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roman

Publié le 22/02/2012

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Le roman, "entâché" de cette origine populaire, est considéré au XVII siècle comme un genre mineur, notamment par Boileau. C'est un amusement mondain (Mademoiselle de Scudéry, Madame de La Fayette) ou une baliverne burlesque destinée à divertir les bourgeois (Scarron). Pourtant ce genre, "si méprisé des personnes sensées", comme l'écrit Crébillon dans la préface des Egarements, est sur le point de dominer toute la production littéraire. Les tragédies, les épopées, les satires ont disparu mais le roman prolifère. Il pullule d'autant plus rapidement qu'il se révèle polymorphè : roman d'analyse, roman d'aventure, roman de science-fiction, roman fantastique, roman historique, roman policier, roman d'apprentissage, nouveau roman... La langue n'étant plus un critère de détermination, il faut partir à la recherche d'une définition minimale qui pourrait unifier une telle diversité. Dans ses Essais sur le roman, Michel Butor et sur ce point très vague lorsqu'il définit le roman comme "une forme particulière du récit". On précisera que le récit est fictif, même s'il se donne parfois à lire comme une "histoire vraie". Le roman est un genre fascinant par cette aptitude à pouvoir être la forme de tous les récits, accueillant même tous les discours. La valeur documentaire, la valeur pédagogique, la valeur de divertissement du roman sont évidents. Le roman sert à tout : il accompagne tous les moments de l'existence, il instruit, il fait oublier l'ennui d'un voyage en train, il fait rêver ceux qui ne peuvent pas partir... Son absence de déterminations génériques, son caractère indéfini, le rendent omniprésent. En cela, il s'épanouit dans une société qui lui ressemble, à la fois indifférenciée et totalitaire, où tout se mêle et se confond. Parce qu'il n'a aucune forme, le roman peut les adopter toutes. Il est, par conséquent, l'écran de toutes les séductions littéraires. En un mot, le roman n'est pas un genre populaire, c'est un genre moderne.

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