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Schnitzler, Arthur - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Schnitzler, Arthur - littérature. 1 PRÉSENTATION Schnitzler, Arthur (1862-1931), auteur dramatique et romancier autrichien, renommé pour ses drames psychologiques représentant la société viennoise au tournant du XXe siècle. 2 UN MÉDECIN JUIF À VIENNE Né à Vienne, dans le quartier juif, Arthur Schnitzler est le fils d'un professeur de médecine. Il s'intéresse au théâtre dès sa jeunesse, fait des études de médecine et se spécialise dans ce qui représente le grand champ d'investigation de l'époque, la psychiatrie. Il exerce sa profession pendant quelques années, menant une vie aisée et observant avec le regard analytique et précis du praticien les moeurs et la psychologie de la société viennoise. Ses premières pièces sont créées dans les années 1890, à Vienne et à Berlin, et lui valent une certaine notoriété. Ce sont notamment Amourette (Liebelei, 1895), qui représente les amours malheureuses d'une jeune fille sentimentale trompée par un officier qui, pour une autre, meurt en duel, Chasse ouverte (Freiwild, 1896), les Dernières Volontés (Das Vermächtnis, 1898), et Au Perroquet vert (Der grüne Kakadu, 1899), comédie burlesque prenant pour décor une taverne parisienne tenue par un ancien directeur de théâtre, le soir du 14 juillet 1789. 3 DU SCANDALE AU SILENCE Cette carrière dramatique prend toutefois peu à peu un parfum de scandale : on ne s'attaque pas impunément à la bonne société. En 1912, une pièce satirique, le Professeur Bernhardi (Professor Bernhardi), est interdite par la censure viennoise. Schnitzler vise alors les esprits nationalistes et antisémites de son temps. Mais c'est avec la Ronde que le scandale éclate. Écrite pendant l'hiver 1896-1897, sa représentation à Berlin en 1920 est suivie d'un procès pour obscénité, et la pièce est interdite à Vienne l'année suivante : la charge, cette fois, est morale, elle vise l'hypocrisie puritaine, et une représentation directe, sur scène, de la sexualité est inacceptable. Dans ce climat pudibond, où l'antisémitisme trouve prétexte à s'exercer, Schnitzler renonce à faire représenter la pièce, qui ne reparaîtra qu'en 1981. Schnitzler s'efface dès lors de la scène viennoise et se consacre exclusivement au genre romanesque. Après Berthe Garlan (1901), récit d'un destin sacrifié, il écrit dans les vingt dernières années de sa vie Mademoiselle Else (Fräulein Else, 1924), histoire d'une jeune fille pleine de scepticisme et de résignation face à son innocence bafouée, ou encore Récit onirique (Traumnovelle, 1926), inspiré des théories freudiennes. 4 UN DOUBLE LITTÉRAIRE DE FREUD Les romans de Schnitzler, écrits dans une prose sobre et classique, explorent comme ses pièces les démons qui hantent l'élégante société viennoise. Tandis qu'au même moment un autre médecin viennois, Sigmund Freud, développe ses théories de l'inconscient (depuis l'Interprétation des rêves, en 1900), Schnitzler creuse les mêmes questions sur le mode littéraire. Sous des allures légères de théâtre de boulevard, il construit une dramaturgie faite d'épisodes, qui sont autant de pans de l'analyse psychologique et sociale. La Ronde, la plus étourdissante de ses pièces, montre ainsi, en dix couples et dix tableaux dont chacun reprend un personnage du tableau précédent (la prostituée et le soldat, le soldat et la bonne, etc., jusqu'au retour de la prostituée), comment les êtres de tout rang et de tout milieu sociaux sont pris dans une même recherche inlassable du plaisir sexuel. Cette ronde de l'amour physique et de l'hypocrisie plus ou moins consciente qui l'accompagne constitue une mise en scène délicieusement cruelle de ce que Freud allait appeler peu après le « principe de plaisir «, de son empire absolu et de ses représentations sociales et culturelles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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