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Résumé Ruy Blas Victor Hugo

Publié le 09/01/2011

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hugo

La pièce [modifier]

Cette pièce est un drame romantique en cinq actes : nous voyons des héros soumis à un destin fatal, et qui tentent vainement d'y échapper. L'action se déroule dans l'Espagne de la fin du XVIIe siècle, sur plusieurs mois.

Résumé [modifier]

Acte I - Don Salluste [modifier]

Un salon dans le palais du roi à Madrid. Don Salluste de Bazan médite sur la disgrâce qu'il subit. Il vient d’être exilé de la cour, par la reine d'Espagne, car il a eu un enfant avec une des suivantes dont il refuse d'épouser. Pour se venger, il demande à son cousin Don César de l'aider, mais celui-ci refuse de faire du mal à une femme. On apprend que son valet, Ruy Blas aime la reine en secret et qu'il lui a même écrit une lettre, car il le révèle à Don César, qu'il reconnaît comme Zafari, un ancien ami. Don Salluste ayant tout entendu, fait enlever Don César, en le vendant à des corsaires d'Afrique, puis fait passer Ruy Blas pour celui-ci. Après l'avoir présenté à la cour, il lui demande juste de séduire la reine, après lui avoir fait écrire une invitation pour celle-ci et une lettre dans laquelle Ruy Blas reconnait être son valet. Puis, il s'en va.

Acte II - La reine d'Espagne [modifier]

La jeune femme du roi Charles II s'ennuie, loin de son Allemagne natale. Le formalisme de l'étiquette, l'indifférence d'un mari déjà vieux à trente ans l'incitent à l'échappée de (scène 1). Or, sur un banc du parc, chaque jour, un inconnu dépose un bouquet de ses fleurs préférées, et il vient d'y casser une lettre (scène 2). Elle a l'émotion d'identifier l'épistolier en la personne de \"Don César\" (Ruy Blas), qui lui apporte, de la part du roi, un laconique billet de chasse. Le trouble de Ruy Blas devant son idole enfin approchée va jusqu'à la syncope (scène 3). Grâce à la de la lettre apportée, elle reconnaît Ruy Blas comme étant son adorateur secret qui lui apportait des fleurs et lui avait écrit une magnifique lettre d'amour. Don Guritan, amoureux lui aussi de la reine et inquiet de l'idylle naissante, provoque Ruy Blas en duel. La reine, pour sauver son jeune adorateur, envoie le vieux soupirant porter une cassette à son père, l'électeur de Neubourg.

Acte III - Ruy Blas [modifier]

Devenu Premier ministre par la faveur de la reine, Ruy Blas veut faire réagir ses collègues qui pillent l'État (scène 2). Il mérite ainsi l'aveu d'amour et le baiser de sa souveraine (scène 3). Mais tandis qu'il remercie Dieu de son bonheur (scène 4), don Salluste vient lui rappeler sa condition et son rôle ; Ruy Blas comprend que Don Salluste a monté toute cette machination pour exercer la plus cruelle des vengeances sur la reine.

Acte IV - Don César [modifier]

Ruy Blas est en état de choc, il ne comprend pas très bien le stratagème de Don Salluste. Il pense cependant à protéger la Reine à laquelle il fait envoyer par un billet avec l'ordre de ne pas sortir. Il sort de scène et va prier. Arrivée en scène du vrai Don César, déguisé en Zafari, qui s'est réfugié par hasard dans le logis de Ruy Blas. Il est habillé de haillons et revêt un beau manteau trouvé (déguisement donné à Ruy Blas par Salluste). Il reçoit à son nom (en réalité pour Ruy Blas) une grosse somme d'argent, puis un rendez-vous avec une dame inconnue. Il joue le jeu et accepte les deux. Don César tue Don Guritan (celui-ci s'était rendu compte de la supercherie de la reine et était revenu d'Allemagne pour défier Ruy Blas qu'il pense être Don César) et tombe sur le vrai Don césar qui semble se moquer de lui en soutenant son identité, cette querelle débouche sur un duel, remporté par César. Salluste fait arrêter Don César pour le meurtre de Don Guritan et doit hâter sa vengeance contre la Reine.

