Quelles réflexions vous inspire, dans tous les domaines où elle vous semble applicable, cette pensée de Giono : « Il y a une chose importante et terrible : nous avons perdu le rythme de la vie. » Les Vraies Richesses.

• Cette phrase, bien dans la ligne des options de Jean Giono, déplore les conséquences de la vie moderne. Il dénonce le besoin toujours plus grand de vitesse (d'une certaine manière, on peut s'aider de l'épreuve 8 sur les voyages). Derrière cette critique de la vitesse, il faut aussi comprendre que l'auteur reproche au progrès technique de détourner l'homme d'une recherche personnelle. Comme Gandhi dans l'épreuve 23, il trouverait sans doute que les contemporains « poursuivent le vent ». Tout un mode de vie de concurrence, de rivalité se trouve ainsi mis en cause. • On devrait, cependant, s'interroger longuement sur l'expression, « le rythme de la vie ». On pressent que, pour l'auteur de Regain, il s'agit du cours des saisons et des jours. Mais, cette disparition ne date pas d'aujourd'hui... ni de 1936 ! L'homme a cessé de suivre le rythme naturel dès qu'il a cherché à s'affranchir des éléments, dès qu'il s'est regroupé dans des villes aussi modestes soient-elles. Déjà, au XVIIIe siècle, le Persan des Lettres persanes s'étonnait de ne voir aucun Parisien marcher tranquillement. Ainsi, Giono met en cause un style de vie lié à la modernité, mais aussi, plus largement, la civilisation urbaine.