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Senghor, Léopold Sédar - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Senghor, Léopold Sédar - écrivain. 1 PRÉSENTATION Senghor, Léopold Sédar (1906-2001), écrivain et premier président du Sénégal (1960-1980). 2 NAISSANCE D'UNE CONSCIENCE POÉTIQUE ET POLITIQUE Né à Joal, dans l'actuel Sénégal, d'un père catholique de l'ethnie minoritaire sérère, Léopold Sédar Senghor suit ses études à la mission catholique de Ngazobil, puis au lycée de Dakar. En 1928, il part pour la France et entre en hypokhâgne puis en khâgne au lycée Louis-le-Grand, à Paris ; il rencontre Georges Pompidou sur les bancs du lycée. Il fréquente les milieux noirs de la capitale et fonde, avec le Martiniquais Aimé Césaire et le Guyanais Léon-Gontran Damas, la revue l'Étudiant noir (1934). Entré dans le sillage de ces écrivains, il devient le chantre de la négritude dans son oeuvre poétique. Il affirme d'ailleurs que « ce sont les Antillais Aimé Césaire et Louis Achille qui [l]'ont aidé à retourner aux sources de la négritude «. Non seulement littéraire et artistique, la négritude se fait politique notamment à travers sa lutte contre le colonialisme et la dénonciation de l'humiliation occidentale subie par les pays d'Afrique noire, comme en témoigne son défi devenu célèbre : « Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France «. Pour lui, en effet, « la négritude sera révolutionnaire ou ne sera pas «. Le regard ironique de Senghor sur le télescopage des cultures n'en fait pas moins un poète fier d'être issu d'un « métissage culturel « : « Nous sommes des métis culturels, parce que, si nous nous sentons nègres, nous nous exprimons en français. « Premier Africain à obtenir l'agrégation de grammaire en 1935, il enseigne en France jusqu'à l'invasion allemande du pays en mai 1940. Servant sous l'uniforme français, il est emprisonné par les Allemands jusqu'en 1942. Libéré et réformé pour raison de santé, il reprend son activité d'enseignant tout en participant à la Résistance. Après la Libération, Senghor est nommé professeur à l'École nationale de la France d'outre-mer, poste qu'il occupera jusqu'en 1958. 3 LA RECHERCHE D'UNE TROISIÈME VOIE AFRICAINE Senghor, qui a acquis la pleine citoyenneté française dès 1933, milite à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) à partir de 1936. En 1945, de passage au Sénégal, il se laisse convaincre par Lamine Guèye, député du Sénégal au parlement français et fondateur de la première section SFIO au Sénégal, de s'engager dans la politique à ses côtés. Il devient député du Sénégal à l'Assemblée constituante puis à l'Assemblée nationale française. En 1948, il démissionne de la SFIO, à laquelle il reproche de ne pas se soucier véritablement des territoires africains, pour participer à la fondation du Bloc démocratique sénégalais (BDS). Celui-ci triomphe aux élections législatives de 1951 et la popularité de Senghor, qui a surtout mené sa campagne en brousse et s'est fait le relais du monde rural, l'impose comme partenaire incontournable de la métropole. Conseiller puis grand conseiller de l'AOF de 1947 à 1959, il est également secrétaire d'État à la présidence du Conseil (19551956) puis ministre-conseiller du gouvernement de la République française (1959). Partisan du maintien des liens entre le Sénégal et la France, il entre rapidement en conflit avec les nationalistes du Bloc et, en 1958, quitte ce parti pour créer, avec Mamadou Dia, l'Union progressiste sénégalaise (UPS). Sa politique consistera à rechercher une troisième voie (le socialisme africain) entre l'« individualisme démocratique « du capitalisme et le « grégarisme totalitaire « du communisme. Il faut, dit-il, « après Mao Zedong et Nehru, penser et agir par nous-mêmes et pour nousmêmes, en Nègres [...], accéder à la modernité sans piétiner notre authenticité «. 4 UN « POÈTE-PRÉSIDENT « 4.1 Le père du Sénégal indépendant En 1956, alors que la loi-cadre Defferre restructure l'Afrique-Occidentale française (AOF) en huit États indépendants, Senghor parle de « balkanisation «. À l'indépendance du Sénégal, en 1959, il redoute l'éclatement de l'ancienne AOF en une multitude d'États faibles et rivaux et se fait le promoteur du fédéralisme entre les nouveaux États souverains, une sorte de « Commonwealth à la française «. Ayant échoué à les convaincre tous, il se résigne à former une fédération du Mali avec l'ancien Soudan français (l'actuel Mali). En août 1960, la Fédération éclate. Un mois plus tard Senghor se fait élire président de la république du Sénégal par une Assemblée dans laquelle l'UPS détient la totalité des sièges. En 1962, le président écarte définitivement Mamadou Dia, auteur d'une tentative de coup d'État. Consacrant son pouvoir personnel dans la Constitution de 1963, il instaure un régime présidentiel fort. La démocratisation du Sénégal se dessine à partir de 1974 ; le multipartisme est notamment introduit en 1976. Régulièrement réélu à la présidence (1968, 1973 et 1978), Senghor est l'un des rares chefs d'État africains à quitter volontairement le pouvoir et à préparer sa succession. En 1981, comme il l'a annoncé, il se retire au profit de son dauphin, le Premier ministre Abdou Diouf. Il continue par la suite à oeuvrer pour la création d'une Internationale socialiste africaine. 