Acte V - Le tigre et le lion [modifier]

Ruy Blas a perdu sa confiance, et veut se suicider en voulant s'empoisonner. Il craint les ruses de Don Salluste qui veut se venger de celle qu'il aime. La Reine qu'il n'attend pas (mais qui viendra par un billet adressé par Don Salluste) vient le voir. Salluste ayant organisé le rendez-vous, vient surprendre les deux amants. Il propose un marché à la Reine : elle doit abandonner son trône et partir avec Ruy Blas dans le déshonneur, ou rester, mais se voir déshonorée à cause de sa relation avec un valet et se faire exiler. Le marché n'est pas supportable pour les amants. Ruy Blas, poussé à bout, révèle sa vraie identité à la Reine, humilie Salluste et le tue avec sa propre épée. Dans un premier temps, la Reine ne peut pas accepter cet amour, puis lorsqu'elle se rend compte que Ruy Blas est en train de s'empoisonner, elle le reconnait sous le nom de Ruy Blas et lui pardonne. Mais Ruy Blas, ayant avalé la fiole de poison, meurt dans les bras de la reine.

Commentaire général [modifier]

Ruy-Blas est l’exemple même du drame romantique :

Mélange des genres :

  • La reine est une héroïne tragique, par sa situation sociale au-dessus des mortels ordinaires, sa position de solitude devant son destin, son statut de victime par rapport à un ennemi qui cherche à la perdre, ses pressentiments des malheurs qui vont s’abattre sur elle, la dignité de son comportement.
  • Don Salluste, personnage froid, ambitieux, fourbe, méfiant, mais très intelligent et très bon comédien, agit dans l’ombre pour mettre au point une machination machiavélique, ce qui est du domaine du mélodrame.
  • Ruy-Blas, valet devenu grand seigneur, appartient au mélodrame par sa situation sociale et à la tragédie par la noblesse de ses sentiments.
  • Don César, grand seigneur déchu, appartient à la fois à la tragédie par sa droiture et à la comédie par ses aventures et sa philosophie de l’existence.
  • La pièce s’achève par la mort du héros, comme dans la tragédie classique.
  • Le langage des héros est noble et soutenu, donc tragique ; celui de César et de personnages secondaires (par exemple, la duègne) est familier, comme dans la comédie.
  • Certains jeux de scène ou situations sont caractéristiques de la comédie et même de la comédie burlesque (la reine se cache derrière une tenture pour épier ; César pénètre dans la maison par la cheminée, puis il enivre un laquais et le corrompt avec une bourse d’argent).
  • Refus de la règle classique de l’unité de temps par vraisemblance : l’action se déroule sur plusieurs mois, alors que le temps réel de la pièce est de moins de deux heures.
  • Complexité de l’intrigue avec imbrication d’épisodes anecdotiques qui sont contraires à la règle classique de l’unité d’action.
  • Non-respect de l’unité de lieu, troisième règle classique du bon goût théâtral.

Rôle de l’Histoire :

  • Insertion de l’action dans un contexte historique avec le souci de la précision et de l’authenticité.
  • Recherche de la « couleur locale » pour donner l’illusion de la réalité, contrairement à la tragédie, qui situe généralement l’action dans une Antiquité de convention.
  • Décors visant à la reconstitution historique de la Cour espagnole du roi Charles II.

Esthétique d’opéra ou de fresque :

  • Costumes et décors somptueux.
  • Grandes tirades lyriques, véritables morceaux de bravoure (« Bon appétit, Messieurs… »).
  • Scènes de la vie à la Cour inspirées par les tableaux de Velasquez.
  • Evocations épiques (le peuple espagnol, évoqué par la métaphore du lion blessé).
  • Richesse verbale des tirades de César, aux expressions clinquantes et même grotesques.

Idéalisme et pathétique :

  • Les héros sont les porte-parole de l’auteur pour promouvoir un idéal de justice sociale : défense des droits des pauvres, respect des faibles.
  • Souci d’atteindre un public populaire et de l’élever, au contraire de la tragédie classique, qui s’adressait à un public aristocratique cultivé (élitisme).
  • Passion amoureuse sincère, pure dans ses intentions, généreuse dans ses actions, mais vouée à l’échec par l’égoïsme et les préjugés de la société, donc éminemment pathétique.

Conclusion du commentaire

Victor Hugo affirme, dans la préface de la pièce, qu'il veut plaire à trois sortes de spectateurs : les femmes, les penseurs et la foule, dont il définit les désirs. La foule réclame de l’action, les femmes, de la passion, les penseurs, une peinture de caractères qui permette la méditation sur la condition humaine. Seul le drame peut satisfaire ces spectateurs aux exigences si différentes, car il « tient de la tragédie par la peinture des passions et de la comédie par la peinture des caractères ».

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