Sibérie.
Publié le 20/04/2013
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4.2 Sibérie orientale
D’une superficie de plus de 4 millions de km 2, avec une population très réduite (environ 9 millions d’habitants), la Sibérie orientale est couverte aux trois quarts par la forêt. Les bas plateaux autour du bassin de l’Ienisseï sont remplacés au sud par des montagnes de part et d’autre du lac Baïkal (monts Saïan, monts Iablonovyï, monts Stanovoï).Le développement économique se limite à l’exploitation des ressources naturelles (gisements de minerais, barrages hydroélectriques).
La partie méridionale est dominéepar les villes de Krasnoïarsk (près d’un million d’habitants), sur l’Ienisseï et au pied des monts Saïan, et d’Irkoutsk (plus de 600 000 habitants), près du lac Baïkal.
Dans lesimmenses territoires au sud de l’océan Antarctique, quasi inhabités, se situent quelques pôles de développement reliés par avion et par bateau l’été, telles les villes minièresde Norilsk (180 000 habitants), non loin de l’Ienisseï, et d’Igarka, sur le fleuve même.
4.3 L’Extrême-Orient
D’une superficie de 6,2 millions de km 2 et avec une population de 7,5 millions d’habitants, la Sibérie extrême-orientale s’étend de la Lena au Pacifique.
Iakoutsk (200 000 habitants), sur la Lena, est la grande ville de l’intérieur.
Au sud, les villes s’échelonnent le long de l’Amour, qui marque la frontière avec la Chine, ou duTranssibérien : Khabarovsk, Komsomolsk-sur-l'Amour.
L’économie du littoral est tournée vers le Japon.
5 HISTOIRE
5.1 Anciennes cultures
Dès le paléolithique, l’Homme s’est installé dans la partie méridionale de la Sibérie.
D’importantes cultures se sont développées au néolithique, notamment autour del’Oural, du lac Baïkal et en Iakoutie.
Au IIIe siècle av.
J.-C.
s’est instaurée la première entité politique organisée, l’empire des Xiongnu, qui constitua la première confédération hunnique.
Il fut remplacé au IIe siècle apr.
J.-C.
par l’empire des Xianbei.
Par la suite, l’Est fut dominé par les Toungouses, qui constituèrent le royaume de Bohai.
Au XIIIe siècle, les guerriers mongols déferlèrent le long de la bordure méridionale de la Sibérie et envahirent ensuite la Russie.
Pendant les deux siècles qui suivirent, les Mongols dominèrent le sud et l’ouest de la Sibérie, tout comme la Russie elle-même.
L’Empire mongol s’affaiblit finalement et éclata en plusieurs petits États ; l’un d’entreeux s’appelait le khanat (l’État ou la juridiction d’un khan) de Sibir, du nom de sa capitale.
C’est de cet État que vient le nom de Sibérie.
5.2 Conquête russe
Dès le XIIe siècle, des explorateurs de l’État-cité de Novgorod traversèrent l’Oural et se dirigèrent vers le nord-ouest de la Sibérie où ils collectèrent un impôt auprès de certaines des tribus locales.
Pour une domination plus formelle, il fallut toutefois attendre l’effondrement du pouvoir mongol et l’émergence d’une puissante monarchiecentralisée en Russie.
La conquête commença avec l’expédition de l’aventurier russe Iermak Timofeïevitch, dont les Cosaques envahirent le khanat de Sibir au début des années 1580.
Le succèsde Iermak déboucha rapidement sur d’autres incursions russes ; vers 1640, les Russes avaient atteint la côte Pacifique et érigé un réseau de forteresses afin de contrôler levaste territoire qui sépare cette côte de la Russie.
L’exploration russe du bassin de l’Amour à la limite sud-est de la Sibérie déclencha un conflit avec la Chine.
Par le traité de Nertchinsk (1689), la Russie renonça à sesprétentions sur ce territoire, qu’elle ne récupéra qu’en 1858.
5.3 Colonisation russe
Aux XVII e et XVIII e siècles, l’intérêt principal de la Russie en Sibérie résidait dans le commerce très lucratif de la fourrure.
De grandes quantités en furent exportées d’abord vers l’Europe, puis vers la Chine.
Durant cette période, la population russe de Sibérie resta réduite, en raison des communications difficiles, des conditions climatiqueséprouvantes et des restrictions sur l’émigration à partir de la Russie européenne.
Une émigration à grande échelle ne commença qu’au milieu du XIXe siècle ; elle crût de façon spectaculaire au cours des dernières décennies du régime tsariste.
Cet afflux fut favorisé par la surpopulation de certaines régions de Russie européenne, par l’abolition du servage en 1861, et par la construction de la ligne ferroviaire du Transsibérienentre 1891 et 1900, qui facilita grandement le transport et les communications.
Le recours à l’exil en Sibérie contre les criminels et les dissidents politiques commença presque immédiatement après la conquête, mais s’accéléra avec l’expansion dumouvement révolutionnaire russe au XIXe siècle.
5.4 Domination soviétique
La Révolution russe de 1917 conduisit à une lutte pour le contrôle de la Sibérie entre le régime bolchevique et l’armée des Blancs, ou contre-révolutionnaire, de l’amiralAlexandre Vassilievitch Koltchak.
Ses forces, comme celles des autres armées blanches, furent finalement vaincues en 1920 et la Sibérie fut incorporée à l’État soviétique.
Sous la domination soviétique, le développement de la Sibérie s’accéléra, tout comme son utilisation comme terre d’exil et de détention.
Joseph Staline organisa les campsde Sibérie où furent enfermés des dizaines de millions de prisonniers dans un vaste système de travaux forcés ( voir Goulag).
Les conditions inhumaines qui régnaient dans ces camps se traduisirent par des millions de morts ; elles ont été décrites dans les œuvres d’Alexandre Soljenitsyne et d’autres survivants.
Après la mort de Staline, lapopulation des camps chuta sensiblement, bien que la détention en des lieux isolés et inhospitaliers de la Sibérie fût toujours un moyen utilisé pour punir les criminels.
Voir aussi Camp de concentration.
Les plans économiques soviétiques, qui commencèrent avec le premier plan quinquennal de 1928, supposaient des efforts acharnés pour développer les ressourcesminérales et le potentiel industriel de la Sibérie.
L’industrialisation fut nettement stimulée par la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle une grande partie de l’activitéindustrielle fut transférée en Sibérie pour la protéger des attaques allemandes.
Aujourd’hui, la Sibérie joue un rôle important dans l’économie russe, mais elle doit encore faire face à certains des problèmes qui entravèrent son développement par lepassé.
Les immenses distances et des conditions climatiques rebutantes sont un obstacle à l’exploitation des ressources de la Sibérie et font de l’ensemble de la région unenvironnement peu propice à l’existence humaine..
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