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S'engager, est-ce perdre ou affirmer sa liberté ?

Publié le 23/01/2011

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Introduction

L’homme est libre par définition. Le temps des esclaves est révolu et aujourd’hui, tout individu humain naît libre et est censé le rester tout au long de son passage sur Terre. L’homme libre a le choix de faire ce qu’il veut, pourvu que ce choix ne soit influencé en aucune manière. Nous nous demandons ici si s’engager fait perdre ou affirmer sa liberté. Le verbe s’engager à deux sens. Le premier désigne une promesse, souvent accompagnée d’un contrat écrit et officiel, de tenir une fonction en acceptant les contraintes qui lui sont associées. Le militaire et l’homme marié se sont engagés en ce sens. Le second sens que l’on pet accorder au verbe s’engager est le fait de s’avancer, de s’aventurer sur une voie, concrète ou abstraite, en prenant en compte les risques qui peuvent parfois, selon les circonstances, en résulter. C’est cet engagement que prend celui qui se lance dans des études ou dans une conversation. Lorsque donc l’homme s’engage, qu’en advient-il de sa liberté ? Le choix qu’il fait e s’engageant lui fait-il affirmer qu’il est libre, puisque cette décision est personnelle ? Ou bien au contraire, les contraintes liées à l’engagement pris font-elles perdre sa liberté à l’individu ? Nous nous heurterons à deux objections principales que seront l’influence face à un choix qui fait que celui-ci n’est plus réellement libre et l’observation que l’engagement n’est pas toujours respecté.

 

 

En premier lieu, la réponse que nous pouvons donner est que s’engager, c’est affirmer sa liberté.

En effet, on est libre de s’engager ou pas, c’est un choix personnel et important que personne n’a le droit de nous imposer. Il n’est pas normal, comme cela se fait parfois dans la religion musulmane, d’imposer un mari à sa fille. Il en est de même pour les parents qui obligent leurs enfants à suivre telles ou telles études, comme ça se voit encore. L’engagement doit être libre.

De plus, lorsqu’on est engagé sur une voie, on est libre de renoncer, puisqu’en ce sens de l’engagement, aucun écrit ou contrat ne nous force à tenir ce choix. C’est simplement une réflexion avec soi-même qui fait choisir de renoncer ou de continuer.

Si l’on prend l’engagement au sens de contrat, on peut toujours décider de rompre ce dernier. L’homme reste donc libre face à toute sorte d’engagement. De la même façon qu’il a choisi de s’engager, il peut renoncer, et affirme ainsi d’autant plus qu’il est libre.

Mais si alors on peut rompre un engagement, même sous contrat, est-ce alors considérer que c’est un acte inutile ? A quoi servent les écrits officiels ? Ne doit-on plus croire en une simple promesse ? L’engagement n’a-t-il donc aucune valeur puisqu’on peut passer outre ?

Nous nous confrontons ici à une première objection : un choix libre suppose qu’il n’est en aucun cas influencé. Mais lorsque l’on s’engage, c’est bien parce que quelque chose en cet acte nous attire plus que de ne rien faire. Il y a bien des avantages à venir si l’on s’engage qui nous incitent, parfois même des avis extérieurs. De même, lorsqu’on renonce à un engagement sur une voie, ce n’est pas sans raison, ce choix est bien souvent influencé par les obstacles rencontrés. Enfin, les contrats et l’engagement dont ils sont issus ont bien une valeur et pas des moindres : ils sont justement là pour faire comprendre à l’homme qu’il n’est plus libre à cause des contraintes et que s’il ne respecte pas cela, les sanctions sauront lui faire regretter.

 

Nous nous tournons alors vers l’avis opposé : s’engager, c’est perdre sa liberté.

Tout d’abord parce que le choix de s’engager est influencé : compte tenu des contraintes engendrées, on ne choisit pas l’engagement au hasard, parce que le faire ou pas nous est égal. Ou alors c’est de l’inconscience…

Ensuite, lorsqu’on est engagé officiellement, les sanctions en cas de non-respect du contrat nous obligent à le respecter, et sont généralement assez convaincantes.

S’engager, c’est accepter de perdre des libertés. L’homme marié perd sa liberté d’avoir des aventures avec d’autres femmes que son épouse, le militaire doit un certain nombre d’annuités de services, etc… Leur engagement est de se lier à un certain nombre de devoirs.

Donc, la peur de la sanction nous empêche de trahir l’engagement. Ce qui signifie que ce dernier a le pouvoir de nous enlever notre liberté d’agir. Immense pouvoir, d’autant plus que l’on fait le choix de s’engager. L’homme en s’engageant accepte des contraintes et donc renonce à sa liberté.

Comment accepter de perdre sa liberté ? Sans doute parce que les avantages que l’on peut tirer des l’engagement sont plus importants que les contraintes. Ce ne sont donc pas les contraintes qui influencent les plus dans la décision de s’engager. Du moins lorsque l’engagement est pris.

Arrive la seconde objection : malgré la sanction, certains individus rompent l’engagement et retrouvent ainsi leur liberté. La sanction est-elle alors inefficace, voire inutile ? Lorsque l’on sait qu’en France, un couple sur trois, divorce, on peut sérieusement se poser la question…

Après avoir étudié les deux possibilités, mon choix se tourne vers la perte de la liberté lorsqu’on s’engage.

D’abord parce qu’on est contraint de respecter des règles et que ceux qui ne le font pas ne sont pas la majorité. En outre, comme nous l’avons déjà vu, le choix de s’engager ou même d’y renoncer est influencé, par les autres, par des obstacles, des préférences, etc…C n’est donc pas un choix que l’on peut qualifier de libre.

En dernier lieu, je répondrai à l’objection selon laquelle malgré la sanction, certains individus rompent l’engagement. Ceux-là retrouvent alors leur liberté, certes. Mais pour combien de temps ? Car les sanctions leur retirent, et sans qu’ils le choisissent cette fois, leur liberté. En effet, je ne pense pas qu’un homme divorcé et contraint de payer une pension alimentaire soit libre. Je ne pense pas que celui qui doit payer des milliers d’euros pour rupture de contrat le soit non plus. Encore moins celui qui se retrouve en prison.

 

Conclusion

En voulant répondre à la question \" s’engager, est-ce perdre ou affirmer sa liberté ? \", on s’aperçoit que les deux camps opposés se revoient bien souvent la balle : s’engager est un choix personnel et libre, oui, mais il est influencé ; on est obligé de respecter un engagement officiel sous peines des contraintes supplémentaires comme la sanction, certes, pourtant certains rompent tout de même le contrat. Les oppositions sont nombreuses mais la solution existe : s’engager, c’est perdre sa liberté, c’est accepter des contraintes, sacrifier des choix qu’on aurait pu faire sans s’engager. Lorsqu’on retrouve sa liberté en rompant un engagement, on la perd de nouveau sous l’effet de la sanction. Mais la liberté faisant partie de la définition de l’homme, pourquoi ce dernier accepte-t-il de la sacrifier ? Faut-il renoncer à ce qu’est l’homme, libre et raisonnable, pour comprendre cela ?

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