] Le respect est pour distinguer les grands « aborde la même thématique du respect aux puissants : ici  Pascal explique qu'il faut mieux l'ordre que la sédition et qu’il faut préserver la société de toute instabilité. Dans Les fragments 83 à 85, Pascal évoque encore une fois la nécessité d'honorer les personnes de haute naissance et insiste sur la fait de les respecter. Il  classe ses divers conceptions de grandeurs en cinq parties : les demi-habiles et les dévots qui méprisent les grands et de l'autre coté ceux qui honorent les puissants, « le peuple « qui dénué de sagesse les respecte car ils les croient honorables, « les habiles « dont fait partit Pascal qui les respectent  sans être dupe car ils ont «la pensée de derrière « et pour finir « les chrétiens parfaits « qui respecte les rois mais pensent que  Dieu est la puissance qui puisse nous gouverner. Pour terminer, on peut dire que Pascal conteste le bien fondé de l'autorité royale mais en pratique il dénonce tout autant les réformes et les guerres. 

Son raisonnement est le suivant : - le roi est tyrannique et trompe son peuple.

le peuple est fou de se laisser tromper par la vanité de ce pouvoir

Mais le peuple est raisonnable de le respecter quand même puisque aucun pouvoir humain n'est donné. Seul Dieu seul peut gouverner les hommes, le roi est un homme comme les autres et l'homme est un être «  plein de misère «.

 

Conclusion : Le roi et les puissants ont un rôle très important dans les Pensées de Pascal. C'est un thème très récurrent. L'exemple du roi et des puissants permet de critiquer au mieux la vanité humaine. Bien qu'usurpateur dans les faits, le roi doit être respecté, défendu parce qu'il est le plus puissant et le plus grand dans l'ordre social , pour éviter les réformes , les conflits et la possible révolution futur tant détesté par Pascal. Il faut donc avoir cette pensée de derrière sans agir.

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