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Reyes, Alfonso - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Reyes, Alfonso - écrivain. 1 PRÉSENTATION Reyes, Alfonso (1889-1959), écrivain mexicain, dit « le Mexicain universel «, l'une des plus grandes figures intellectuelles et humaniste du monde latino-américain. 2 L'ATHÉNÉE DE LA JEUNESSE Né à Monterrey, Alfonso Reyes est le fils du général Bernardo Reyes qui l'initie dès son plus jeune âge aux lettres. Il épouse Manuela Mota, la « Amiga mia « du poème éponyme de la maturité. Il découvre le monde littéraire en 1909, à l'âge de vingt ans, en fondant avec d'autres intellectuels, écrivains et artistes l'Athénée de la jeunesse (el Ateneo de la Juventud, 1909-1913). Ce mouvement littéraire et intellectuel, à l'instar de ce qui se produit en Europe avec l'émergence de mouvements comme le cubisme, s'insurge contre le positivisme qui règne alors en maître sur la philosophie et la littérature mexicaines. Cette activité au sein de l'Athénée de la jeunesse, et plus particulièrement la redécouverte des classiques grecs, a une profonde influence sur sa formation humaniste et sur les thèmes que Reyes traite plus tard dans son oeuvre. Il admire la culture grecque pour son soucis du progrès, son goût de la perfection, sa philosophie et sa science, sa discipline morale et son idéal humain. Critique littéraire, il rédige des études sur des auteurs étrangers ; écrivain, il écrit de nombreux contes. Il devient secrétaire de l'École des hautes études où il enseigne l'histoire de la langue et de la littérature espagnole et en 1913, alors qu'éclate la Révolution mexicaine, il obtient le titre d'avocat. La même année il est envoyé à la légation du Mexique en France puis l'année suivante à celle d'Espagne. 3 SOIF D'ÉRUDITION En Espagne, il rencontre les plus importantes figures littéraires du moment et se lie avec la génération de 1898. Travaillant au centre historique de Madrid il est très influencé par son directeur Menéndez Pidal (1869-1968), le principal linguiste et critique espagnol de l'époque, puis devient adepte de l'esthétique de Benedetto Croce. Il publie en l'espace de quelques années seulement une impressionnante série d'ouvrages savants consacrés à la poésie du Siècle d'or espagnol, parmi lesquels on distingue d'intéressants travaux sur le baroque et Luis de Góngora. Il est en outre l'un des premiers à s'intéresser à l'oeuvre de la poétesse Juana Inés de La Cruz. 4 VISIÓN DE ANÁHUAC De cette époque date également son chef-d'oeuvre, Vision de l'Anáhuac (Visión de Anáhuac, 1917), essai par lequel, à travers le récit de la conquête du Mexique aztèque par l'Espagne, et s'aidant des chroniques de Hernán Cortés et de Díaz del Castillo, Reyes s'efforce de puiser aux sources de l'identité mexicaine, dans le dessein de restituer à l'imaginaire mexicain une partie de sa mémoire précolombienne. 5 POSTES DIPLOMATIQUES ET CULTURELS Il occupe divers postes diplomatiques en Espagne (1920-1924), en France (1924-1927) où il rencontre entre autres Gide, Rilke, Saint-John Perse ou encore Larbaud (leur correspondance a été publiée de 1923 à 1952), en Argentine (1927-1930 et 1936-1937) où il découvre Borges, et au Brésil (1930-1936). À son retour au Mexique en 1939, il devient président du « Colegio de México « -- institution créée pour accueillir les réfugiés de la République espagnole appelée alors « Casa de España en Mexico « -- puis membre de l'Académie mexicaine de la langue ainsi que membre-fondateur du « Colegio nacional «, et de l'Institut français d'Amérique latine. Découvreur de talents littéraires, il aide de nombreux jeunes écrivains comme Octavio Paz. Malgré cette carrière, Reyes n'en reste pas moins fidèle à l'écriture, sa vocation fondamentale ; et il obtient, en 1945, le Prix national de littérature. 6 UN ÉCRIVAIN MULTIPLE Auteur savant, rigoureux et curieux, admiré de Jorge Luis Borges, il cultive les genres les plus variés -- poésie, récit, essai, chronique, drame, conte, journal, autobiographie, etc. -- qu'il met au service d'investigations et de thématiques très diverses : la création littéraire, la culture classique et humaniste, les problèmes mexicains et américains, etc. Mais ses recherches et ses essais sur le monde classique, en particulier, ne se contentent pas d'être des travaux d'érudit ; il s'agit bien davantage, dans l'esprit de Reyes, d'une réinvention, à partir des sources, de métaphores poétiques, voire politiques, qui lui permettent de définir de nouvelles perspectives pour décrire la réalité mexicaine ( Discurso por Virgilio, 1931). Dans le poème dramatique Ifigenia cruel (« Cruelle Iphigénie «, 1924), pour ne citer que cet exemple, le mythe raconté par Euripide est ainsi transposé pour devenir une réflexion sur l'identité et l'histoire -- celles, individuelles, de l'auteur tout comme celles du Mexique d'après la révolution. Écrits avec une grande économie de moyens et une érudition claire et précise, ses essais, pour lesquels Reyes est surtout connu aujourd'hui, en ont fait en quelque sorte le parangon des essayistes latino-américains. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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