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SPROTS de 1920 à 1929 : Histoire

Publié le 06/01/2019

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CHAMPIONS DES ANNÉES VINGT. Ils s appellent Henri Deglane. Lucien Gamblin. Henri Pélissier, Jules Ladoumègue... Lutteur, footballeur, cycliste, coureur à pied, ils ont «fait», tout comme Charles Rigoulot ou Henri Cochet, le sport français des années vingt. C est en 1925, à 22 ans, que Charles Rigoulot gagne son surnom d’«homme le plus fort du monde» en triomphant d’Ernest Cadine auquel il vient de succéder un an plus tôt au palmarès olympique des poids et haltères. La supériorité de Rigoulot ne sera dès lors plus remise en cause: passé professionnel, il battra plus de 111 records du monde! Aux côtés de Jean Borotra, René

Lacoste et Jacques Brugnon, Henri Cochet fait partie des légendaires «mousquetaires» qui, en 1927, réussissent l’exploit de ramener en France la Coupe Davis. Autodidacte, il se forge un style incomparable, tout entier fondé sur le mouvement et l’anticipation. Son talent parfois qualifié de magique fait de lui le chef incontesté du quatuor qu’il mènera six fois consécutives à la victoire en Coupe Davis. Il remporte également Roland-Garros en 1927 et en 1928 ainsi que Wimbledon en 1926 et en 1928.

 

 

GEORGES CARPENTIER. «On a pleuré dans les chaumières...» Le journaliste Géo Lefèvre résume ainsi l’amertume qui envahit la France entière le 2 juillet 1921 après la défaite de Georges Carpentier face à l’Américain Jack Dempsey. Champion du monde de boxe toutes catégories, celui-ci accepte - non sans un certain scepticisme - de mettre en jeu son titre face à un Français, certes lui aussi champion du monde, mais dans la catégorie mi-lourds. En France, comme aux Etats-Unis, l’engouement pour le «combat du siècle» est exceptionnel: plus de 140 000 personnes - un record pour l’époque - y assistent en direct. L’échec de Georges Carpentier face à Jack Dempsey constitue le tournant de sa carrière de boxeur. Le 24 septembre 1922, il abandonne tous ses titres (champion du monde, d’Europe et de France mi-lourds) au Sénégalais «Battling» Siki au terme d’un combat qu’il n’aurait pas dû perdre. Quatre années plus tard, le 15 septembre 1926, il dispute son dernier match face à Rocco Stramaglia qu’il met KO en trois rounds. Boxeur naturel, au style élégant et noble, Georges Carpentier aura marqué son sport comme peu de grands champions.

 

CYCLISME. Tout au long des années vingt, le cyclisme professionnel est largement dominé par les coureurs belges et italiens. Pas une classique en effet qui n’échappe, à quelques exceptions près, aux Sellier, Scieur et autres Debaet auxquels seuls le Suisse Suter et les Français Francis Pélissier et André Leducq semblent en mesure de résister. Le Tour de France ne réussit pas mieux aux coureurs français. Henri Pélissier signe en

 

1923 la seule victoire tricolore de la période alors que le «campio-nissimo» italien Ottavio Bottechia et le Luxembour-

 

geois Nicolas Frantz inscrivent tour à tour deux fois la prestigieuse épreuve à leur palmarès. Mais qu’ils soient ou non vainqueurs, tous contribuent à forger la «légende des cycles» qui a fait des coureurs ces héros épiques qualifiés en

 

1924 par le journaliste Albert Londres - quelque peu influencé par les malicieux frères Pélissier - de «forçats de la route» dans un article resté célèbre. Il est vrai qu’à l’époque les routes n’étaient le plus souvent que des chemins boueux qu’il fallait parcourir de jour comme de nuit pendant près de 400 kilomètres, et cela sans assistance.

L’OLYMPISME DE PIERRE DE COUBER-

 

TIN. Aristocrate atypique, Pierre de Coubertin ne s’est pas contenté, en rénovant les jeux Olympiques, de reprendre à son compte les valeurs élitistes de son milieu d’origine. Mystique, fasciné par cette grand-messe du corps que furent les jeux antiques, le baron de Coubertin entendait avant toute chose favoriser l’accession du plus grand nombre «sans distinction de naissance, de caste, de fortune, de situation, de métier» au statut «d’homme accompli» tel que le définissaient les Anciens. Une ambition quelque peu utopique qu’il prétendait pou-voir réaliser par le sport. Pour Pierre de Coubertin, la pratique sportive suscite dynamisme, respect mutuel et ouverture d’esprit. Il faut donc, si l’on entend consolider la paix internationale, initier au sport le plus grand nombre de jeunes possible, non seulement par l’introduction de l’athlétisme dans l’enseignement, comme le suggérait le Britannique Thomas Arnold, mais également par la restauration des jeux Olympiques, les prouesses des champions devant contribuer, par leur exemplarité, à la diffusion du sport dans la population.

 

EXPLOITS OLYMPIQUES. Sans prétendre égaler le Finlandais Paavo Nurmi, qui le temps de trois olympiades remporta en athlétisme pas moins de neuf médailles d’or et trois d’argent, les sportifs français rapportent des jeux Olympiques de 1920,1924 et 1928 une assez belle moisson. Parmi ces athlètes qui ne furent souvent que les héros d’un jour, on retiendra notamment l’extraordinaire victoire de Joseph Guillemot sur 5 000 m en 1920, l’amère deuxième place - alors qu’il partait grand favori - de Jules Ladoumègue sur 1 500 m en 1928, la victoire dans le marathon du Constantinois Ahmed el-Ouafi et les exploits d’Armand Massart et de Lucien Gaudin en escrime. Malgré un talent exceptionnel, celui-ci n’a pas moins de quarante-deux ans lorsqu’il devient champion olympique de fleuret et d’épée. Une incroyable succession de malchances - boycottage de l’équipe française, Première Guerre mondiale, blessures multiples - l’avait empêché jusque-là de remporter des titres que seul le phénomène italien Aldo Nadi, considéré comme le plus grand escrimeur de la première moitié du xxe siècle, aurait pu lui contester.

LES JEUX OLYMPIQUES DE 1924. Pour la se conde fois depuis leur rénovation en 1896, les jeux Olympiques ont lieu à Paris du 7 mai au 27 juillet 1924. Contrairement aux Jeux de 1900, les 7e jeux Olympiques (8e Olympiade) se déroulent dans de bonnes conditions: le nombre des athlètes et des journalistes présents s’est encore accru depuis Anvers et le concours d’art, cher au baron Pierre de Coubertin, a enregistré la participation de créateurs de tout premier plan tels que les écrivains Jean Giraudoux, Paul Claudel, le compositeur Maurice Ra-vel ou le peintre Fernand Léger. Sur le plan sportif, la France remporte un succès d’ensemble avec 40 médailles dont les plus remarquables sont celles de Pierre Lewden au saut en hauteur, de Lucien Michard et Armand Blanchonnet en cyclisme ou encore celle du sapeur-pompier Henri Deglane en lutte gréco-romaine. Mais les deux hommes de ces jeux sont sans conteste le Finlandais Paavo Nurmi qui remporte cinq médailles d’or en athlétisme et le nageur américain Johnny Weissmuller, trois fois champion olympique avant d’incarner à l’écran, quelques années plus tard, le rôle de Tarzan.

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