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Racine, Phèdre (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Racine, Phèdre (extrait). À l'acte I, Hippolyte apprend à Théramène qu'il part à la recherche de Thésée et qu'il souhaite s'éloigner d'Aricie. OEnone annonce l'approche de Phèdre. Hippolyte et Théramène se retirent. Bientôt Phèdre paraît, consumée par un mal mystérieux, dont sa nourrice, OEnone, finit par lui arracher le secret à la scène 3 : elle aime Hippolyte et ne veut plus vivre. Racine trace avec virtuosité le portrait de Phèdre en proie à une passion dévorante qui ravage son coeur, brûle ses sens et trouble sa raison jusqu'au crime et à la mort. Phèdre de Jean Racine (extrait) Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d'Égée Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée, Mon repos, mon bonheur semblait titre affermi ; Athènes me montra mon superbe ennemi. Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; Je sentis tout mon corps et transit et brûler. Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables. Par des voeux assidus je crus les détourner : Je lui bâtis un temple, et pris soin de l'orner. De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée. D'un incurable amour remèdes impuissants ! En vain sur les autels ma main brûlait l'encens : Quand ma bouche implorait le nom de la Déesse, J'adorais Hippolyte ; et le voyant sans cesse, Même au pied des autels que je faisais fumer, J'offrais tout à ce dieu que je n'osais nommer. Je l'évitais partout. Ô comble de misère ! Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. Contre moi-même enfin j'osai me révolter : J'excitai mon courage à le persécuter. Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre, J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre ; Je pressai son exil, et mes cris éternels L'arrachèrent du sein et des bras paternels. Je respirais, OEnone ; et depuis son absence, Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence. Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits. Vaines précautions ! Cruelle destinée ! Par mon époux lui-même, à Trézène amenée, J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : C'est Vénus tout entière à sa proie attachée. J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur. Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, Et dérober au jour une flamme si noire : Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats ; Je t'ai tout avoué ; je ne m'en repens pas, Pourvu que de ma mort respectant les approches, Tu ne m'affliges plus par d'injustes reproches, Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s'exhaler. Source : Racine (Jean), Phèdre, 1677. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler. Source : Racine (Jean), Phèdre, 1677. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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