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réflexion sur le plurialisme

Publié le 08/12/2012

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Regard sur la citoyenneté et les différences. Nos sociétés démocratiques constitutionnelles sont constituées de plusieurs groupes qui parviennent à coexister et, en ce sens, elles possèdent un caractère pluraliste. Toutefois, on constate que certains groupes sont marginalisés et cela nous amène à poser la question suivante : «La reconnaissance des différences que présentent les minorités peut-elle nuire à l'unité de nos sociétés.« Il sera démontré que la reconnaissance de la diversité, selon les points de vue, peut engendrer une rupture entre les citoyens et à l'inverse amener leur unité. Tout d'abord, la citoyenneté différée proposée par les tenants du pluralisme culturel est contestée par les individualistes libéraux. Cette citoyenneté qui vise à reconnaître des droits spéciaux propres aux groupes est, selon ces derniers, une menace à l'unité de nos sociétés. En effet, les individualistes libéraux ne voient pas comment le sentiment de loyauté nationale peut être possible lorsque chaque groupe possède ses propres droits et un statut distinct. Ils soulignent, entre autres, les problèmes qui peuvent être associés aux droits à l'autonomie gouvernementale. En effet, ce type de droit confère à certains groupes leur propre identité civique et cela peut mener à des injustices. Pour éviter toute injustice, les individualistes libéraux préfèrent considérer les individus comme étant tous égaux et réclament que l'état garde une constante neutralité. Leur vision est présente dans 2 ces mots de Will Kymlicka : «La citoyenneté devrait être une tribune où les gens oublient leurs différences et s'emploient à assurer le bien commun de tous les citoyens.«1 Par ailleurs, l'argument des individualistes libéraux qui propose la neutralité comme le moyen de préserver l'unité est réfuté par certains penseurs comme Iris Young. En effet, à l'avis de cette dernière, les individualistes libéraux ont une perception trop universelle de la citoyenneté. Dans la réalité, le gouvernement est dans l'incapacité de garder une complète neutralité envers les groupes puisqu'il doit faire des choix partiaux comme définir la langue officielle des institutions publiques. Ne pas reconnaître les différences accroît donc la vulnérabilité des groupes qui sont sous représentés et amène des inégalités qui ne favorisent pas l'unité. Pour poursuivre sur cette lancée, il semble qu'au contraire la reconnaissance des diversités peut être la source même de l'unité de nos sociétés. Ce point est apporté par Charles Taylor qui croit que l'unité est possible chez des citoyens qui sont fiers de participer à une société qui respecte la diversité. Kymlicka présente l'opinion de M. Taylor en ces mots: «Il est convaincu que c'est [la profonde diversité] le seul moyen de permettre la reconstruction d'un Canada fédéral uni«2. Dans cet ordre d'idée, le partage de valeurs communes peut permettre aux groupes différents de partager un sentiment commun d'appartenance. 1 2 KYMLICKA, Will. Théories récentes sur la citoyenneté, p.60. Op. cit., p.72. 3 En conclusion, les positions sur la citoyenneté différée et son impact sur l'unité de nos sociétés divergent. Les individualistes libéraux perçoivent la citoyenneté différée comme une menace envers les bases mêmes de nos institutions. En opposition, les tenants du pluralisme culturel considèrent qu'en plus d'aider les groupes marginalisés, elle peut être, en combinaison avec la présence de valeurs communes, une source d'unité. En lien avec ces différentes positions, on peut se poser la question suivante : « Devrait-il y avoir des politiques d'intégration et, si oui, comment devrions-nous les définir?« 503 mots

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