4.2 « Mes poèmes. C'est là l'essentiel ! « 4.2.1 Le sentiment de négritude Influencé par Claudel et Saint-John Perse, Senghor publie son premier recueil, Chants d'ombre, en 1945. Dans cette célébration de l'amour et de la beauté de la femme, cette plainte de l'exilé, ce « regret du Pays noir «, Senghor affirme son lien à la terre et aux civilisations africaines : « [...] les poétesses du sanctuaire m'ont nourri, les griots du roi m'ont chanté la légende véridique de ma race aux sons des hautes koras. « C'est dans ce premier recueil qu'il utilise, après Damas et Césaire, le terme de « négritude « qui accompagnera toute son oeuvre : « Nuit qui fonds toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l'unité première de ta négritude. « Par la négritude, Senghor associe ses valeurs culturelles, historiques et spirituelles à « la personnalité collective négro-africaine «. Avec les Hosties noires (1948), il rend hommage aux tirailleurs sénégalais morts pour la France. En 1948, son Anthologie nouvelle de la poésie nègre et malgache de langue française, précédée de l'Orphée noir de Jean-Paul Sartre, apparaît comme l'un des plus beaux manifestes de la négritude. N'ayant de cesse d'affirmer cette identité africaine, Senghor la défend avec vigueur, notamment lors du congrès des écrivains et artistes noirs à Paris en 1956 puis à Rome en 1959 et enfin lors du Festival mondial des arts nègres à Dakar en 1966. Avec les Éthiopiques (1956), où le rythme poétique se fait « vital «, musical, identitaire, Senghor, comme « les lamantins vont boire à la source «, retourne à ses racines : c'est le retour d'un exilé vers une terre en devenir après deux décennies d'un exil européen. 4.2.2 Le rythme de l'Afrique noire Le rythme est au centre de la poésie de Senghor, ce rythme issu des traditions orales africaines et de la « transe des tam-tam « est parfois déconcertant. Alors que ses premiers recueils, bien que bercés par cette musicalité et ces rythmes inspirés de sa terre africaine, s'inscrivent dans une tradition poétique française et non dans la lignée de la poésie « nègre «, Nocturnes (1961) ouvre une nouvelle ère poétique. Le rythme en tant que richesse des langues et des civilisations d'Afrique noire donne tout son sens à la poésie et au lyrisme. Avec ce recueil « seul le rythme provoque le court-circuit poétique qui transforme le cuivre en or, la parole en verbe «, il « engendre non seulement la mélodie, mais aussi l'image par son élan itératif, et, partant, suggestif, créatif «. En 1973, il publie Lettres d'hivernage et, en 1979, les Élégies majeures. L'ensemble des écrits politiques et essais littéraires de Senghor a été rassemblé dans quatre volumes sous le titre Liberté, publiés de 1964 à 1984. Passionné par les littératures orales africaines, il a notamment recueilli une centaine de poèmes sérères (1945). Sa carrière littéraire est consacrée en 1983 par son élection à l'Académie française. (Voir littérature d'Afrique noire). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« 4.2. 2 Le rythme de l’Afrique noire Le rythme est au centre de la poésie de Senghor, ce rythme issu des traditions orales africaines et de la « transe des tam-tam » est parfois déconcertant.

Alors que ses premiers recueils, bien que bercés par cette musicalité et ces rythmes inspirés de sa terre africaine, s’inscrivent dans une tradition poétique française et non dans la lignée de la poésie « nègre », Nocturnes (1961) ouvre une nouvelle ère poétique.

Le rythme en tant que richesse des langues et des civilisations d’Afrique noire donne tout son sens à la poésie et au lyrisme.

Avec ce recueil « seul le rythme provoque le court-circuit poétique qui transforme le cuivre en or, la parole en verbe », il « engendre non seulement la mélodie, mais aussi l’image par son élan itératif, et, partant, suggestif, créatif ».

En 1973, il publie Lettres d’hivernage et, en 1979, les Élégies majeures. L'ensemble des écrits politiques et essais littéraires de Senghor a été rassemblé dans quatre volumes sous le titre Liberté, publiés de 1964 à 1984.

Passionné par les littératures orales africaines, il a notamment recueilli une centaine de poèmes sérères (1945).

Sa carrière littéraire est consacrée en 1983 par son élection à l'Académie française. (Voir littérature d'Afrique noire). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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