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Scène 3 : le déménagement de Laurent Mourguet.

Publié le 29/07/2010

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Introduction :

Présentation de Laurent de Mourguet. La scène que nous allons expliquer rassemble deux personnes Canezou et Guignol qui est le personnage éponyme (Développer un peu plus). Problématique : en quoi cette scène procède-t-elle de la farce traditionnelle ? C’est ce qu’on se demandera en étudiant la forme, la fonction et la signification du comique. I. Un duo comique. A. La scène trois oppose un propriétaire et son locataire et procède à l’inversement carnavalesque puisque le ressort comique s’est le retournement des pouvoirs : Canezou est le propriétaire, Guignol est le locataire symboliquement c’est l’affrontement de deux puissances : l’autorité de la loi et le pouvoir du langage. Autorité : façon de gérer son pouvoir, pouvoir reconnue par tous et qui n’a plus besoin de s’exercer. Pouvoir : capacité de chacun à faire respecter l’ordre. Canezou a beau être bête et con cependant il est protéger par l’autorité alors que Guignol a le pouvoir de la langue. B. Court monologue : Le personnage (=Canezou) est d’emblé ridiculisé car il se plaint d’être dans une situation enviable qu’on est malheureux d’être propriétaire. Il décline le terme faudra (falloir…). Il est donc forcément antipathique. En disant « ce Guignol «, il est ridicule car il va sauver Guignol. Il est aussi ridicule car il expose ses faiblesses (exemple : rhumatisme). En disant « son 9ème étage «, il se ridicule encore une fois car l’immeuble lui appartient et là il dit que le neuvième étage est à Guignol (=comique). C. Succession de répliques courtes/vives mettant en avant un comique de mots avec des phrases affirmative/exclamative mais aussi qui se borne a des onomatopées qui entraîne des jeux de scènes. Cette alternance de répliques permet de mettre en valeur certains mots particulièrement lié à l’argent. Un personnage reprend le mot de la réplique précédente ce qui met le mot en valeur (Jeu de reprise = très comique). C’est un procédé qui est emprunté à la farce Moliéresque (= Fourberie de Scapin). Il permet de mettre en vis-à-vis deux personnages. II. Etablir un lien de complicité. Pour pouvoir faire monter sur scène les problèmes du public. A. Le public est du côté de Guignol, les gens du public à cette époque sont quasiment tous locataires. La situation de Guignol est la même que celui du public. Le langage de guignol (largo lyonnais) est le même que celui du public. (=connivence) B. Comique de mot fait des calembours dont la fonction est de dédramatiser la situation de crise : « descendre « (verbe à l’infinitif). L’auteur joue avec une homonomie du verbe « descendre « et d’un groupe nominal « des cendres «, mais aussi avec l’adjectif « commode « et le nom «  commode «, double sens du mot « glace «. Guignol s’inscrit dans la traduction des soties (Nom donné à des farces très courtes qui ne reposent que sur des jeux de mots) et des coqs à l’âne. C. Comique de situation. La situation commune entre Guignol et le public s’est la misère et de la pauvreté du coup il rit par exemple « de l’argent, je descends «. Guignol fait différer le règlement de son terme en utilisant le seul pouvoir qu’il a : le langage du coup Canezou est complètement désarmé car Guignol contourne la norme langagière de Canezou pour changer le prix de la dette. Inversion de la dette. III. Signification. Le théâtre de Guignol n’est pas un théâtre révolutionnaire qui cherche à abolir l’ordre des bourgeois. Mais carnavalesque dans la tradition du Moyen-âge qui donne raison aux pauvres de ce point de vue il est subversif (Critiquer de l’intérieur un système). A. Il n’y a pas d’insurrection contre Canezou, son autorité est reconnue mais le texte plaide pour un rééquilibrage des forces (La puissance du verbe par rapport à celle de la loi). A la fin de la scène, Canezou se retire en menaçant Guignol. Ayant reconnue qu’il lui fait des contes (pour lui faire changer de ton) alors il veut faire appelle à un huissier. B. C’est donc un théâtre moral car Canezou vivait ici une chance puisqu’il était en position de force en sauvant Guignol de sa détresse économique et finalement il ne le fait pas. Or il ne le fait pas au contraire, il se montre procédurier et avaricieux. Il est donc antipathique. Cette chance qu’il n’a pas saisie au moment du dénouement fera de lui le grand perdant de l’histoire puisque Guignol la sauvé. C. La signification de cette scène est de préparer le dénouement en installant sur le plan moral qui jouera en faveur du plus pauvre. Mourguet d’une certaine façon affirme la supériorité morale de l’homme du peuple sur celui qui s’est enrichit et adopte le point de vue de Rousseau de la corruption (L grande thèse de rousseau : « l’homme naturel est bon c’est la société qui le corrompt « qui est l’inverse de ce que pense Voltaire). Conclusion :

On s’était demandé en quoi cette scène procède de la farce. On a pu voir que dans sa forme elle imitait la farce Moliéresque (« fourberie de Scapin «). Elle reprenait dans sa fonction les soties du Moyen-âge et le principe du carnaval. On peut dire que sa seule modernité réside dans le caractère moral de la signification qu’on peut lui trouver.

 

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